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Leidschendam, le 17 janvier 2011 : Le Procureur du Tribunal spécial pour le Liban, Daniel A. Bellemare, a présenté aujourd’hui un acte d’accusation confidentiel en rapport avec l’attentat perpétré le 14 février 2005 contre l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et d’autres personnes. L’acte d’accusation a été déposé auprès du Greffier du Tribunal, qui le transmettra au Juge de la mise en état.
La présentation de l’acte d’accusation marque le début de la phase judiciaire des travaux du Tribunal. Le Procureur, avec son équipe, continuera à s’acquitter de son mandat avec vigueur, tant en ce qui concerne la suite des activités d’enquête que l’engagement des poursuites en cette affaire.
Le Procureur évoquera la signification du dépôt de cet acte d’accusation dans une déclaration enregistrée qui sera diffusée aujourd'hui Mardi.
A l"époque S.HARIRI accusait la Syrie
Une chaîne de télévision libanaise a exhumé un enregistrement sonore datant de 2007 dans lequel le Premier ministre Saad Hariri accusait la Syrie d'avoir commandité l'assassinat de son père. New TV a diffusé dimanche ce document enregistré lors de l'audition de Saad Hariri par la commission d'enquête sur l'attentat.
L'enregistrement diffusé par «New TV», qui ne précise pas la manière dont elle l'a obtenu, a été authentifié par l'intéressé dans un communiqué après sa diffusion dimanche soir.
Cette diffusion est intervenue la veille de la remise prévue de l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), en charge de l'enquête sur le meurtre du 14 février 2005, dans lequel le puissant Hezbollah affirme qu'il allait être «injustement» mis en cause. L'enregistrement porte sur des extraits du témoignage, en anglais, de Saad Hariri - qui n'était pas Premier ministre à l'époque - devant l'enquêteur Lajmi Mohammad Ali. Cette audition s'est poursuivie pendant deux jours, sur sept heures.
En 2005, l'avertissement de Rafic Hariri à Damas
Saad Hariri a affirmé, se référant aux ingérences de Damas au Liban : «Vers janvier (2005), mon père a dit à (Walid) Mouallem (ministre syrien des Affaires étrangères) de dire à Bachar al-Assad (le président syrien) "je ne serai jamais contre la Syrie, mais vous ne pouvez pas continuer comme cela"». Il a ajouté : «Walid lui a alors dit : "tu marches sur un terrain dangereux"».
«Si vous me demandez pourquoi et comment cela (l'assassinat) s'est passé, je pense qu'Assef Chaoukat (actuellement chef d'Etat major adjoint et beau-frère d'Assad) et Maher (Assad, frère du président et actuellement officier dans l'armée) ont joué un rôle considérable dans ça», insiste Saad Hariri dans l'enregistrement.
Chirac avait prévenu son ami
Interrogé par l'enquêteur d'expliquer «ça», le fils de Rafic Hariri précise : «Dans l'assassinat, dans les préparatifs, pour que Bachar prenne la décision». Dans l'enregistrement, il dit également que Terje Roed-Larsen, alors envoyé spécial de l'ONU, lui avait affirmé avoir mis en garde son père, peu avant le meurtre, que le régime syrien voulait l'assassiner. Il dit encore que Jacques Chirac avait lui aussi prévenu Rafic Hariri, la veille de l'attentat-suicide, son grand «ami».
Dans le communiqué transmis dimanche après cette diffusion, Saad Hariri a indiqué que «ce témoignage remonte à plusieurs années et dans un contexte politique bien connu».
La Syrie, contrainte après l'assassinat de Hariri de retirer ses troupes du Liban après 30 ans de tutelle, avait été montrée du doigt par le camp de Saad Hariri dans ce meurtre. En septembre dernier, Saad Hariri avait affirmé avoir commis une «erreur» en accusant Damas.
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