Le Juge Goldstone et ses Déductions Boîteuses
Par
Thérèse ZRIHEN-DVIR
Pour : http://www.aschkel.info/ et http://lessakele.over-blog.fr/
Suite à une entrevue télévisée, qui nous révélait certains aspects, plus terre-à-terre, de la personnalité du Juge Goldstone, on arrive à mieux comprendre les buts et les erreurs de ce dernier.
Les traits taillés dans du silex, le Juge Goldstone parlait droit, législation, code, légalité et justice, tout comme le ferait tout homme de loi. Son rapport sur les supposées infractions perpétrées contre les Palestiniens par Israël peut bien avoir toutes les apparences de l’impartialité, il n’en demeure pas moins sérieusement biaisé. Paradoxe? Du tout.
Aucune loi ne peut prendre effet ni ne peut être correctement appliquée quand l'un des partis concernés la rejette et la méconnaît. Il est impossible d'obtenir un équilibre quelconque quand, sur la balance, les poids placés dans les deux bascules ne sont pas équivalents. Autrement dit : "Nul n'est censé ignorer la Loi!". Et parce que cela serait arrivé quand même, on ne peut pas seulement se contenter d'analyser des conséquences sans remonter jusqu'aux causes, soit aux sources qui définissent la responsabilité et la faute.
Or, dans la confrontation du Hamas contre Israël, ces éléments de base n'existent pas. Au contraire, le Hamas ignore effrontément ces lois d’engagement et de résolution d’un conflit qu'il bafoue d'ailleurs, en violant ses alinéas les plus élémentaires. Le Hamas, depuis plus de neuf ans, lance ses obus impunément et intentionnellement sur les citoyens israéliens, visant leurs villes, leurs maisons, leurs crèches, leurs écoles, leurs usines, dans le but évident de les tuer là où ils se trouvent. Mieux, pour avoir les mains plus libres, il a pris le pouvoir à Gaza en se débarrassant violemment du Fatah, jugé trop conciliant et encore trop "respectueux" des règles de négociation, en parfaite illégalité par rapport aux cartes diplomatiques privilégiées par la Communauté Internationale, en vue d'un éventuel réglement définitif. Il a donc, sciemment, pris le chemin de la guerre en refusant le moindre parti-pris à l'égard des conditions qui pourraient la stopper ou l'éviter. Il a refusé la prolongation même de la "Houdna" ou de la trève, susceptible de reporter le conflit à plus tard. Après quoi, pour boucler la boucle, il s’abrite derrière sa propre population, et se terre dans les zones les plus densément peuplées de Gaza, en faisant porter des vêtements civils à ses propres combattants, ensuite enregistrés, s’ils succombent, en tant que « victimes collatérales".
Le Juge Goldstone devrait d'abord trouver une solution à la désignation de ce phénomène (« crimes de guerre ou « crimes contre l’humanité » ?) avant d'armer son bras droit des lourdes lanières des lois et des droits de l'homme, quand son autre bras reste complètement démuni, le forçant à claudiquer, se basculant dans l’attitude du « tout se vaut », face au vide abyssal de ses arguments.
Bien sûr, il n'omet pas d'avancer sur son échiquier le pion inévitable d'un Israël possesseur d'une armée efficace et bien équipée, contrairement au Hamas qui, lui ne fait qu'improviser et rafistoler ses armes avec ses moyens limités. Cela n'excuse nullement ses transgressions néfastes contre les civils, ni ne les justifie!
Peut-être devrait-il lui fournir une armée pour mieux équilibrer son procès. Ou exiger que les conseillers militaires et paramilitaires syriens, iraniens ou hezbollahnis du Hamas, les armes de guerre et l’entraînement qu’ils lui fournissent sans interruption s’identifient clairement au passage des tunnels de Rafah, en signant une décharge de responsabilité à l’ONU ?
Au cours de l'entrevue, il a aussi évoqué et, à maintes reprises, son lien spirituel avec l'état d'Israël, étant juif et sioniste, mais l'un va sans l'autre, apparemment. En tout cas, n’oblige pas à reconnaître le type de « sale guerre » asymétrique, dite de « faible intensité », qui est le lot de ce pays, depuis la défaite des armées conventionnelles arabes en 1967 et 1973. On peut donc se revendiquer de ces attributs en parfait aveuglement volontaire des décours de l’histoire des tactiques de combat privilégiées par l’adversaire.
