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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 19:10

 

 

Fabio raphael Fiallo

 

LES ETATS-UNIS SE DOIVENT DE MUSCLER LEUR ATTITUDE ENVERS L’IRAN

 

par Fabio Rafael Fiallo

pour  © 2011 www.aschkel.info


 · Fabio Rafael Fiallo est économiste, écrivain et fonctionnaire international à la retraite. Son dernier ouvrage,Ternes Eclats – Dans les coulisses de la Genève internationale, présente une critique de la diplomatie multilatérale, y compris du parti pris anti-israélien qui prévaut dans nombre de forums internationaux.

 

A cette époque charnière que vivent l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, les Etats-Unis se trouvent dépourvus d’une politique cohérente et efficace à l’égard de leur adversaire principal dans la région – l’Iran.

 

La politique de la main tendue – adoptée par le président Obama au début de son mandat – aura vite montré ses limites : l’Iran ne voulut pas saisir l’occasion et poursuivit son programme d’enrichissement d’uranium comme si de rien n’était. Le président Obama ne ferme pas les portes pour autant et, dans l’espoir de voir Téhéran changer d’avis, repousse à plusieurs reprises le délai accordé aux autorités iraniennes pour que celles-ci permettent l’accès de leurs sites nucléaires à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’Iran n’en a cure et continue à jouer au chat et à la souris avec l’AIEA.

 

L’Administration Obama ne peut finalement que constater l’échec de ses gestes d’ouverture et négocie des sanctions internationales visant à pousser Téhéran à respecter ses obligations en tant que signataire du Traité de non-prolifération nucléaire, et donc à renoncer au développement de la bombe atomique. Or, des entreprises internationales (chinoises, russes et turques notamment) passent outre au régime des sanctions ; le gouvernement américain ne l’ignore pas, mais n’a pas jusqu’à cette date pris les mesures de rétorsion qu’il est en droit d’adopter[1].

 

D’autre part, en 2009, les Etats-Unis laissent filer une occasion unique d’aider à changer l’ordre des choses à Téhéran : le président Obama s’abstient d’offrir un appui ne fût-ce que minime à la vague de protestations lancée par les Iraniens suite au refus du régime de respecter le résultat des élections de cette même année. Dans les rues de Téhéran on entend scander : « Obama ! Obama ! Es-tu avec eux, ou avec nous ? » Mais rien ne vient du locataire de la Maison Blanche en réponse à cet appel.

 

Le président Obama lui-même semble maintenant avoir des doutes sur le bien-fondé de sa passivité d’alors, puisqu’en mars dernier, à l’occasion du nouvel an persan, il adresse pour la toute première fois un message d’encouragement au peuple iranien dans sa lutte pour la démocratie. Trop peu. Et trop tard.

 

De tout cela il ressort qu’il manque aux Etats-Unis une politique plus robuste à l’égard de l’Iran. Politique qui s’avère d’autant plus nécessaire que l’Iran, état antidémocratique s’il en est, essaie aujourd’hui de tirer profit du vent de démocratie qui souffle dans la région pour avancer ses pions et déstabiliser ses voisins.

 

Une politique de ce genre pourrait faire usage de plusieurs leviers de pression, que voici :

 

Porter sans relâche les violations des droits de l’homme en Iran au centre de l’attention internationale, aider la dissidence iranienne à faire un usage optimal des « média sociaux » (Internet, twitter, etc.) et brouiller la capacité du gouvernement de ce pays à bloquer les communications entre opposants. Faire de même à propos de la Syrie, principal allié de l’Iran, prônant tout particulièrement des sanctions internationales contre Damas pour sa façon brutale de réprimer les manifestations de rue (plus d’une dizaine de tués par semaine). Prendre les mesures punitives prévues par le régime des sanctions contre les entreprises qui l’auraient transgressé. Formuler enfin un véritable plan B – qui n’exclurait pas a priori l’usage de la force – pour le cas où l’Iran s’entêterait à poursuivre le développement de l’arme nucléaire.

