Première partie ICI
Les exactions quotidiennes contre les Arabes chrétiens :
les exactions palestiniennes contre les autres religions ne se résument pas à des attaques contre des lieux saints, à des démantellement de ces lieux saints, ou à des violences contre les moines et les religieuses gardant ces lieux saints. Les Arabes chrétiens sont l’objet de menaces quotidiennes. Des foules menaçantes se réunissent sous leurs fenêtres la nuit en leur criant des menaces de mort jusqu’à ce que les familles cèdent et partent en exil, le plus souvent à la sauvette, en abandonnant tous leurs biens. Les jeunes filles sont violées ou épousées de force, les enfants étant alors considérés comme musulmans. Autre exemple, à Beit Jallah, en octobre 2001 des hommes de la sécurité de l’Autorité Palestinienne violèrent trois jeunes filles chrétienne, qu’ils étouffèrent ensuite avec des oreillers avant de les tuer[20]. A Beit Sahour, une femme chrétienne fur attaquée par des Taamari. Ils tentèrent de la violer.
Des voisins vinrent à sa rescousse. La police palestinienne vint et prit fait et cause pour les agresseurs, et le commandant du Fatah Kamal Sweid menaça ensuite les chrétiens concernés en leur déclarant que les taamari recevaient leurs ordres directement de Yasser Arafat[21]. D’une manière générale, les enfants chrétiens sont embrigadés de force dans les manisfestations violentes organisées contre Israël, placés en première ligne pour protéger les soldats palestiniens armés. Enfin, lors des derniers mois de tension, il suffisait souvent d’être chrétien pour être accusé de collaboration avec Israël, tué lors d’une exécution sommaire, et livré à la foule comme ce fut le cas pour le « collaborateur » de Ramalah dont nous reproduisons la photo ici, bien que son cas ait été différent et qu’il ait été musulman, mais lui aussi exécuté sans preuve et dépecé par la foule.
photo de l’exécution d’un collaborateur à Ramalah avant le dépecage de son corps par la foule
Devant la gravité de la situation, nous avons tenu à interroger les dirigeants des différentes communautés chrétiennes en Israël, afin d’avoir leur sentiment sur l’urgence de la situation. Les circonstances des interviews auraient mérité un film en soi. Tous parlèrent d’une voix blême, reflétant une peur réprimée devant la nécessité et le devoir de prendre parole. Certains, comme « le père Smith » acceptèrent de témoigner mais sous l’anonymat. Enfin, le père Aris Shirvanian, qui se disait grand ami de Yasser Arafat, et entretenant de très bons rapports avec l’Autorité Palestinienne, tenta bien de tenir un discours politiquement correct. Mais « l’oeil de la caméra » a des effets que le psychisme ne contrôle pas : plus l’interview avançait, et plus le capuchon de l’archevêque s’abaissait sur ses yeux, alors que son visage et ses membres révélaient un tremblement de plus en plus notable.
Nous vous présentons donc les interviews du film « Les Chrétiens dans le monde de l’Islam », réalisé par l’UPJF.
IV. Interviews de chefs de communautés chrétiennes en Israël au sujet de la situation des Chrétiens dans les territoires palestiniens
1. Contexte des interviews, et premiers documents :
Nous avons effectué nos interviews alors que régnait en Israël une grande tension à propos de la prise de la Basilique de la Nativité en ôtage par les Tanzims du Fatah de Yasser Arafat. Le 2 avril 2002, les forces des Tanzims entrèrent de force dans l’ensemble de bâtiment dit du « compound » de la Nativité, à Bethléem.
L’archevêque palestinien Michel Sabah justifia la prise de la Basilique en contradiction fondamentale avec la loi chrétienne permettant de trouver refuge dans un sanctuaire pour tout homme entré sans arme.
Ce lieu avait été déclaré hors des attaques de l’armée israëlienne, les forces des Tanzims se trouvaient protégées de facto. Le 6 avril 2002, les Tanzims opérèrent aussi une prise d’otages passée inaperçue auprès des media, au couvent des soeurs Bridgetines, à Bethléem. Nous avons retrancris la discussion entre le directeur du couvent et le porte-parole de l’armée israëlienne qui l’interrogeait. Le dialogue montre l’émotion et la peur du directeur par la confusion ou la tournure évasive de ses réponses, la nécessité éprouvée par le porte-parole de l’armée de lui faire répéter ou préciser des éléments pour le comprendre. Le directeur du couvent répond aussi évasivement à toute question pouvant être de l’ordre des renseignements militaire, soit par souci idéologique de se tenir hors du conflit, soit parce que lors des événements, rien ne pouvait lui assurer que les troupes des Tanzims ne reviendraient pas le menacer à nouveau:
Le directeur du couvent: « ils viennent de partir »
porte-parole de Tsahal : « qui ? »
Le directeur du couvent : « les gens qui étaient dedans »
porte-parole de Tsahal : « qui étaient-ils ? »
Le directeur du couvent: des soldats
porte-parole de Tsahal : « comment sont-ils entrés ? quand ? »
Le directeur du couvent: « il y a trois jours »`
porte-parole de Tsahal : « combien étaient ils ? »
Le directeur du couvent: c’est difficile à dire, 40, 60. La maison est très haute
porte-parole de Tsahal : « qui les a fait entrer ? Comment sont-ils entrés ? »
Le directeur du couvent: « les soeurs ont répondu à la porte. Puis ils ont dit qu’ils voulaient voir la maison, et ils sont restés. ils ont pris leur position de défense »
porte-parole de Tsahal : « étaient-ils armés ? »
Le directeur du couvent: certains, pas tous
porte-parole de Tsahal : « était-ce des Palestiniens ? »
Le directeur du couvent: « Oui, tous, c’était tous des Palestiniens »
porte-parole de Tsahal : « combien étaient armés ? »
Le directeur du couvent: « je ne sais pas. J’avais d’autre choses à penser. je n’ai pas eu le temps de compter. »
porte-parole de Tsahal : quand sont-ils partis ?
