ISRAËL USA BIOTERRORISME - LES BIO-KAMIKAZES PORTEURS DE VARIOLE VONT-ILS DEBARQUER ? LES USA ET ISRAËL METTENT LES START-UP DANS LA BOUCLE POUR LA GUERRE BIOLOGIQUE
Par Dominique Bourra, CEO NanoJV.
Rubrique: Actualité
Publié le 17 mai 2010
Pour faire face aux pandémies annoncées, tout le monde pense au “big pharmas”, aux grandes multinationales pharmaceutiques. Logique. Seuls ces grands labos disposent en effet des capacités de productions massives de doses de vaccins. A condition de s’y prendre longtemps à l’avance.
L’actualité récente a bien illustré ce point. Cependant pour des menaces spécifiques de type bio-terrorisme, les start-up hyper-expertes gardent une longueur d’avance. Surtout si elles mettent au point des moyens de production alternatifs, très réactifs et moins coûteux. En utilisant des plantes transgéniques par exemple (OGM à vocation thérapeutique).
C’est le cas du Fraunhofer institute for Molecular Biotechnology d’Aix-la-Chapelle. Au début des années 2000, l’institut allemand crée un spin-off (une filiale) aux Etats-Unis. Une stratégie internationale vitale pour les biotech européennes qui malheureusement étouffent parfois sur le vieux continent. Pour réussir vite, il faut être au contact du top de la recherche mondiale et des financements.
Il y a 10 ans, Frauenhofer s’implante donc dans l’Etat du Delaware à Newark. Très vite, la petite structure met au point une plate-forme high-tech révolutionnaire. En ligne de mire l’expression transitoire de gènes et le développement de plantes transgéniques. Par ce procédé, on reprogramme des plantes pour produire des vaccins activés par ingestion, en avalant un simple comprimé. Sans injection donc, avec une pureté garantie sans virus ni prions comme c’est parfois le cas lorsque l’on utilise des cellules animales. Mais c’est un autre débat. Bref, vu la qualité des travaux, les résultats sont aux rendez-vous et l’agence des projets spéciaux du ministère de la Défense américain participe naturellement au co-financement.
En 2009 une première commande des militaires américains porte sur la mise au point d’une unité de production activable rapidement en cas de crise majeure. Type grippe mutante ou anthrax. Le cahier des charges est simple: produire 3 millions de doses en 12 semaines, à bas prix et selon un processus totalement fiable.
Aujourd’hui une nouvelle étape est franchie: la Darpa, accrochée, réinjecte cette année plusieurs millions de dollars dans le labo allemand pour développer un vaccin H1N1 en utilisant la plate-forme de plantes transgéniques. En fait, il s’agit de booster la phase 1 d’essais cliniques. C’est à dire les essais sur l’homme. Au passage, Frauenhofer travaille aussi sur la malaria. Mais pas seulement. Les Américains veulent des solutions fiables et rapides pour protéger l’armée et les populations civiles en cas de pandémie ou d’attaques bio-terroristes par définition fulgurantes et imprévisibles.
Une lubie ? Pas sûr. Au début de l’année en Israël, Tsahal a coordonné avec toutes les entités de santé un exercice de grande envergure centré sur le Goush Dan (métropole de Tel-Aviv), baptisé “Lehava ktouma 4″ (Langue de feu orange 4, ou Orange Flame 4). Même si les autorités ont martelé qu’il n’y avait aucune menace imminente et qu’il s’agissait d’un simple exercice, la partie visible du programme mérite le détour.
Deux jours de simulations, dans la région la plus peuplée d’Israël, impliquant les hôpitaux, les cliniques, tous les services spécialisés de l’armée. De nombreux scénarios de contamination sont explorés. Y compris le décès de leaders civils et militaires. Quadrillage du territoire avec définition de zones stériles. Traitements de volontaires sains, à titre expérimental, dans le cadre de l’exercice.
Plus inquiétant, au cours de l’opération Lehava Ktouma, on annonce que des terroristes (bio-kamikazes) porteurs de la variole se sont introduits dans le pays par Natbag (l’aéroport international) sous l’identité de simples touristes européens. Leur trajet funeste inclut de grands hôtels ainsi qu’un stade de foot-ball bondé. Effervescence garantie.
A titre prophylactique, là encore en précisant qu’il s’agit de simples précautions de routine, en janvier dernier un programme de distribution de masque à gaz et de kit NBC (nucléaire, bactériologique, chimique) a débuté en Israël dans la plus grande sérénité. L’opération doit s’étendre sur plusieurs années. Sauf urgence.
L’urgence c’est justement la spécialité de la start-up israélienne Atox-Bio. Experte entre autres, en traitement de chocs septiques et en solutions de contre-mesures bio-terroristes. Comme le Frauenhofer allemand de Newark, l’israélienne Atox de Jérusalem bénéficie des synergies de la Darpa.
D’autres entités et chercheurs de l’Etat hébreu mènent des développements avancés en bonne intelligence avec les Américains considérés comme de vrais alliés. Sur les protéines microbiennes létales par exemple ou encore sur la sécurité renforcée des sources d’approvisionnement en eau.
Les partenariats (joint-ventures) entre start-up israéliennes et américaines pour la mise au point de contre-mesures sont également encouragés via la Bird Fundation le fonds stratégique israélo-américain (avec par exemple l’alliance entre Atox et le spécialiste des essais cliniques Fast-Track Drugs) ou par des contrats gouvernementaux G2B. Jérusalem passe ainsi directement commande à l’américaine SIGA Technologies (concepteur de la bio-armure humaine) pour des vaccins antivarioliques sous forme orale.
En France le dispositif NRBC en place se décompose en 3 plans d’action : Biotox pour la menace biologique, Piratox pour la menace chimique et Piratome pour la menace nucléaire et radiologique. La communication officielle sur ces programmes reste toutefois extrêmement discrète et les derniers rapports officiels laissent entrevoir un espace de perfectibilité. Interrogé dans le cadre du Panorama des sciences de la vie, le patron d’Oséo a par ailleurs déclaré n’avoir pas connaissance de partenariats entre des start-up biotech françaises et la DGA dans le cadre de la convention qui lie le ministère de la défense et l’agence française de l’innovation.—
Dominique Bourra, CEO NanoJV.
Copyrights Nanojv: http://nanojv.com
Source: Par NanoJV exclusif.
commenter cet article …