Le point sur la Tunisie dans la confusion - (actualisation permanente)
Note importante à nos lecteurs : pour lire cette rubrique, il convient de l’actualiser régulièrement dans votre navigateur.
samedi 15 janvier 2011 - 10h02, par Mediarabe.info
La chute du président Ben Ali, minute par minute. Il aurait fui son palais de Carthage dans un convoi de plusieurs hélicoptères vers Malte. L’Arabie l’accueille sous conditions. Le pouvoir est transféré à Mohammed Ghannouchi, puis à Foued Moubazaa qui vient de prêter serment et de charger Mohammed Ghanouchi de former un gouvernement d’union nationale.
Cliquez ici pour lire le point de vue de Mounir Shahhoud, un universitaire syrienDictatures : l’illusion de l’éternité arabe
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Samedi 15 janvier - 15h45 Plusieurs sources tunisiennes accusent la garde présidentielle, qui était très proche et fidèle à Ben Ali, de pratiquer une politique de la terre brûlée. Selon les mêmes sources, des membres de la garde présidentielle auraient constitué ce que les Tunisiens appellent désormais la milice de la terreur qui multiplie les pillages. L’armée aurait arrêté plusieurs membres de ce corps présidentiel. Ces informations restent à confirmer, et il convient de les prendre avec précaution.
Samedi 15 janvier - 15h38 Sakher el-Materi, gendre de Ben Ali, dément à « Al Arabiya » les informations de la télévision tunisienne « Nessma TV » selon laquelle il aurait été arrêté à Tunis. Il affirme au contraire qu’il se trouve actuellement à l’étranger, avec sa famille.
Samedi 15 janvier - 15h31 Le quartier huppé El Menzah, à Tunis, serait littéralement pillé selon la télévision tunisienne, qui diffuse les messages de détresse des habitants appelant l’armée à les protéger.
Samedi 15 janvier - 15h25 La télévision tunisienne « Nesma TV », citée par « Al Arabiya », souligne que le gendre de Ben Ali, Sakher el-Materi, et Moucef Trabelsi, le frère de Laila Trabelsi, l’épouse de Ben Ali, ont été arrêtés à Tunis. La même source ne précise ni le lieu de l’arrestation, ni ses circonstances, encore moins la date exacte.
Samedi 15 janvier - 15h20 Un correspondant de la télévision « Al Arabiya » souligne que les prisonniers les plus dangereux détenus dans la prison de Kasserine ont été transférés par l’armée vers la prison de Kairouan. Les autres détenus auraient été libérés. Les plus dangereux sont sous haute surveillance de peur qu’une fois libres, ne rejoignent les bandes criminelles qui sèment la terreur. Plusieurs quartiers de Tunis ont en effet été pillés par des « miliciens armés ». Ce terme est de plus en plus utilisés.
Samedi 15 janvier - 15h14 La télévision tunisienne met en garde, à l’instant, d’une pénurie de carburant. Le pays risque une rupture des approvisionnements des produits pétroliers au moment où les stations service sont pillées.
Samedi 15 janvier - 15h12 L’armée tunisienne a transféré les prisonniers les plus dangereux de la maison d’arrêt de Kasserine et a libéré les autres. La télévision tunisienne diffuse des messages de détresse de la population livrée aux pilleurs.
Samedi 15 janvier - 15h05 La télévision tunisienne souligne à l’instant qu’au moins cinq quartiers de Tunis sont livrés aux bandes criminelles. Les quartiers Tadamoun, Karam et du Lac ont été pillés.
Samedi 15 janvier - 14h53 Mohammed Ghannouchi doit poursuivre les consultations politiques en vue de former son gouvernement. De nouvelles rencontres sont prévues demain dimanche avec les composantes du pays. Le nouveau pouvoir autorise les opposants exilés à rentrer en Tunisie. Mounsef Marzouki doit y retourner dès mardi prochain, et se porter candidat aux prochaines présidentielles.
Samedi 15 janvier - 14h49 Le président du Parlement tunisien, devenu président provisoire, Foued Moubazaa, vient de prêter serment. Il a affirmé que le gouvernement ayant été dissout (avant le départ de Ben Ali, NDLR), et pour assurer les services de l’Etat, il charge Mohammed Ghannouchi de former un gouvernement d’union nationale.
Samedi 15 janvier - 14h34 L’Egypte affirme observer la situation en Tunisie et respecter le choix du peuple tunisien. Selon « Al Arabiya », la France a bloqué les transferts suspects de fonds appartenant à des Tunisiens. Ce qui semble confirmer les informations de la presse française qui croit savoir (Le Parisien) que des membres du clan de Ben Ali se seraient réfugiés dans la région parisienne, notamment dans un hôtel du parc d’attraction de Disneyland de Marne-La-Vallée.