Directeur du couvent : « ils sont partis maintenant, parce qu’aujourd’hui nous avons un mort dans la maison... »
Après ce premier document, nous vous présentons la retranscription des interviews des différentes dirigeants de congrégations chrétiennes en Israël.
2. Interviews des chefs de congrégations chrétiennes en IsraëlDavid Parsons : chargé des relations publiques de l’ambassade chrétienne de Jérusalem
« Je me nomme David Parsons, je suis chargé de relations publiques pour l’ambassade chrétienne de Jérusalem. C’est un organisme servant de lien entre les différentes communautés chrétiennes en Israël. Nous représentons un groupe cherchant à réparer le fait que les Juifs ont été persécutés pendant des siècles au nom de Jésus. Nous sommes donc concernés par le sort de l’Etat d’Israël. La plupart d’entre nous sont des chrétiens dits « renés en Jésus Christ. » »
UPJF : « Qu’avez-vous à dire ou commenter concernant la situation des chrétiens dans les territoires de l’Autorité palestinienne ? »
David Parsons : « Les Palestiniens chrétiens sont une minorité qui a vécu au sein d’une majorité d’Islam depuis des siècles. Ils ont appris à vivre au sein d’une telle majorité. Et lorsque Yasser Arafat est revenu dans les territoires palestiniens avec l’OLP, ils représentaient un pouvoir essentiellement islamique. Et malgré toute une rhétorique vis-à-vis des Soviets, ou pour faire plaisir à l’Occident il y a une dizaine d’années, le pouvoir de l’Autorité palestinienne est essentiellement islamique. Et même si ce n’est pas une catégorie aussi grave que celle des Talibans, c’est fondamentalement la même chose. C’est la Loi de la chariah. Si un musulman se convertit à la chrétienté par exemple, il doit revenir à l’Islam ou mourir. »
UPJF : « Que pensez vous du rapport du State Department sur la situation dans les territoires palestiniens ? »
David Parsons : « Je connais ce rapport parce que dans une certaine mesure j’y ai participé, j’ai été interviewé. Le State Department a cherché à trouver des circonstances atténuantes à l’Autorité palestinienne. Partout dans les territoires palestiniens les chrétiens constituent une cible. A Beit Jallah, les maisons des Arabes chrétiens ont été prises d’assaut par les Palestiniens. »UPJF : « Pouriez-vous décrire la situation des Chrétiens en territoire palestinien ? »
David Parsons : « Bethléem a constitué une cible privilégiée il y a plus de quinze ans à la conférence islamique internationale qui a eu lieu à Bagdad. Il fut décidé de l’islamiser.
Vue du Mont du Temple devenue « l’Esplanade des Mosquées » pour la propagande islamiste palestinienne »
Bethléem avait une mosquée il ya trente ans. Elle en a maintenant 70. La population chrétienne représentait 80% de la population totale de Bethléem. Elle représente à présent moins de cinq pour cent. 55 000 chrétiens palestiniens se sont réfugiés au Chili. La politique d’islamisation de l’Autorité palestinienne n’est pas un fait nouveau. C’est déjà une pratique islamiste connue historiquement, qui s’exprime par exemple, avec la construction de lieux de culte musulmans sur les lieux de culte des autres religions. C’est ainsi que la mosquée dite d’Omar a été construite sur l’esplanade du temple de Jérusalem pour marquer la domination de l’Islam sur le lieu saint central du Judaïsme. Les Palestiniens ont à nouveau appliqué cette politique lorsqu’ils ont détruit le tombe de Joseph à Nablouse, pour la reconstruire sous forme de mosquée. »
De gauche à droite: destruction de la tombe de Joseph ; reconstruction d’une mosquée sur ce lieu saint juif[22]
UPJF : « Que s’est-il passé à Bethléem ? »
David Parsons : « A Bethléem, comme à Ramalah, l’armée israëlienne avait annoncé que certaines zones étaient déclarées « off limits » et qu’elle n’entrerait pas dans ces zones en cas de conflit. C’était ainsi le cas du carré d’Arafat à Ramalah, et de la Place et de l’Eglise de la Nativité à Bethléem. Les autorités municipales de Beth Lehem ont travaillé main dans la main avec les groupes de Yasser Arafat, que ce soit le Fatah, ou le Hamas, pour utiliser ces zones comme des zones de refuge où ils porteraient le combat en cas de conflit. Ainsi, lorsque les Israëliens sont arrivés à Bethléem, les Palestiniens avaient préparé la Basilique et ses environs, en mettant des bombes tout autour, et ils se sont réfugiés dans l’Eglise de la Nativité lors de l’entrée israëlienne dans Bethléem.
Ce qu’il faut comprendre c’est que les Palestiniens ont porté le combat dans un lieu saint. C’était un fait exprès. »Révérent Petra Heldt
Directrice du centre de fraternité et de recherches oecuméniques de Jérusalem
« Je m’appelle Petra Heldt. je suis pasteur luthérienne, venue d’Allemagne. Je suis directrice du centre de recherche et de fraternité oecuménique de Jérusalem. »
UPJF : « J’aurais aimé avoir votre version des faits sur la situation des chrétiens dans les territoires palestiniens. »
Petra Heldt : « Les chrétiens constituent une minorité au sein d’une majorité musulmane particulièrement à Bethléem, où le population chrétienne est tombée à moins de 5%.
