Le Président russe Medvedev visitera Israël à la mi-janvier
DEBKAfile Reportage exclusif 15 décembre 2010,
http://www.debka.com/article/20457/
Adapté par : Marc Brzustowski
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
Le Président russe projette une visite destinée à “briser la glace”
La première visite du Président russe Dmitry Medvedev, en Israël, à la mi-janvier, étape de sa tournée au Moyen-Orient, est destinée à signifier un revirement essentiel dans la politique moyen-orientale du Kremlin : elle devrait se traduire par un réchauffement des relations avec Israël et, par effet de bascule, des relations moins intenses avec l’Iran, la Syrie et le mouvement radical palestinien Hamas. Il s’agira de la seconde visite d’un Président russe à Jérusalem. Vladimir Poutine a effectué la première, lorsqu’il était lui-même Président, en 2005
Les sources moscovites de DEBKAfile confient que le Kremlin a perçu la sortie de route de l’initiative diplomatique de l’Administration Obama comme une occasion à saisir pour occuper un rôle plus actif sur cette voie diplomatique.
De plus, les Russes ont fait deux tentatives visant à obtenir une part du gâteau encore non entamé du gaz en Méditérannée. Tout en offrant, un peu plus tôt ce mois-ci, un partenariat au Liban, dans l’exploration du potentiel pétrolier et gazier qui se situe au large de ses côtes, les sources de DEBKAfile rapportent que le géant énergétique Gazprom a dépêché des envoyés secrets à Tel Aviv, à la même époque. Ils sont venus discuter des opportunités d’investissement avec les sociétés israéliennes détenant les concessions des champs de gaz de Tamar, Dalit et Léviathan, au large des côtes israéliennes et d’un éventuel partenariat dans les pipelines de pétrole et de gaz d’Ashkelon-Eilat.
Selon nos sources, les experts énergétiques russes ont estimé que les réserves de gaz au large d’Israël, actuellement évaluées à 267 milliards de m2 sont, en fait, bien plus importantes et maintiennent qu’elles peuvent être encore mieux explorées avec l’assistance professionnelle des Russes. Léviathan est perçu comme le plus prometteur des trois sites découverts.
Debkafile a révélé lundi 13 décembre, que Mikhaïl Margelovis, chef du Comité pour les relations internationales au Conseil de la Fédération et président de Global Zero, devrait arriver pour préparer le terrain avant la visite de Medvedev, tant à Jérusalem qu’à Ramallah.
Nos sources de renseignement dévoilent qu’en prévision de ces visites, Moscou a envoyé cinq sortes de messages à Jérusalem :
1- D’abord pour l’achat de drones militaires pour l’armée russe. – pour lesquels un accord sera signé – Moscou garantira de suspendre la vente d’armes avancées, comme les systèmes intercepteurs sophistiqués de missiles S-300 à l’Iran et à la Syrie. Par ce geste, l’Administration Medvedev-Poutine marque la ligne dans la limitation de la contribution vitale de la Russie à la construction et à l’amélioration de leurs armées.
2. Moscou partage la vision israélienne que tout matériel lourd de haute technologie russe vendu à Damas ou Téhéran finira par tomber entre les mains du Hezbollah. Les Russes ne souhaitent pas élever le niveau de l’arsenal du Hezbollah et, par conséquent, ont de nouvelles raisons de tenir cet armement à l’écart de mains iraniennes ou syriennes.
3. Le Kremlin a récemment changé son fusil d’épaule concernant le problème palestinien et ne souhaite plus systématiquement soutenir les exigences palestiniennes au détriment d’Israël. A l’inverse des négociateurs palestiniens conduits par Mahmoud Abbas, Moscou se prépare à rechercher des solutions intermédiaires dans la controverse palestino-israélienne. Les Russes affirment que les Palestiniens sont avisés des nouveaux vents qui soufflent en provenance de Moscou. C’est pourquoi ils ne se donnent pas la peine de faire du lobbying en Russie pour obtenir son soutien à une déclaration palestinienne unilatérale d’indépendance d’un Etat à l’intérieur des frontières d’avant 67, et qu’ils se sont tournés vers des gouvernements mieux disposés à leur égard, en Europe, en Extrême-Orient et en Amérique du Sud.
4. Moscou cherche à exploiter les relations stratégiques approfondies entre Israël et la Grèce pour monter à bord de leurs projets de construction d’un gazoduc sous-marin reliant la Grèce au port israélien en Méditerranée, Ashkelon. Cela permettrait de relier ce pipeline, existant à Ashkelon, à Eilat, le port israélien en Mer Rouge.
Les stratèges énergétiques russes gardent un oeil vivement intéressé sur les tronçons déjà existants et planifiés de cette route maritime, ayant calculé que le plus court chemin et le moins cher pour mettre le gaz russe sur le marché d’Extrême-Orient consisterait à le faire transiter par Eilat.
Les dirigeants israéliens, le Président Shimon Peres et le Premier Ministre Binyamin Netanyahou, nourrissent de grands espoirs, au sujet de la visite de Medvedev.