Samedi 15 janvier - 14h19 Des Saoudiens déclarent leur déception quant à l’accueil accordé par Ryad à Ben Ali. Un proche du Roi Abdallah d’Arabie et ancien rédacteur en chef du journal « Al Watan », Jamal Khachokji, affirme à l’antenne d’« Al Arabiya », avoir été « très surpris et déçu en apprenant que son pays allait recevoir et héberger un homme évincé par son peuple. Mais il reconnait que l’Arabie respecte ses traditions d’hospitalité et se tient aux côtés du peuple tunisien. Il vaut mieux pour les Tunisiens que Ben Ali ait décidé de s’enfuir au lieu de s’accrocher au pouvoir, avec les dégâts que cela aurait provoqué. De toute façon, Ben Ali doit respecter des conditions très contraignantes en Arabie », conclut-il.
Samedi 15 janvier - 14h16 La France appelle la Tunisie à organiser des élections libres et transparentes, le plus vite possible, souligne à l’instant la télévision « Al Arabiya », qui confirme par ailleurs que le bilan des incidents de la prison de Monastir a atteint 60 morts.
Samedi 15 janvier - 14h12 La France gèle tous les mouvements financiers suspects avec la Tunisie, souligne à l’instant la télévision « Al Arabiya ».
Samedi 15 janvier - 13h18 Les autorités militaires et sécuritaires tunisiennes interdisent la circulation des voitures de location dans les rues de Tunis, vraisemblablement pour éviter que les miliciens et les bandes de voleurs ne les utilisent dans leurs mouvements.
Samedi 15 janvier - 13h12 La télévision « Al Arabiya » cite des sources françaises selon lesquelles l’opposant tunisien Mounsef Marzouki, réfugié en France, s’apprête à présenter sa candidature à la présidence tunisienne. Marzouki doit quitter son exil et regagner la Tunisie dès mardi prochain, selon les mêmes sources.
Samedi 15 janvier - 13h10 Le syndicat général du Travail appelle les Tunisiens à constituer des Comités populaires afin de protéger leurs quartiers des pillages. Des sources tunisiennes accusent, sans preuves irréfutables, que des milices organisées répandent la terreur. Les miliciens armés, qui circulent en voitures en toute quiétude, seraient selon ces sources des partisans de Ben Ali et de son clan des Trabelsi, ou du moins des partisans du parti unique.
Samedi 15 janvier - 13h05 Une nouvelle prison vit une mitunerie. Après la prison de Monastir (pour les détenus de droit commun), où il y a eu autour de 60 morts, la prison de Mahdia a été attaquée. Selon des sources non encore confirmées, plusieurs dizaines de prisonniers ont perdu la vie.
Samedi 15 janvier - 12h56 Selon la télévision « Al Jazeera », le bilan de la mutinerie de la prison de Monastir a été revu à la hausse. La télévision du Qatar souligne en effet qu’au moins 57 personnes ont péri dans l’incendie, des dizaines d’autres ont réussi à s’enfuir.
Samedi 15 janvier - 12h47 L’armée tunisienne multiplie les barrages dans la capitale pour tenter de ramener le calme. Les voitures et les passants sont fouillés. On ignore si cette mesure est liée ou non à la fuite des prisonniers de Monastir ou pour tenter de mettre un terme aux pillages et de retrouver et arrêter les bandes de voleurs qui se sont répandues à Tunis et qui y ont imposé la terreur.
Samedi 15 janvier - 12h42 Des prisonniers de la maison d’arrêt de Monastir ont mis le feu à la prison pour couvrir leur fuite. Il y aurait une vingtaine de morts parmi les prisonniers, alors qu’une trentaine d’autres auraient réussi à s’enfuir à la faveur de la confusion qui règne dans le pays ces dernières heures.
Samedi 15 janvier - 12h09 Selon la télévision « Al Aabiya », un convoi de plusieurs blindés de l’armée tunisienne se dirige, en ce moment, vers le nord de la capitale Tunis. Il semble que ces blindés soient dépêchés vers le quartier présidentiel à Carthage. On ignore si ce déploiement est lié ou non à une éventuelle menace qui pèse sur le Palais présidentiel, ou au contraire pour exercer une quelconque pression sur les héritiers politiques de Ben Ali. Car, paradoxalement, les militaires ont peur du vide politique et de la confusion.
Samedi 15 janvier - 11h30 Radia Nasraoui, l’épouse de l’opposant Hamma Hammami, interrogée par « Al Arabiya », affirme que le départ de Ben Ali ne satisfait pas les opposants. Il faut que toute l’équipe issue du système doit s’en aller. Elle insiste sur la nécessité de transférer le pouvoir immédiatement au peuple et rejette l’application d’une simulacre constitution.
Samedi 15 janvier - 11h25 Les consultations politiques promises par Ghannouchi, en vue de former un gouvernement d’union nationale, sont annulées de facto, puisque Ghannouchi n’est plus président par intérim. En attendant les premières décisions de Moubazaa, nouveau président provisoire, la Tunisie vit dans un véritable chaos politique auquel s’ajoute un chaos sécuritaire dans lequel le pays est plongé depuis des semaines, et qui s’est accéléré depuis la matinée du 14 janvier (Al Arabiya).