La majorité des Chrétiens qui quittent le pays sont protestants. Ils bénéficient d’une bonne éducation, de liens avec l’étranger. La majorité des chrétiens vivant dans les territoires sont orthodoxes. Ils sont en général très pauvres, sans qualification élevée. Ils ont l’expérience de centaines d’années de vie au sein d’une majorité musulmane. Ils savent d’expérience que s’ils veulent élever la voix, ils doivent s’attendre à des répercussions dans leur vie quotidienne, s’ils ne sont pas soutenus pas une institution forte. La majorité des Chrétiens allant à l’étranger sont protestants. Lorsqu’ils s’expriment à l’étranger, ils expriment le voeu pieux d’une existence d’égal à égal avec la majorité musulmane. Ils n’ont pas l’expérience de cette vie qu’ont les orthodoxes. Les représentants chrétiens qui s’expriment à l’étranger parlent d’une voix forte, et donnent le sentiment qu’ils représentent une majorité.
C’est le contraire qui est vrai. Les catholiques sont une minorité. Et au sein de l’Église catholique, on entend deux voix. Une partie exprime le souhait de vivre au sein de la société palestinienne. Une seconde partie, en conformité avec le Concile du Pape, souhaitent donner une place à Israël, à la fois dans la théologie, et dans un rapprochement avec l’Etat d’Israël. Mais les gens qui s’expriment si fort à l’étranger sont pratiquement muets, ici, en Terre Sainte. Si vous demandez au gens du terrain ce qu’ils pensent d’une vie au sein de l’Etat d’Israël, ils seront toujoours très positifs dans leur réponse, car ils savent qu’ils y ont une base solide pour vivre leur foi. Mais si vous leur demandez ce qu’ils pensent d’un avenir au sein de la société palestinienne, ils ne sont pas du tout optimistes. »
UPJF : « Lorsque vous parlez des voix s’exprimant à l’étranger, voulez-vous parler de Sabah Riakh Habou el assah et Younan ? »
Petra Heldt : « Ce sont effectivement eux qui sont le plus entendu en Occident, et qui donnent l’impression à l’Occident qu’il s’agit de la situation réelle. »
Nous nous sommes ensuite rendus auprès du Père Smith, de confession russe orthodoxe afin de recueillir son témoignage sur la situation des Chrétiens en territoire palestinien, mais aussi pour connaître son interprétation des événements ayant touché la communauté orthodoxe au monastère de Hevron et au monastère de Jéricho.
Père « Smith », de confession russe orthodoxe [23]ֵ
« Je suis le ‘Père Smith’, et je fais partie de l’église orthodoxe russe
Au sujet des événements du monastère de Jéricho, nous avons été expulsés du monastère par la police palestinienne à la demande de Moscou. Nous avons trouvé refuge au monastère de Hébron, où le scénario s’est répété deux ans plus tard, en présence de l’ambassadeur de Moscou. Deux soeurs sont restées dans le monastère pendant 40 jours, où elles ont été emprisonnées par la police palestinienne, et elles n’ont été libérées que sur intervention de l’ambassadeur américain. Les événements qui ont touché la communauté de Hevron se sont déroulé de façon semblable. »
UPJF : « Comment pouvez vous expliquer ces événements ? S’agit-il d’une islamisation du territoire ? Ou s’agit-il de diviser pour règner pour Yasser Arafat ? ou d’un acte politique ? »
Père Smith : « C’est un service rendu pour un autre. La plupart des Palestiniens ont étudié à Moscou. Le patriarchat communiste de Moscou a demandé cette action, et Yasser Arafat s’est exécuté pour avoir le soutien de Moscou. »
UPJF : « qu’auriez-vous à dire concernant la situation des chrétiens en territoire palestinien ? et souhaitez-vous commenter les événements récents de la Basilique ? S’agit-il d’une prise d’ôtages ou de l’accord du droit d’asile ? »
Père Smith : « Les chrétiens ont tendance à partir les uns derrière les autres.
Concernant le problème qui s’est posé à Bethléem... si la porte de la Basilique n’avait pas été ouverte pas certains, personne ne serait entré. La porte de la Basilique a été ouverte du côté du Vatican, et la porte de passage entre les parties du ‘compound’. »
UPJF : « Mais le journal Die Zeit a rapporté que la porte d’entrée avait été mitraillée. »
Père Smith : « C’est exact. La porte de passage a été mitraillée, entre le bâtiment de la custody et le bâtiment de la Basilique. Mais on leur a ouvert la porte d’entrée. Je sais aussi que les vitraux ont été brisés pour servir de mirador. Actuellement, l’évêque grec est parti, accompagné d’un diacre, pour se faire soigner à Jérusalem. Enfin, je ne comprend pas pourquoi les moines ont nourri les Palestiniens qui étaient entrés. »
UPJF : « Mais peut-on considérer que quelqu’un menacé par les armes agit librement ? »
Père Smith : « Normalement non. Mais ce qui m’a étonné, c’est que les moines ont reçu de la nourriture qu’ils ont donné aussi aux attaquants, et c’est lors de cette remise de vivres qu’un moine arménien a été blessé. »
UPJF : « Quel est votre commentaire concernant la situation des chrétiens en territoire palestinien ? »
Père Smith : « Je sais que beaucoup de personnes, de chrétiens, veulent partir. »
UPJF : « On parle de viol de jeunes filles chrétiennes, de mariages forcés, que pouvez-vous en dire ? »
Père Smith : « Je ne sais pas. J’ai vécu à Jéricho. Je n’ai rien vu. Mais que cela se passe en sourdine, c’est tout-à-fait possible. Je souhaiterais une vraie paix, sans tension. Du côté israëlien, nous n’avons aucun problème, mais du côté palestinien, nous avons énormément de problèmes. »
UPJF : « Qu’auriez-vous à dire de l’archevêque Sabah ? »
Père Smith : « Il mange à tous les rateliers. Il est tout d’abord arabisant. Certains pensent que l’arabisation de l’Église est une solution. Moi je ne suis pas du tout d’accord. je pense que l’Église doit rester dans sa tradition. L’arabisation est un piège. »