 

La théocratie iranienne paraît moins bien dotée que par le passé pour contrer un éventuel durcissement de la politique de Washington à son égard. Elle se voit en effet affaiblie par cinq facteurs distincts : l’état délétère de l’économie du pays, les effets des sanctions internationales (quand bien même celles-ci ont une portée limitée), le malaise au sein de la population, les luttes à l’intérieur de la hiérarchie du régime, et la cyber-attaque de Stuxnet.

 

Téhéran peut, bien entendu, essayer d’exploiter la fibre nationaliste de la population et crier à l’ingérence américaine. Mais cet expédient a peu de chances de réussir. Si vraiment les Iraniens abhorraient l’engagement des Etats-Unis contre la dictature qui les opprime, auraient-ils fait appel à Obama lors des manifestations de 2009 ? En réalité, en prenant partie pour la dissidence iranienne, les Etats-Unis s’attireraient, non pas l’acrimonie, mais la sympathie du peuple iranien.

 

            Téhéran ne peut pas non plus s’attendre à des manifestations de solidarité venant de la « rue arabe ». Déjà Mouammar Kadhafi a tenté la manœuvre en sa faveur, demandant aux « peuples frères » de combattre ce qu’il appela une « croisade contre l’Islam » (à savoir l’aide internationale apportée aux rebelles lybiens). Mais la rue arabe ne répondit pas ; elle ne semble plus prête à compatir avec des tyrans – soient-ils en Libye ou en Iran – alors que cette même rue se bat pour chasser les autocrates qui gouvernent depuis trop longtemps dans leurs pays respectifs.

 

Les mollahs iraniens pourraient aussi essayer d’allumer un foyer de diversion en demandant au Hamas ou au Hezbollah de reprendre (ou plutôt d’intensifier) les attaques contre Israël. Ce serait pourtant une bêtise époustouflante – peut-être même la bêtise de trop pour ces deux organisations. Il serait en effet insensé d’accentuer les hostilités contre Israël à un moment où Hamas et Hezbollah font tous deux face à un mécontentement sans précédent des populations qui se trouvent sous leur férule : à plusieurs reprises le Hamas a interdit ou réprimé des manifestations de rue à Gaza ; les Libanais, eux, sont sortis en masse le 13 mars dernier pour protester contre la mainmise du Hezbollah sur leur pays.

 

Dans l’état d’esprit qui est le leur actuellement, les Gazaouis et les Libanais sont mûrs pour réaliser qu’en cas de riposte israélienne, la responsabilité de leurs souffrances reviendrait, non pas à Israël, mais au Hamas et au Hezbollah, lesquels se servent d’eux comme boucliers humains pour mieux attaquer l’Etat juif. L’impopularité de ces deux organisations pourrait alors atteindre des sommets inusités et sonner le glas de leur pouvoir.

 

Pour toutes ces raisons, le président Obama a besoin d’avoir, et peut qui plus est se permettre, une politique de fermeté à l’encontre de l’Iran.



· Fabio Rafael Fiallo est économiste, écrivain et fonctionnaire international à la retraite. Son dernier ouvrage,Ternes Eclats – Dans les coulisses de la Genève internationale, présente une critique de la diplomatie multilatérale, y compris du parti pris anti-israélien qui prévaut dans nombre de forums internationaux.

 

[1][1] Voir « Unserious on Iran sanctions », Wall Street Journal, 4 avril 2011.

 

 

 


Retrouvez également avec PriceMinister  : LittératureHotel

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commentaires

Y
<br /> <br /> Bonjour, les mollahs veulent leur bombe et si le monde libre ne fait rien, ils y parviendront un jour. Force est de constater que la "politique de la main tendue" du président Obama est un échec.<br /> La république islamique devenue puissance nucléaire aurat une capacité de nuisance sans précedent, et elle pourra réaliser le rêve qu'elle poursuit depuis qu'elle a vu le jour: exporter sa<br /> révolution et soumettre le monde libre à un chantage pour que celui-ci devienne un"kalifat" sur lequel tombera "la nuit des islamistes", plus de musique, plus de cinéma, la charia sera la loi et<br /> les lapidations pourront êtres pratiquées.<br /> <br /> <br /> <br />
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