Samedi 15 janvier - 11h17 Les manifestations semblent avoir eu raison de Mohammed Ghannouchi. Il vient de céder le pouvoir au président du Parlement, Foued Moubazaa, qui est désormais le président provisoire.
Samedi 15 janvier - 11h12 Le président du Conseil constitutionnel tunisien vient de déclarer la vacance de la présidence. Ce qui signifie que la présidence provisoire doit être transféré au président du Parlement. La télévision tunisienne annonce à l’instant que Ghannouchi a cédé le pouvoir à Foued Moubazaa, lequel doit convoquer des élections présidentielles dans un délai de 60 jours, conformément à l’article 57 de la Constitution.
Samedi 15 janvier - 10h12 Ben Ali effectue le parcours inverse de Bourguiba. Le premier président de la Tunisie indépendante s’était réfugié en Arabie, dans les années 1940, pour préparer le soulèvement de l’indépendance. Ben Ali y retourne pour s’y réfugier, chassé par l’intifada de la faim menée par son peuple, six décennies plus tard (Elaph.com).
Samedi 15 janvier - 10h07 Les émeutes se sont poursuivies la nuit dernière en Tunisie. Des commerces ont été saccagés et pillés... La colère ne baisse pas et les émeutiers refusent le transfert du pouvoir à Ghannouchi, considéré comme issu du système Ben Ali. Les forces de sécurité, l’armée et la police ont renforcé leur présence, multiplié les points de contrôle dans les grandes villes pour ramener la sécurité. Les blindés et les militaires sont très visibles, mais les émeutiers semblent déterminés à poursuivre leur mouvement contre Ghannouchi (Al Arabiya).
Samedi 15 janvier - 10h03 L’Arabie saoudite accorde l’asile politique à Ben Ali, sous conditions. Celles-ci lui ont été communiquées avant sa descente d’avion. Il serait interdits de toutes activités politiques ou publiques tout au long de son séjour saoudien. Il sera interdit de communiquer avec la presse et de rapatrier des fonds vers le territoire saoudien (Elaph.com).
Samedi 15 janvier - 01h53 Le palais royal saoudien vient d’annoncer officiellement [et avec ces termes] « l’arrivée du président tunisien Ben Ali en Arabie saoudite ». Ryad ne précise pas la ville dans laquelle Ben Ali se trouve actuellement, ni l’endroit où il doit ou peut s’établir. L’Arabie saoudite semble cependant se justifier, en affirmant qu’elle « accueille Ben Ali en raison des moments difficiles qu’il traverse ». Elle souhaite un retour au calme en Tunisie et affirme sa disponibilité à aider ce pays dans cette voie, et qu’elle « se tient aux côtés du peuple tunisien frère » (« Al Arabiya »)
Samedi 15 janvier - 00h26 L’avion de Ben Ali serait arrivé à Jeddah, en Arabie saoudite (« Al Arabiya »). On ignore s’il s’agit de la destination finale ou d’une escale.
Samedi 15 janvier - 00h13 Le nom du premier « martyr de la liberté », décédé après s’être immolé à Sidi Bouzid le 17 décembre, Mohamed Bouazizi, est désormais inscrit sur les panneaux qui portaient jusque-là le portrait de Ben Ali, dans les grandes villes tunisiennes.
Vendredi 14 janvier - 23h46 Mohammed Ghannouchi affirme, à la télévision tunisienne, avoir donné ses ordres à l’armée pour réprimer les bandes qui se livrent aux pillages. Il a affirmé qu’une cellule active 24h/24 pour prendre les doléances de la population afin de mieux les protéger et mettre un terme au chaos.
Vendredi 14 janvier - 23h35 Des hélicoptères de l’armée tunisiennes, munis de projecteurs, survolent en ce moment les quartiers qui sont livrés aux pillages.
Vendredi 14 janvier - 23h29 El-Hadi Hannachi, correspondant de la télévision « Al Arabiya » à Tunis, cite des sources tunisiennes non-encore confirmées, que le président déchu Ben Ali pourrait se réfugier au Qatar. Son avion, qui a refait le plein en Italie, attendrait l’autorisation pour se rendre à Doha.
Vendredi 14 janvier - 23h26 L’avion de Ben Ali a effectué une escale technique dans un aéroport italien pour s’approvisionner en carburant (« Al Arabiya »)
Vendredi 14 janvier - 23h25 Les pillages et les vols seraient l’œuvre de bandes criminelles organisées (Syndicalistes).
Vendredi 14 janvier - 23h20 Pour la presse algérienne, « le monde a assisté à la chute de Ben Ali, mais pas à celle du régime » (El-Khabar du 15 janvier). Mais selon les témoins recueillis par les correspondants étrangers en Tunisie, le jeu n’est pas encore terminé, puisque les opposants refusent la permutation entre les hommes du régime et rejettent la présidence de Ghannouchi. Un correspondant de la télévision « Al Arabiya » croit savoir que l’armée s’apprête à intervenir et à user de la force pour ramener l’ordre si les pillages se poursuivent. Ce qui menace la situation de dégénérer.