UPJF : « Concrétement, vous pensez que les arabes chrétiens de Jérusalem Est sont menacés ? »
Père Smith : « Si Jérusalem-Est passe sous contrôle palestinien, ils n’auront plus droit à la liberté de culte, ou alors à certaines conditions très dures. Si Jérusalem-Est passe sous contrôle palestinien, vous aurez des centaines de religieuses et de moines dans la rue en train de demander l’asile politique à Israël. »
UPJF : « Y-a-til eu des accords concernant le respect de la liberté de culte ? Une aide d’Israël pour servir d’intermédiaire ? »
Père Smith : « Nous avons eu des accords, les tractations sont en cours, et nous avons réussi à récupérer une partie des bâtiments de Hébron, grâce à l’intervention de l’ambassadeur américain. »
UPJF : « Qui est responsable ? »
Père Smith : « Moscou. »Père Elio Passeto
Père Catholique dirigeant la communauté des frères de Sion, à Ratisbone
« Bonjour, je suis le père Elio Passeto. Je suis d’origine brésilienne et de famille italienne. Je suis membre de la congrégation religieuse Notre Dame de Sion. Le but de la congrégation catholique, qui est née en France, en Alsace est de se rapprocher des sources juives du christianisme. Nous avons ici deux branches, les frères de Sion et les soeurs de Sion. Etre en contact direct avec le peuple juif sur sa terre, et avec la vie normale du judaïsme. »
UPJF : « Nous souhaitions vous interviewer sur la situation des chrétiens en Israël et dans les territoires palestiniens, avant et après les accords d’Oslo. »
Père Elio Passeto : « La question est immense. Cela couvre beaucoup de rapports différents. Il y a en Israël une communauté chrétienne d’expression hébraïque. Il y a un représentant à Jaffa, un autre à Haïfa, et un autre à Jérusalem. De l’autre côté, il y a 90% de chrétiens de langue arabe. c’est une communauté chrétienne de culture arabe, très particulière au sein du christianisme. Et cette culture rend les contacts difficile avec les membres hébraïsants ou les autres, car la culture arabe influence le point de vue de ces chrétiens, jusque dans leur vision d’Israël.
Au niveau de la foi, ces communautés ne sont pas divisées, et au niveau politique, elles sont parfois opposées. La constitution de l’Etat d’Israël a aussi poussé ces groupes à concevoir pour eux-mêmes une identité politique. Il y a eu des rapports et des contacts importants entre ces groupes, mais les derniers événements nous ont ramenés dix ans en arrière. Nous avons perdu tout contact avec certains groupes habitant dans les territoires palestiniens, par exemple. Les accords d’Oslo ont ouvert une porte d’espérance, de correspondance et d’égalité entre ces groupes, mais maintenant c’est terminé, les rapports sont rompus. »
UPJF : « Selon le révérent Petra Heldt, la communauté catholique est constituée de deux groupes, une partie attirée par la démocratie et l’occident, et une autre partie attirée par le nationalisme palestinien, et représentée par l’archevêque Sabah. Certains voient dans la représentation de la communauté catholique par un archevêque nationaliste une forme de piège, qui enferme la communauté catholique dans une mécanique politique. Quel est votre commentaire ? »
Père Elio Passeto : « C’est vrai qu’il y a cette interprétation possible. Sabah est né à Nazareth. il parle assez bien l’hébreu. Au commencement, on a pensé au contraire qu’il était un choix idéal, capable de comprendre la double réalité des lieux. Il pouvait servir d’intermédiaire entre ces cultures. Les derniers événements lui ont fait prendre une position différente. je peux comprendre pourquoi. Il y a une réalité qui le force à dire telle ou telle chose et à ne pas dire une autre. »
UPJF : « Mais il y a une réalité des faits. Les chrétiens vivant à Jéricho et dans les territoires palestiniens sont une minorité croissante. Ils ne sont pas libres de s’exprimer car leurs vies sont menacées. Est-ce que vous pensez, dans ce contexte, que le choix d’un archevêque palestinien permettait de défendre ces minorités et ne le plaçait pas plutôt dans une situation fragile, de par son origine ethnique et culturelle ? Il était placé dans une situation de pression extérieure insupportable. »
Père Elio Passeto : « Au moment où il a été choisi, c’était un bon choix, la situation était une situation d’ouverture. D’autre part, certaines décisions peuvent mettre en danger la communauté chrétienne. Actuellement, il y a une situation des chrétiens qui montrent la grande difficulté de leur vie, et les pressions insupportables qu’ils vivent, et il faudrait prendre des décisions car les gens sont en train de partir. Et les chrétiens ne partent pas à cause d’Israël, c’est clair, mais à cause des pressions exercées sur eux dans les territoires palestiniens. Bethléeem était une ville chrétienne importante dans l’histoire, et la communauté chrétienne est en train de disparaitre, à cause du contexte arabo-musulman. »
UPJF : « Certaines voix alarmistes parlent d’un risque réel de « remake » de ce qui s’est passé au Sud Liban, avec le massacre de Damour. On parle aujourd’hui de mariages forcés des jeunes chrétiennes, de viols, d’islamisation. Que pouvez-vous en dire ? ».
Père Elio Passeto : « Je peux comprendre que ça existe. La minorité chrétienne est en position de faiblesse. Dans l’évolution actuelle de la constitution d’une identité palestinienne, aucune place n’est faite pour les chrétiens, et pour le moment l’Église n’a pas demandé, n’a pas exigé un espace pour les chrétiens au sein de cet espace politique à identité palestinienne. »
UPJF : Les conversions de musulmans à la chrétienté sont en général suivis d’assassinat.