Le Juge Goldstone a aussi mentionné, en parfaite ignorance du point qui précède, le discours du premier ministre Israélien, Netanyahu, dans lequel il exhortait à la modification de certaines lois, fait, a-t-il ajouté, qui dévoile la culpabilité d'Israël dans la violation des droits de l'homme. Procès d'intention ou convient-il d'examiner dans le détail, à quelles modifications, en fonction de quelles circonstances particulières, fait référence le Premier Ministre d'un Etat de Droit, pris dans un ensemble de conflits non-déclarés qui en font piètre usage?
Le Juge Goldstone devrait un peu sortir de son cocon, tissé de lois et de législation, et s'aventurer sur le terrain rocailleux de la réalité. Les choses lui apparaîtront sous leur vrai jour.
Le monde actuel est confronté à des milices terroristes qui ne respectent aucune étiquette, aucune loi, aucune morale, sinon celles qu'ils se sont créées, en les puisant au corpus foisonnant des règles du Jihad, de la ruse ou Taqqiya, élaborées il y a 14 siècles au moins, soit bien avant les conventions de Genève et les définitions issues du Procès de Nuremberg.
Le Hamas, qui aujourd'hui détient un otage Israélien, interdit tout accès à la Croix Rouge internationale devant légalement lui rendre visite, lui prodiguer des soins, vérifier s'il est traité comme le veut cette même loi, tout comme le fait Israël à l'encontre de ses prisonniers qui passent tous devant les institutions de Justice établie.
Par le respect des règles d’engagement liées au Code Ethique de Tsahal, même s’il ne garantit pas qu’il n’y aura pas de victimes indirectement concernées par le conflit, des erreurs d’appréciation, Tsahal démontre, depuis des années qu’il est possible de s'imposer des limites, même quand le parti adverse ne les reconnaît pas, ne les respecte pas, mais en fait cyniquement usage pour mieux frapper ou échanger contre otage des milliers de condamnés, jugés par des lois universellement reconnues. Une contre-expertise menée par les équipes juridiques israéliennes démontre que, sur 36 témoignages qu’il cite, 30 se sont totalement éventées face à une enquête approfondie des faits, que Goldstone lui-même n’a pas menée, alors que 6 relèvent d’erreurs opérationnelles, jamais de prises pour cibles délibérées de la part des soldats. Aucune armée engagée en Afghanistan, en Irak, au Yémen, avec l’emploi de phosphore par l’armée saoudienne contre des populations musulmanes, et pire, au Sri Lanka, où les affrontements ont fait plus de 36 000 morts dont de très nombreux civils, ne parvient à réduire les pertes inutiles avec autant de célérité et de prise en compte des cas de conscience.
C'est là l'erreur monumentale du juge Goldstone, ce théoricien qui applique des règles dépassées par les tactiques asymétriques de soustraction aux lois de la guerre mises en application par un seul des deux belligérants, et ainsi tournées en dérision par ceux-là même qui déclenchent les conflits, en violation de tous les principes. Si le second a respecté les codes en vigueur en mettant l'ennemi en garde, que celui-ci a refusé, sciemment, d'en tenir compte, alors l'agressé est en droit, pour défendre ses citoyens, de mettre en oeuvre tous les moyens appropriés que son Etat-Major juge nécessaires pour mettre un terme à cette agression. Ceci, toujours dans le respect des règles en vigueur. Auquel cas, l'agresseur porte l'entière responsabilité des conséquences qu'il a, lui-même attirées sur lui, en violation de la protection qu'il doit à sa propre population. Le Hamas est donc deux fois irresponsable et coupable : contre Israël, mais également contre la population gazaouïe qu'il a inutilement exposée à un danger superflu, du fait de la cession de Gaza aux Palestiniens en 2005, par l'Etat que ceux-ci ont ensuite agressé sans raison fondée, autre que le maintien de la séparation entre les deux peuples, dans le respect de l'indépendance de chacun quant à ses choix idéologiques (Hamas plutôt que Fatah, expulsé par le précédent des terres qu'il contrôlait).
Thérèse Zrihen-Dvir.
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