Vendredi 14 janvier - 23h10 Face au chaos qui s’empare des villes tunisiennes, des hélicoptères de l’armée survolent en ce moment la capitale, notamment pour rassurer la population. Dans plusieurs quartiers de Tunis, les habitants se sont armés de bâtons et de matraques pour protéger leurs biens (maisons, commerces et voitures notamment) contre les actes de vandalisme auxquels se livrent les jeunes. Plusieurs dizaines de jeunes s’en sont pris aux concessions automobiles appartenant à Sakher el-Meteri, gendre de Ben Ali. Les jeunes désœuvrés et chômeurs ont même démonté en pièces les voitures exposées.
Vendredi 14 janvier - 23h02 Un chaos sécuritaire règne en Tunisie. Les émeutiers semblent désormais hors de tout contrôle. Les pillages et saccages se multiplient.
Vendredi 14 janvier - 22h55 Selon « Al Arabiya », Leila Trabelsi a quitté le pays en compagnie de son mari, Ben Ali. Elle avait regagné la Tunisie, en décembre, après un séjour aux Emirats arabes unis (Dubaï). Ce soir, les langues se délient à Tunis, pour décrire « les crimes commis par les Trabelsi ». Parmi les reproches faits à Leila Trabelsi, les Tunisiens évoquent ses ingérences dans la politique et affirment qu’elle avait tous les pouvoirs de nomination et radiation, y compris dans l’administration, ainsi que la corruption, les expropriations, les transformations de terrains agricoles en zones résidentielles ou touristiques pour en tirer un meilleur profit...)
Vendredi 14 janvier - 22h49 Des manifestations dans plusieurs villes tunisiennes contre la transition du pouvoir à Ghannouchi (« Al Arabiya »).
Vendredi 14 janvier - 22h42 El-Hadi Hannachi, correspondant de la télévision « Al Arabiya » à Tunis, souligne à l’instant que plusieurs versions circulent quant à la fuite de Ben Ali. Parmi ces versions, l’ex-président aurait quitté le palais de Carthage en hélicoptères. Plusieurs appareils l’auraient emmené dans l’île. Pendant ce temps, son avion présidentiel quittait l’aéroport à vide, sans doute pour tromper la vigilance des Tunisiens qui étaient prêts à l’empêcher de s’enfuir. Ben Ali se dirige, à cette-ci, vers un pays du Golfe qu’on ignore pour le moment.
Vendredi 14 janvier - 22h37 Le président déchu, Ben Ali, n’a pas obtenu l’asile en France, certains plusieurs sources. Paris refuse de lui accorder l’autorisation d’atterrir. Les dernières informations soulignent que Ben Ali doit se diriger vers un pays du Golfe, mais son avion est toujours dans l’attente d’une autorisation d’atterrissage de l’une des monarchies.
Vendredi 14 janvier - 22h30 Mohammed Ghannouchi vient d’annoncer la tenue d’une réunion, demain samedi, avec les représentants des partis politiques, y compris de l’opposition, afin de former un gouvernement d’union nationale. Mais des opposants tunisiens, comme Radia Nasraoui, l’épouse de Hamma Hammami, refusent le maintien de Ghannouchi au pouvoir, puisqu’il faisait parti du régime de Ben Ali depuis des années. Le retour au calme ne semble pas pour tout de suite.
Vendredi 14 janvier - 21h10 L’armée tunisienne nettoie les rues et les murs de Tunis et détruit les portraits de l’ex-président Ben Ali, selon « Al Arabiya ».
Vendredi 14 janvier - 20h57 Selon AFP, citée par « Al Arabiya », la France se concertera avec la Tunisie avant d’accorder l’asile politique à Ben Ali, au cas où celui-ci le lui demande.
Vendredi 14 janvier - 20h57 Selon la télévision « Nesma TV », citée par « Al Arabiya », le gendre de Ben Ali et plusieurs autres proches ont été arrêtés. On ignore où et par qui, pour l’instant.
Vendredi 14 janvier - 20h50 Le pilote Kilani, commandant de l’avion de Tunis Air, qui devait assurer le vol Tunis-Lyon, affirme qu’une hôtesse de l’air l’a prévenu de la présence de membres de la belle-famille de Ben Ali à bord de l’appareil, parmi la centaine de passagers. Le pilote a refusé de s’envoler et a quitté son cockpit.
Vendredi 14 janvier - 20h49 La France reconnait le « transfert constitutionnel » du pouvoir en Tunisie et réitère sa solidarité avec le peuple tunisien dans cette période critique (« Al Arabiya »).
Vendredi 14 janvier - 20h34 Le pilote qui a refusé d’embarquer la famille Trabelsi, la capitaine Kilani, est interviewé actuellement par la télévision « Al Arabiya ». Il explique les motivations de son geste, et affirme que le peuple tunisien, saigné par la famille et le clan de Ben Ali, mérite de juger ses geôliers. « C’est pour ça que j’ai refusé de transporter les assassins », déclare-t-il, sans vouloir revendiquer un quelconque héroïsme. Il souligne que les membres de la famille Trabelsi n’étaient pas prévus sur la liste des passagers vers Lyon.