Père Elio Passeto : « ah oui, cela, ça fait partie de la culture, cela n’a pas changé. »
UPJF : « est-ce que vous pensez que c’est excusable parce que cela fait partie de la culture ? »
Père Elio Passeto : « non, pas du tout. Je pense que c’est le devoir de l’Église de dénoncer ce genre de problème, en particulier pour les petits villages, où les gens sont obligés de partir. L’Église a peur de parler pour protéger ces gens là, mais c’est une erreur, parce que ces données s’installent, et qu’après on ne pourra plus faire marche arrière. »
L’archevêque Aris Shirvanian
Eglise orthodoxe arménienne
Pour le père Aris Shirvanian, l’église arménienne, qui est la plus ancienne en terre sainte, a toujours eu de très bons rapports avec l’Autorité Palestinienne, comme avec les différents pouvoirs musulmans à travers les siècles et les différents pays de la diaspora arménienne. Nous savions, pour avoir parlé avec son secrétariat le matin même, que le Père Aris Shirvanian avait été en visite toute la journée à l’hôpital pour rendre visite à l’un de ses prêtres, blessé par balles par des tirs palestiniens. Son témoignage fut donc un témoignage de la dénégation, voire d’un certain « révisionisme historique », gommant les horreurs et massacres perpétrés par les armés de Suleiman le Magnifique lors de leur conquête de Jérusalem, excusant sans vergogne comme « politique nécessaire » les déclarations de Yasser Arafat au cours desquelles celui-ci annonça que « pas une seule pierre d’Israël restera en dehors de la Loi de l’Islam », ou qu’il excusa comme étant le fait d’une foule incontrôlable les chants des manifestations du Fatah de Yasser Arafat depuis janvier 2001, « tout d’abord nous nous occupons des gens du shabbat (les Juifs) ensuite nous nous occuperons des gens du dimanche (les chrétiens) ». L’archevêque Aris Shirvanian nie la volonté de conquête islamique de l’Autorité Palestinienne, et présente « son ami Arafat » comme un individu « respectueux des lieux saints et de la chrétienté ». Les événements des monastères de Hevron et de Jéricho sont dus aux luttes intestines de l’Église russe orthodoxe, et ne sont pas du fait d’Arafat. La destruction de la tombe de Joseph et les menaces pesant sur la tombe de Rachel sont le fait de « la foule », entité sur laquelle Arafat ne pourrait rien.
En fait, l’archevêque Shirvanian oublie de mentionner que l’Église arménienne est la seule à avoir demandé des privilèges particuliers l’an dernier à l’Etat d’Israël, et que le refus à ces demandes a convaincu cette église à prendre momentanément une position politique de soutien à Yasser Arafat pour créer une pression supplémentaire sur l’Etat d’Israël et obtenir par ce biais un statut hors du lot.
Devant l’accumulation de « contre-vérités » prononcées sans vergogne par un homme d’église s’adonnant au « politiquement correct » vis-à-vis d’Arafat, ce témoignage ne nous a pas semblé mériter une retranscription intégrale comme les autres interviews, et nos lecteurs pourront se référer à la version filmique de ces interviews s’ils souhaitent toutefois le consulter. Retenons que pour Aris Shirvanian, le fait qu’un musulman souhaite assister à la messe de minuit n’est pas un acte de politique mais un acte ressenti, alors que les déclarations islamistes d’Arafat seraient, elles, dues aux circonstances et à la politique, et non pas à une conviction de la part de ce même musulman.
L’archevêque Aris Shirvanian, qui considère que l’Autorité palestinienne témoigne du respect des lieux saints des autres religions, témoigna en faveur des militaires palestiniens « réfugiés » dans la Basilique de la Nativité, et se plaignit amèrement que l’armée israëlienne ne leur ait pas fourni des vivres mais seulement de l’eau.
Il ne mentionna pas la désacralisation de l’église de la Nativité par les affiches de propagande d’Arafat, dont nous reproduisons ici une photographie, ni le fait que l’un des prêtres de la Basilique, arménien lui aussi, appela à l’aide les soldats de Tsahal en se présentant avec une banderole pour pouvoir fuir la Basilique qu’il déclara « avoir été prise de force par les Palestiniens ».Jan Van der Hoeven
Directeur du Centre Chrétien International Sioniste de Jérusalem
Mr Van der Hoeven est une homme de paix, dont la première femme était une Arabe chrétienne et dont le fils est marié à une jeune femme sépharade, de sorte que la famille réunit en son sein les trois religions. M. Van der Hoeven s’est engagé dans une lutte devant « l’assymétrie de moralité » entre les Palestiniens et l’Etat hébreu.
M. Van der Hoeven : « Nous avons eu une pré-vision de ce qui se passe actuellement dans les territoires palestiniens au sud Liban, où les nonnes furent violées, les églises transformées en champs d’exercice de tirs. Rappellez-vous que lorsque les tanks israëliens sont entrés au Liban, les chrétiens marronites les ont accueillis en lançant du riz et des fleurs sur les tanks. C’est la même chose qui se passe actuellement dans Beit Jallah, Beit Sahour, et Beit Lehem, villes littéralement spoliées depuis que Yasser Arafat est revenu dans les territoires palestiniens. A Beit Jallah, les maisons chrétiennes ont été forcées, pour servir de lieu d’où émanaient les tirs sur Gilo, en Israël, de manière à ce que les ripostes israëliennes touchent des maisons chrétiennes. Le but était d’entraîner de force les chrétiens dans le torrent de haine contre Israël. La manoeuvre était satanique et très intelligente, puisque les Israëliens devaient soit s’abstenir de riposter, soit détruire par leurs ripostes les maisons de population qui leur étaient a priori favorables.
Protestations chrétiennes publiées dans un journal chrétien (Middle East Digest) devant la désacralisation de la Basilique de la Nativité par la propagande palestinienne (poster de « l ’ingénieur » )
« J’ai ici, dans mon bureau, le témoignage d’un prêtre de Beit jallah qui fut publié dans le journal officiel du Vatican ici, Terra Sancta, et qui titre « Les véritables raisons pour lesquelles les Chrétiens quittent la Terre Sainte», et où il explique que les chrétiens sont harcelés en permanence, que les jeunes filles sont menacées, et doivent de force épouser des musulmans ou quitter le pays, et ce prêtre explique que les chrétiens partent donc de la Terre Sainte pour échapper à ces pressions intolérables, et s’en vont au Canada, aux Etats-Unis, ou ailleurs. Ce prêtre a eu beaucoup de courage puisque sa vie est désormais en danger.
