Nir Barkat contre un nouveau Berlin-Est à Jérusalem
Jérusalem ne doit pas être divisée, dit son maire aux Européens
Par Reuters, publié le 07/12/2009 à 19:05 - mis à jour le 07/12/2009 à 21:29
JERUSALEM - Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, exhorte l'Union européenne à rejeter toute future redivision de la ville sainte entre Palestiniens et Israéliens, faute de quoi l'UE risquerait de perdre "le droit d'agir en tant qu'honnête médiateur" entre les deux camps.
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a exhorté l'Union européenne à rejeter toute future redivision de la ville sainte entre Palestiniens et Israéliens, faute de quoi l'UE risquerait de perdre "le droit d'agir en tant qu'honnête médiateur" entre les deux camps. (Reuters/Ronen Zvulun)
Un cercle d'études proche du gouvernement israélien a dévoilé jeudi dernier ce qu'il présente comme un document de la présidence suédoise de l'Union européenne en faveur d'une nouvelle division de Jérusalem qui serait soumis en ce début de semaine aux ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept.
Israel Project accuse la présidence suédoise, notamment son ministre des Affaires étrangères, Carl Bildt, de vouloir conférer un plus grand rôle à l'UE dans les efforts de résolution du conflit au détriment de l'équilibre traditionnel observé par l'Europe entre les deux camps.
A Bruxelles, on confirme de source diplomatique que la réunion des ministres, programmée lundi et mardi, discutera du blocage actuel du processus de paix mais on assure qu'aucun changement radical de la ligne européenne n'est envisagé.
Un projet de communiqué obtenu par Reuters et qui sera soumis mardi aux chefs de la diplomatie des Vingt-Sept rappelle que l'UE "n'a jamais reconnu l'annexion de Jérusalem-Est" par les Israéliens.
"S'il doit y avoir une paix véritable, il faut trouver un moyen (...) pour parvenir à un statut de Jérusalem capitale future de deux Etats", ajoute le document.
La partie orientale de Jérusalem est considérée par les Palestiniens et la communauté internationale comme la capitale d'un futur Etat Palestinien, dont le statut devra faire l'objet de négociations, mais Israël, qui l'a occupée en juin 1967 puis annexée, considère l'ensemble de la ville comme sa capitale indivisible.
Le maire de la ville a pris la plume pour s'adresser à Catherine Ashton, nouvelle porte-parole de la diplomatie européenne, pour que l'UE renonce à établir un autre "mur de Berlin" et souligne que "Jérusalem doit rester unifiée" et ouverte à tous les fidèles des trois religions monothéistes.
Reconnaître sa partie orientale comme la capitale du futur Etat palestinien porterait un "coup dangereux" aux efforts de paix a estimé Nir Barkat. Le groupe pacifiste israélien Gusch Shalom a au contraire invité l'UE à proclamer la ville capitale de deux Etats. Pour Barkat, "pas une seule ville importante divisée n'a jamais fonctionné correctement".