Vendredi 14 janvier - 20h27 Malte annonce à l’instant que l’avion de Ben Ali n’est pas encore autorisé à atterrir sur l’île. « Al Arabiya » affirme que l’avion libyen, transportant Ben Ali, ne fait que survoler Malte. Il pourrait se diriger vers un aéroport français. Paris s’attend en effet à l’arrivée de Ben Ali sur son territoire dans la soirée, selon « Reuter ». Par ailleurs, la France appelle les Tunisiens à travailler main dans la main avec Ghannouchi.
Vendredi 14 janvier - 20h25 Nous avons reçu plusieurs courriers électroniques de lecteurs pour nous remercier d’avoir assuré cette couverture des événements pendant l’intifada qui vient de libérer la Tunisie du régime de Ben Ali (nous restons prudents sur la réelle transformation du régime). Nos lecteurs nous interrogent sur les prochaines dictatures qui pourraient tomber, et sur les prochains peuples qui pourraient recouvrer la liberté et retrouver goût à la vie. Nous ne pouvons qu’approuver leurs souhaits, avec une pensée spéciale pour le peuple syrien frère, damné par la dictature du Baas depuis 1963. Nous souhaitons aux Syriens beaucoup de chance dans l’accession à leur liberté et nous nous interrogeons sur la destination que pourrait prendre Bachar al-Assad le jour où il sera évincé.
Vendredi 14 janvier - 20h20 El-Hadi Hannachi, correspondant de la télévision « Al Arabiya » à Tunis, rappelle qu’au début des années 1970, Ben Ali avait un rôle central dans la tentative d’union entre la Libye et la Tunisie, tentative avorté par Bourguiba. En décembre dernier, dès l’éclatement de l’intifada à Sidi Bouzid, la Libye avait ouvert ses frontières et proposé des emplois aux Tunisiens pour soulager Ben Ali, en vain. Lors de ses discours, Ben Ali a remercié Kadhafi. Tous ces éléments permettent à Hannachi de conclure que la Libye ne pouvait que sauver Ben Ali et lui assurer la sécurité et le transfert vers Malte..
Vendredi 14 janvier - 20h13 Mohammed Ghannouchi aurait déjà entamé des concertations avec les dirigeants des partis politiques et les composantes de la société civile.
Vendredi 14 janvier - 20h05 Les autorités aériennes de Malte confirment à l’instant que l’avion de Ben Ali survole actuellement l’espace de Malte, en direction du nord de l’île (« Al Arabiya »).
Vendredi 14 janvier - 20h01 Des membres de la famille Trabelsi ont tenté de prendre la fuite entre 17h00 et 18h00, à bord d’un vol régulier vers Lyon. Le pilote a refusé de s’envoler et a prévenu l’armée qui a fermé l’espace aérien. Plusieurs membres de la famille Trabelsi (la famille le Leila Trabelsi, l’épouse de Ben Ali) ont ainsi été arrêtés. Pendant ce temps, plusieurs villas de la famille, de la banlieue nord de Tunis, ont été vandalisées et incendiées. Leila Trabelsi aurait, quant à elle, fui le pays depuis plusieurs jours et se trouverait à Dubaï, selon la télévision « Al Arabiya ».
Vendredi 14 janvier - 19h59 Ben Ali a fui Tunis à bord de son avion présidentiel depuis la base militaire de l’aéroport de Tunis-Carthage, vers 17h00, en direction du sud du pays. Il est ensuite passé en Libye, par voiture. Les Libyens ont alors pris en charge son transfert vers Malte.
Vendredi 14 janvier - 19h58 La presse, et les médias libres en particulier, considérés comme l’ennemi juré de Ben Ali, qui a imposé un verrouillage hermétique dans son pays, aura eu raison du dictateur. Selon un Tunisien interrogé par « Al Arabiya », c’est en effet grâce à la mobilisation médiatique que l’intifada entamée le 17 décembre à Sidi Bouzid a pu prendre une forme et une ampleur qui ont renversé le président.
Vendredi 14 janvier - 19h52 Selon la télévision « Al Arabiya », le président par intérim, Mohammed Ghanouchi, pourrait céder le pouvoir à son tour au président du Parlement, dans les jours à venir, conformément à l’article 57 de la Constitution. Les spécialistes divergent en effet sur l’application des deux articles 56 et 57 de celle-ci. En attendant, tous les acteurs tunisiens souhaitent que Ben Ali abandonne définitivement l’idée d’un retour au pouvoir, et réclament l’abolition du régime policé qu’il avait installé depuis les années 1980, bien avant sa prise du pouvoir en 1987.