Je me suis demandé pourquoi le Vatican ne régissait pas vis-à-vis de Yasser Arafat et le recevait très souvent. Je pense que c’est parce que le Pape est entouré de gens qui ont peur de nuire à l’Eglise catholique et aux communautés catholiques au sein de la société arabe. Par exemple, ce prêtre, dont la vie a été menacée, et les autorités musulmanes sont allées voir l’archevêque local, Michel Sabah, qui est un Palestinien d’abord, un chrétien ensuite, pour lui demander de retirer ce numéro de Terra Sancta de tous les kiosques, en lui disant « qu’ils ne pourraient pas lui assurer que la vie de ce prêtre catholique ne serait pas menacée si ce journal n’était pas retiré. Cela nous montre que le Vatican est donc en position de faiblesse par rapport à la pression des islamistes. »
M. Raphaël Israeli, professeur à l’Université hébraïque
M. Raphaël Israeli, professeur à l’Université hébraïque et spécialiste de l’Islam du Moyen Orient et de la Chine, pense, quant à lui, que les événements actuels sont à placer dans le perspective d’une islamisation du monde. Pour lui, l’embrasement ne fait que commencer, et correspond à une seconde conquête de l’Islam.
M. Raphaël Israeli : Tout d’abord, il faut connaître une règle générale. Là où se produit une montée de l’intégrisme islamique dans le monde, se produit un départ des chrétiens. Parce que tant que les islamistes ne sont pas un groupe important, musulmans et chrétiens cohabitent. Dans la Galilée par exemple, on a des villages de musulmans modérés avec des Chrétiens. Dans les dernières vingt années se manifeste une pression et une montée de l’intégrisme. Par exemple, en Egypte, les Coptes souffrent le martyre. En Israël, Nazareth est une ville dont le pourcentage de population musulmane a cru, et les islamistes ont pris le pouvoir dans la ville. Ils veulent voir se traduire dans la ville de Nazareth l’hégémonie religieuse, et c’est pour cela qu’ils veulent construire une mosquée sur la place de l’église de l’Annonciation. Nous sommes en plein débat car la dernière décision du gouvernement israëlien a été de leur interdire cette construction, mais ils continuent à saisir le territoire, car ce terrain appartient à l’état. Ils ont pu agir ainsi car ils se sentent soutenus par la majorité des arabes israëliens, qui sont à majorité musulmane (80%). Il n’y a que 20% de non-musulmans arabes israëliens, druzes et chrétiens.
UPJF : Peut-on donner une date de la montée en flèche de ce mouvement intégriste ?
M. Raphaël Israeli : Ce mouvement universel de l’intégrisme a commencé à la fin des années soixante-dix, avec les frères musulmans. Ils ont tenté de prendre le pouvoir en Egypte. Ils ont tenté de faire une révolution en 1982 en Syrie, et la ville de Ramah, qui était leur citadelle est tombée en ruine et 22 000 personnes ont été massacrées par le régime syrien. Par conséquent, il y eut une montée de l’intégrisme palestinien hors d’Israël, qui gagna bientôt la population palestinienne en Israël.
La ville la plus importante pour la chrétienté en Israël en dehors de Bethléem est Nazareth. A Bethléem, il s’est passé le phénomène suivant : jusqu’à il y a à peu près 30 ans, la population chrétienne constituait à peu près 50% de la population. Devant la montée de l’intégrisme, la population de Bethléem se trouva devant un choix : quitter le pays, ou bien émigrer de l’intérieur vers des villages à majorité musulmane modérée. En Israël, la situation était un peu différente, parce que les chrétiens habitaient avec des musulmans dans les mêmes villages. En temps de calme, cela ne posait pas de problème, mais avec la montée de l’intégrisme, ces chrétiens avaient une option différente de celle des chrétiens des territoires : ils pouvaient immigrer de l’intérieur vers des villes à majorité juive, comme Haïfa, et où les musulmans ne pouvaient plus constituer une majorité, ce qui leur assurait une tranquilité d’existence, au moins pour le moment. Mais la tendance est là, aussi bien en Cisjordanie qu’en Israël.
UPJF :
Au terme de cette enquête, que dire encore lorsque les faits sont si graves. Reste l’espoir que notre travail d’information fait, d’autres voix s’éléveront à leur tour pour cette fois agir dans le domaine du politique, et arrêter la barbarie.
On pourrait souhaiter qu’une déclaration des Droits des Religions soit par exemple proclamée par l’Union Européenne, selon laquelle « toute religion peut exister qui s’engage à respecter les autres religions », déclaration qui serait fondamentalement associée à tout accord économique et de soutien à tout pays désirant recevoir l’aide européenne.
Enfin, le plus urgent serait sans doute de cesser toute aide européenne « aux forces de sécurité palestinienne » devant les exactions commises par celles-ci auprès des chrétiens du Moyen Orient.
ANNEXE 1
(Lettre d’appel au secours adressée par les chrétiens libanais à Mme Albright)
WLO MEMORANDUM TO SECRETARY OF STATE MADAM ALBRIGHT ON THE CHRISTIANS OF LEBANON
Washington, DC, staff, Lebanon Bulletin, September 7, 1997
The Washington office of the World Lebanese Organization (WLO), addressed a letter to US Secretary of State, Mrs Madeleine Albright before she took
off to the Middle East. The content of the letter follows:
Mme. Albright,
Secretary of State:
As the official who is most responsible and concerned about our American interests abroad, we address these concerns to you.
We hope that we can draw your attention and that of official, bi-partisan Washington to a once-free Lebanon. Because of its urgency, please focus on the embattled and always disparaged Christian enclave of Jezzine and environs. This area is the last truly free, unpersecuted Christian portion of an occupied Lebanon.