Vendredi 14 janvier - 19h45 Des tirs auraient visé des citoyens tunisiens à Karem el-Gharbi, au nord de Tunis, selon « Al Arabiya ». El-Hadi Hannachi, correspodnant de la télévision à Tunis, affirme que l’article 56 de la Constitution transfert tous les prérogatives du Président de la République, à l’exception de la dissolution du Parlement et le commandement de l’armée. Par ailleurs, un spécialiste tunisien des affaires constitutionnelles, interrogé depuis Rome, affirme que « le transfert du pouvoir est anticonstitutionnel. Il affirme que Ghannouchi s’est lui-même attribué le pouvoir en lieu et place du Président, qui aurait dû signer et publier un décret dans ce sens. Dans le cas actuel, il faut appliquer l’article 57 de la Constitution au profit du président du Parlement ». Il dénonce la fuite de Ben Ali : « il a quitté le bâteau dont il était le capitaine alors qu’il aurait dû rester à bord et tenter de le sauver ».
Vendredi 14 janvier - 19h33 Alors que la Tunisie vit dans la crainte de représailles contre le clan de Ben Ali, des sources non encore confirmées soulignent (à « Al Arabiya »)que le départ de Ben Ali n’aurait été possible sans l’armée. Car, selon les mêmes sources, des militaires auraient été héliportés dans l’enceinte du palais de Carthage pour exercer des pressions sur l’ex-président, et le pousser à quitter le pouvoir. Mais d’autres sources soulignent au contraire que l’armée a connu un mouvement de grogne qui menaçait le régime dans son ensemble.
Vendredi 14 janvier - 19h29 La Maison-Blanche regrette que des actes de violence se poursuivent en Tunisie, et invite les autorités à respecter scrupuleusement les droits de l’homme et à garantir les libertés. Les Américains appellent le nouveau pouvoir à respecter également les engagements pris par Ben Ali, quelques jours avant son départ.
Vendredi 14 janvier - 19h27 Selon des sources citées par la télévision « Al Arabiya », le président Ben Ali n’a pas officiellement démissionné. Il a simplement confié ses pouvoirs, à titre provisoire. Mais d’autres sources affirment que si Ben Ali n’exerce pas ses prérogatives pendant quelques jours, il sera officiellement considéré comme démissionnaire.
Vendredi 14 janvier - 19h26 Les Etats-Unis réagissent aux événements en Tunisie. La Maison-Blanche souligne en effet que « le peuple tunisien a le droit légitime de choisir ses dirigeants et ses représentants » (« Al Arabiya »)
Vendredi 14 janvier - 19h24 Un responsable du syndicat général du Travail regrette que Ghannouchi ait utilisé le terme provisoire. Après avoir salué les « martyrs de la liberté », tombés depuis le décès de Sidi Bouzid, le 17 décembre, le syndicaliste réclame « un changement profond et général, et non pas une simple permutation ». Il demande que « Ben Ali soit jugé pour avoir volé son peuple pour s’enrichir et enrichir les siens ».
Vendredi 14 janvier - 19h15 Paris dément l’arrivée de Ben Ali en France, selon Reuter, cité par la télévision « Al Arabiya ».
Vendredi 14 janvier - 19h14 Ben Ali part, mais les problèmes demeurent. En effet, bien qu’ils affirment faire confiance au nouveau président par intérim, Ghannouchi, les intervenants tunisiens interrogés par la télévision « Al Arabiya » n’ont pas de réponses aux questions délicates héritées de Ben Ali. Qui devra juger et trancher les dossiers de corruption attribuée à la famille et au clan de l’ancien président ? Qui va indemniser les familles des victimes tombées depuis le 17 décembre dernier ? Qui encore prendra en charge les pertes économiques et les dégâts dus aux émeutes ? Enfin, comment le nouveau pouvoir consolidera-t-il la cohésion nationale pour empêcher toute tentative de récupération par les radicaux ? Al-Qaïda au Maghreb Islamique a d’ores et déjà tenté de s’ingérer dans la crise en appelant, la nuit dernière, les Tunisiens et les Algériens à renverser les régimes en place, et non pas à y remplacer les personnes. En attendant d’y voir plus clair, les intervenants redoutent que le retour au calme ne soit pas rapide, comme ils le souhaitent.
Vendredi 14 janvier - 19h01 L’armée a ordonné aux policiers déployés dans la région de Kasserine de regagner leurs casernes.
Vendredi 14 janvier - 18h59 Des émeutiers ont pillé des entrepôts et des voitures appartenant au gendre du président déchu, Sakher el-Meteri.
Vendredi 14 janvier - 18h57 Dans son allocution télévisée, le nouveau président, Ghannouchi, a souligné que « l’article 56 de la Constitution stipule que le pouvoir présidentiel sera assuré par le Premier ministre si le Président en est empêché. Et comme le président Ben Ali est momentanément indisponible, l’assure les fonctions présidentielles et j’appelle tous les Tunisiens et Tunisiennes, de toutes les sensibilités, à se serrer les coudes pour ramener le calme ». Des sources tunisiennes soulignent que l’indisponibilité de Ben Ali est expliquée, officiellement, par le fait qu’il est en visite touristique en France !