Jezzine must not be abandoned and allowed to collapse. If this is allowed to happen, we envision a more total persecution of the Christian citizens of Lebanon and the dissolution of their freedom-loving Judeo-Christian civilization and their tolerant body politic.
This last outpost of our Western, Christian civilization in Lebanon has the moral support of millions of co-religionists and other non-Muslims scattered throughout these once Christian homelands of the Middle East.
Did you know that the persecuted in that part of the world gauge their own relative safety be asking this question: "How are the Christians in Lebanon faring? How are things in Bkirke (the seat of the Maronite Patriarch of Antioch)?" Ask the Christian laborer, shopkeeper, and Bishop in Egypt, Iraq, Syria and elsewhere and learn that Lebanon's Christians are barometer for optimism and hope and or for fear and despair. These Christian defenders do not seek martyrdom nor do they accept conversion to avoid persecution. As long as their is life and hope, they will fight to repel more anti-Christian pogroms and massacres.
Our United States of America, through you Madam Secretary, must courageously say to the opponents of Judeo-Christian civilization: "Here and no farther"! We American benefactors of Jefferson's and our founding fathers' principles must give public support to the cause of the beleaguered Lebanese
Christians now. You must be aware that we Americans and all beneficiaries of Judeo-Christian morality and civilization will have lost something unretrievable if these free spirits are deserted and cast away to be crushed forever.
If not Lebanon, then where will we start to support the persecuted. For the present, we must demand from those in power in Lebanon a Western-guaranteed religious freedom and equality with the overwhelming majority. It must be the same as the constitutionally guaranteed religious freedom and other rights enjoyed by the millions of Muslims who have emigrated to America.
We must bravely confront our "allies" in the Middle East and request (dare we say "demand") that an American and Western guarantee of basic human rights be granted and effectively implemented in the countries of persecution. Because we Americans do not persecute non-Christian millions who have emigrated and settled in the United States, we have morality on our side in demanding the same from non-Christian lands who confidently know that their settlers here in America will never be subject such persecution. Reciprocity must be demanded of those well-known offending allied nations. We pray that their prejudice and intolerance of Judaism, Christianity, and even Atheism(!) will never be propagated in our country and the West.
On a smaller scale, the freedom-loving Lebanese Christians resemble most the East Europeans of Hungary, Poland, Czechoslovakia, the Baltic nations and all the others who fought a similar religiously intolerant, all-consuming Communism. America and the West did not abandon them!
The Lebanese Christians --even with the spiritual strength derived from millions of their fellows in the United States, the new world, Europe and elsewhere--can not long withstand this relentless slaughter and assault. They are today's version of the Jewish martyrs who took a stand and died at Masada and the Byzantine Christians in 1453 A.D., who finally lost Constantinople and the lands of the Eastern Roman Empire to the enemies of Western Judeo-Christian civilization. The oppressor of today's Middle Eastern Christian is the same. That foe of civilization has destroyed great civilizations, has established bridgeheads in Europe and is encroaching massively there. Where will the West make its decisive stand?
For the sake of the Western World and the truly free democracies, the Christians of Lebanon must be championed publicly and never abandoned to state and theological intolerance. Such would never be tolerated by us Americans or any other free people.
We pray that your mission will succeed in bringing peace and security to Christians as well as to Jews and Muslims in the Middle East. We pray that within your very soul and heart --not just by your official of the United States Government-- you will find more than abundant resolve and grace to issue an official public statement expressing concern for the threatened political status and free existence of Christians of Lebanon.
May God bless all your efforts toward true peace. We pray that with the Providence of God publicly expressed moral intervention NOW may be of real
consequence!
Washington, DC Office
World Lebanese Organization (WLO)
ANNEXE 2
(reproduction des articles des accords d’Oslo concernant les lieux saints et leur protection)
INTERIM AGREEMENT BETWEEN ISRAEL AND THE PALESTINIANS
September 28, 1995
Annex III -- Protocol Concerning Civil Affairs
ARTICLE 32 -- Religious Sites
Responsibility over sites of religious significance in the West Bank and the Gaza Strip (hereinafter - "Holy Sites") will be transferred to the Palestinian side. In Area C, this responsibility will be transferred gradually to Palestinian jurisdiction that will cover West Bank and Gaza Strip territory except for the issues that will be negotiated in the permanent status negotiations, during the further redeployment phases, to be completed within 18 months from the date of the inauguration of the Council.
Both sides shall respect and protect the listed below religious rights of Jews, Christians, Moslems and Samaritans:
a. Protection of the Holy Sites;
b. Free access to the Holy Sites; and
c. Freedom of worship and practice.
a. The Palestinian side shall ensure free access to, respect the ways of worship in and not make any changes to, the Jewish Holy Sites listed in List No. 1 of Schedule 4.
b. The Palestinian side shall ensure free access to, and respect the ways of worship in, the Jewish Holy Sites listed in List No. 2 of Schedule 4.
SCHEDULE 4 Pursuant to Article 32, paragraph 3 of this Appendix:
List No. 1
Elazar's Tomb, Ittamar's Tomb and the Tomb of the 70 Elders in Awarta, Joshua's Tomb in Kifel-Hares, The Cave of Othniel ben Knaz in Hebron, The Eshtamoa Synagogue in Samoa, The Yata Synagogue, Batir, Sebastia/Samaria
List No. 2
Nun's Tomb and Caleb's Tomb in Kifel-Hares, The Tombs of Natan the Prophet and Gad the Seer in Halhul, The Naran Synagogue - Ein Duk, The Jewish Cemetery in Sammerat, The Synagogue in Gaza City.