Vendredi 14 janvier - 18h51 Confusion à Tunis : quelle constitution a-t-elle été respectée ? La Constitution est diversement interprétée entre ceux qui préfèrent une présidence intérimaire du président du Parlement, Foued Moubazaa, au terme de laquelle des élections présidentielles seront organisées (entre 40 et 60 jours), et ceux qui privilégient le transfert du pouvoir au Premier ministre (conformément à la Constitution réformée). Mais il semble que Mohammed Ghannouchi recueille un consensus national. C’est un économiste de renommée ayant une bonne appréciation à l’étranger, notamment au FMI et à la Banque mondiale.
Vendredi 14 janvier - 18h46 La télévision tunisienne a souligné que conformément au désir du peuple tunisien, le Président Ben Ali a cédé le pouvoir à son Premier ministre Mohammed Ghannouchi, désormais Président par intériem.
Vendredi 14 janvier - 18h44 Ben Ali s’est rendu à Malte, sous protection libyenne, affirme à l’instant la télévision « Al Arabiya ».
Vendredi 14 janvier - 18h43 Le Premier ministre Ghannouchi annonce qu’il sera le président par intérim, conformément à l’article 56 de la Constitution.
Vendredi 14 janvier - 18h42 Le site « Elpah.com », qui était interdit en Tunisie jusqu’à hier soir, titre à l’instant : « chute du petit dictateur de Tunisie ».
Vendredi 14 janvier - 18h34 Des informations non-encore confirmées font état du départ de la famille et de la belle-famille de Ben Ali de Tunis, à bord de trois avions distincts, jeudi matin à l’aube, en toute discrétion. Hier, plusieurs sites avaient relayé une information affirmant que la famille Trabelsi s’est enfuie vers le Canada, où plusieurs ressortissants tunisiens se seraient rassemblés devant l’aéroport pour accueillir les fuyards à leur façon.
Vendredi 14 janvier - 18h32 Si l’information concernant la fuite de Ben Ali et de la formation d’un Conseil de commandement comprenant six personnes dont le chef de l’état-major de l’armée de terre, Rachid Ammar, se confirme, la Tunisie devra alors se diriger vers des élections présidentielles dans les 40 jours, période au cours de laquelle le pouvoir sera assuré par le chef du Parlement.
Vendredi 14 janvier - 18h28 Selon la télévision « Al Arabiya », le président Ben Ali a quitté le pays, cet après-midi, à 17h00. Il a cédé le pouvoir au président du Parlement, Foued Mebazaa. Celui-ci dirigera le pays à la tête d’un conseil de six personnes dont on ignore encore la composition. On ignore également la destination vers laquelle Ben Ali s’est enfui. Selon « Al Arabiya », ce scénario a fait l’objet de tractations et d’un accord de sortie de crise, mais on ignore avec qui l’accord a été négocié.
Vendredi 14 janvier - 18h20 Selon « Al Arabiya », le président du Parlement tunisien, Foued Mebazaa, sera nommé président de la République par intérim. Il annoncera les modalités d’organisation des élections législatives anticipées, ainsi que des élections présidentielles.
Vendredi 14 janvier - 18h08 Selon la télévision d’Etat tunisienne, une annonce d’une grande importance doit intervenir sous peu. Selon le correspondant de la télévision « Al Arabiya », le président Ben Ali en personne devrait intervenir en direct depuis le palais présidentiel de Carthage dans les minutes ou les heures qui viennent.
Vendredi 14 janvier - 18h06 Les partis de l’opposition tunisienne demandent à Paris d’intervenir pour obliger Ben Ali à quitter le pouvoir.
Vendredi 14 janvier - 18h05 L’armée tunisienne contrôle les principales artères de Tunis, l’aéroport et les principaux axes du pays. L’état d’urgence a confié la sécurité à l’armée.
Vendredi 14 janvier - 18h03 Les tours opérateurs affirment que plus de 5.000 touristes européens sont actuellement en Tunisie. La Grande-Bretagne cherche d’en évacuer près de 2.000 selon « Al Arabiya ».
Vendredi 14 janvier - 17h53 Fermeture de l’espace aérien. L’armée contrôle l’aéroport. Selon « Al Arabiya », l’armée tunisienne a pris le contrôle de l’aéroport international, et les autorités ont fermé l’espace aérien. Ces mesures pourraient être le prélude d’un coup de force des militaires pour éradiquer l’intifada tunisienne, ou destinées à préparer la fuite du président et/ou de sa famille et de son clan.
Vendredi 14 janvier - 17h37 Paris et Londres appellent leurs ressortissants à éviter de se rendre en Tunisie. Selon « Al Arabiya », la France et la Grande-Bretagne viennent de déconseiller fortement à leurs ressortissants de se rendre en Tunisie. Londres avait évacué près de 1.800 touristes britanniques, selon les informations diffusées en fin de matinée. Cet appel à la prudence intervient alors que les affrontements se répandent, avec leur lot de victime dont un photographe de presse, de nationalité française. Le site « Elaph.com » affirme que le président Ben Ali tente de mettre sa famille en sécurité, à l’étranger, pour éviter un scénario à la Ceaucescu, en Roumanie. Mais un journaliste tunisien avait affirmé, plus tôt, que des membres de la belle-famille de Ben Ali (les Trabelsi) ont été interdits d’embarquer vers Lyon. Le correspondant de la télévision « Al Arabiya » souligne à l’instant que le chaos se généralise dans le pays, des jeunes pillent les commerces, notamment à l’ouest de la capitale, ainsi que des entrepôts appartenant aux proches du président et au clan Trabelsi. Les Tunisiens ont désormais peur pour leur sécurité et leurs biens.
Vendredi 14 janvier - 17h15 L’usage des armes en cas de non respect de l’autorité. Selon la télévision tunisienne, citée par « Al Arabiya », les policiers et militaires ont l’autorisation de faire usage de leurs armes si leur autorité n’était pas respectée et leurs ordres bafoués. La télévision souligne par ailleurs que le couvre-feu, sur tout le territoire, sera imposé entre 17h et 7h du matin.
Vendredi 14 janvier - 17h09 Les opposants pressentis pour des postes ministériels. Le premier ministre sortant, Mohammed Ghannouchi, a été reconduit et chargé de former un nouveau cabinet, vraisemblablement d’union nationale. D’ores et déjà, les noms de Najib Chabbi et Mustapha Ben Jaafar, deux opposants, sont pressentis pour faire leur entrée dans le gouvernement. La télévision d’Etat tunisienne annonce que l’Etat d’urgence a été décrété sur tout le territoire national, et de ce fait, tout attroupement de plus de trois personnes sera interdit.
Vendredi 14 janvier - 16h51 Un journaliste français touché à Tunis. Selon la télévision « Al Arabiya », une première victime étrangère a été signalée à Tunis. Après deux européens d’origine tunisienne tuées ces derniers jours, un journaliste français travaillant comme photographe pour l’agence United Press Service (UPS), a été grièvement blessé et évacué à l’hôpital. Il a été touché lors des affrontements de l’avenue Bourguiba.
Vendredi 14 janvier - 16h48 Des responsables du RCD annoncent leur démission. Des parents de Ben Ali interdits de rejoindre la France. Après l’ambassadeur de Tunisie à Genève, auprès de l’UNESCO, qui aurait présenté sa démission, des cadres moyens et des responsables du parti au pouvoir à Tunis, le RCD, auraient à leur tour annoncé qu’ils se désolidarisent avec le régime. Des sources tunisiennes affirment en effet que ces dissidences se multiplient. Ce qui semble attester du chaos qui s’installe dans le pays à la faveur de profondes divergences au sein du RCD quant à la politique à adopter. Un collectif de journalistes tunisiens prennent également leur distance et ont quitté la télévision, qui ne diffusent plus des directs, selon un intervenant sur « Al Arabiya ». D’ailleurs, les violences se poursuivent à Tunis. La police poursuit et charge les manifestants dans l’avenue Bourguiba et les rues adjacentes. Jamal Al-Arfaoui, un journaliste intervenant sur « Al Arabiya », vient d’affirmer que l’équipage d’un avion en partance de Tunis vers Lyon, a refusé l’embarquement à bord de parents du président Ben Ali.
Vendredi 14 janvier - 16h07 L’opposition accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir commis un massacre et parle de journée décisive pour la Tunisie et toute la région. Bouchra Benhajj Hamida, une opposante tunisienne interrogée par la télévision « Al Arabiya », affirme à l’instant que la manifestation organisée devant le ministère de l’Intérieur était pacifique, regroupant des citoyens, mais également des médecins, des avocats, des commerçants venus protester contre la répression des dernières semaines. Les manifestants étaient calmes jusqu’à ce que des policiers en motos ont attaqué le cortège et lancé des bombes lacrymogènes, sous le prétexte fallacieux de protéger le ministère, alors que personne ne s’attaquait ou ne voulait s’y attaquer. Hamida attribue l’entière responsabilité de ce massacre gratuit au ministère de l’Intérieur.
D’autres intervenants, interrogés par « Al Arabiya », affirment que la révolution est en marche et rien ne l’arrêtera. Cette journée sera décisive pour la Tunisie, pour le Maghreb et pour tous les pays arabes. Puisque le gouvernement sera renversé aujourd’hui, et des réunions sont actuellement en cours pour préparer l’annonce d’un gouvernement d’union nationale. Un journaliste tunisien, questionné par la télévision, prévoit un nouveau discours de Ben Ali, avant ce soir, pour annoncer et reconnaitre la chute du gouvernement. Cet intervenant redoute cependant l’absence de dirigeants pour canaliser la révolution en marche et redoute l’annonce d’élections législatives anticipées dans des délais brefs. Car les candidats n’auront pas le temps de se présenter et de présenter leur programme, et la Tunisie risque alors de vivre un scénario semblable à celui de l’Algérie en 1991, soit avec les sortants qui se recyclent, soit avec des islamistes qui peuvent exploiter le mouvement. Selon le correspondant d’« Al Arabiya », une vive tension règne en Tunisie où les événements semblent échapper à tout contrôle.
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