ANNEXE 3
(http://www.wlo-usa.org/Bulletins/bulletin39.htm#)
LEBANESE FRONT CONSIDERS FIVE J
LEBANESE FRONT CONSIDERS FIVE JAILED CHRISTIANS ACCUSED OF FRIENDSHIP WITH ISRAEL AS "POLITICAL PRISONERS"
Beirut, staff, Lebanon Bulletin, August 15, 1997
A spokesperson on behalf of the (jezzine-based) Lebanese Front, said the Lebanese government is jailing five Lebanese Christians accused of "collaboration with Israel." The Front, which was headed by assassinated leader Danny Chamoun in 1990 and currently led by Etienne Sakr, said on Monday May 13, 1997, Riyadh Tali', first military investigating judge, issued an indictment demanding a term of imprisonment of no less than five years for Etienne Sakr, Antoine Yusuf Bulus; Tony Kamal Albert Yamin; Marun Qazhiyah Yaghi; Ilyas Ibrahim Hulayt; a lawyer referred to by the initials E. Kh.; and Louis Emile Mallat.
All but Sacr and Mallat are arrested in a military jail. The Lebanese Front said "we consider the persons arrested as political prisoners by the Syrian dominated regime. Syria and the Hariri government assume the responsibility of their arrest and imprisonment." The LF said "hundred of other Lebanese civilians are arrested and jailed, many are tried by military tribunals and sentenced without a real defense. We do not recognize their judicial system nor do we recognize the regime as a whole. We will act upon the fact that these five men and many others are just political prisoners, and will be released upon the liberation of the area were they are arrested.
[1] « THE STATE OF ISRAEL will be open for Jewish immigration and for the Ingathering of the Exiles; it will foster the development of the country for thebenefit of all its inhabitants; it will be based on freedom, justice and peace as envisaged by the prophets of Israel; it will ensure complete equality of social and political rights to all its inhabitants irrespective of religion, race or sex; it will guarantee freedom of religion, conscience, language, education and culture; it will safeguard the Holy Places of all religions;.. »
[2] 2 H.C. 262/62, Perez contre Kfar Shmaryahu Local Council 16 Piskei Din 2101, 2116 (par le Appel du Juge).
[3] « The PA generally does not restrict freedom of religion, and there is no pattern of PA discrimination against or harassment of Christians. However, since the establishment of the PA, there have been periodic allegations that a small number of Muslim converts to Christianity sometimes are subject to societal discrimination and harassment by PA officials, including detention and questioning by security forces. During the period covered by this report, there were several unconfirmed allegations that converts to Christianity were subjected to societal discrimination and harassment by PA officials, including detention and questioning by security forces. In some cases, conversion may have been only one of several factors influencing the mistreatment. »
[4] Ce détail du témoignage révèle à quel point le « camp de réfugiés » de Sabra n’en avait que le nom, puisque ce camp, telle une ville, était libre d’entrée et de sortie, et possèdait même des prisons. C’est précisément parce que beaucoup de chrétiens furent emprisonnés et torturés dans cette ville que les chrétiens libanais se vengèrent en attaquant ce « camp » de Sabra, et en faisant subir aux Palestiniens ce que ceux-ci leur avait fait subir pendant près de dix ans. Mais alors que la presse européenne s’était tue sur les massacres de chrétiens, elle s’éleva contre ce massacre puisqu’il lui permettait de tenter d’impliquer Ariel Sharon comme co-responsable. Sharon, quant à lui, déclara qu’il avait lancé des « fusées éclairantes » dès qu’il avait compris le double jeu des Syriens entrés dans le camp, en espérant que les populations environnantes interviendraient pour arrêter le massacre. Ce geste fut utilisé par la propagande palestinienne comme un geste d’assistance non aux victimes, mais aux agresseurs.
[5] Les informations qui suivent concernant le calendrier historique et les chiffres de ces massacres sont issues du site : http://afp.generalweb.co.uk/docs
[6] voir annexe 3
[7] Nous reproduisons en note les accords d’Oslo concernant les lieux saints protégés par accords des deux parties.
[8] Makor Rishon, 22 mai 1998.
[9] Ma'ariv, 11 octobre 1996.
[10] .communiqué de presse du ministère de l’information de l’Autorité palestinienne PA Information Ministry Press Release, 10 décembre 1997.
[11] Al-Hayat Al-Jadeeda, 1er décembre 1997.
[12] Al-Ayyam, 22 novembre 1997.
[13] Télévision palestinienne, 8 septembre 2000.
[14] The Jerusalem Report, 26 décembre 1996.
[15] . Chicago Jewish Sentinel, 18 mai 1995.
[16] Kul Al-Arab, 18 août 2000.
[17] Télévision Palestinienne 28 juillet 2000.
[18] Télévision Palestinienne 11 août 2000
[19] Al-Hayat (Londres-Beyrouth), 23 Novembre 2000
[20] source : Israel Resource Agency
[21] Israel resource Agency, janvier 2002.
[22] Selon cette pratique désormais classique, loin de reconnaître la destruction du lieu saint pour des raisons d’hégémonie religieuse, l’autorité palestinienne a joué le jeu de la dénégation, en niant que le lieu était un lieu saint juif. Voici par exemple ce qu’on peut lire sur le site d’arabia.com comme explication donnée pour cette destruction aux media arabes : « Many Jews believe the site to be the final resting place of the biblical patriarch Joseph, while Muslims believe that an Islamic cleric, Sheikh Yussif (Joseph) Dawiqat was buried there two centuries ago. » C’est le même type d’explication qui aboutit actuelleme,nt à une revendication de Nazareth comme ville d’Islam par une révision de l’histoire niant le passé chrétien de la ville. On pourra consulter aussi le site de palestine.com pour sa réécriture de l’histoire de Jérusalem où l’Autorité palestinienne réécrit l’histoire du mont du temple pour nier son passé juif, et réislamiser l’histoire a posteriori.
http://www.arabia.com/news/article/english/0,11827,30892,00.html
[23] Le « Père Smith » est un nom d’emprunt, ce prêtre orthodoxe russe ayant souhaité conserver l’anonymat, puisqu’il vit au milieu d’un village arabe. Pour la même raison cet interview n’est pas accompagné de portrait photographique.