Par Aschkel & Marc Brzustowski
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12 août 2011 at 5:00 am
http://www.hudson-ny.org/2343/palestinians-preparing-another-intifada
Il n'est pas encore certain de voir l'Autorité palestinienne mettre en œuvre son plan, en Septembre, visant à demander la reconnaissance à l'ONU d'un "Etat palestinien" le long des lignes de 67.
Cependant il est évident que les dirigeants de l'AP se sont récemment entretenus de la nécessité d'une escalade des "manifestations populaires" contre Israël.
Abou Mazen – M.Abbas, se dit opposé à la lutte armée, principalement parce que selon lui elle serait contre-productive et inefficace, mais il a exprimé son plein soutien à une "intifada populaire" en Judée-Samarie.
Abbas aimerait voir plus d’Arabo-palestiniens rejoindre les manifestations hebdomadaires contre les implantations et la barrière de sécurité. Lui et d'autres ont exprimé leur déception devant le fait que le nombre de gauchistes étrangers et de juifs d'extrême-gauche soient plus nombreux a participer aux manifestations contre la sécurité des citoyens israéliens, que les Arabes palestiniens eux-mêmes.
Les représentants de l'AP souhaitent voir les masses arabo-palestiniennes marcher vers les barrages militaires israéliens et les implantations, même après septembre, indépendamment que l'offre étatique ait réussi ou non.
Si l'ONU ne vote pas en faveur d'un Enième état arabe édifié, celui-ci sur les terres ancestrales juives, l'AP espère que des dizaines de milliers d'Arabo-palestiniens descendront dans les rues pour "célébrer" l'indépendance et le retrait israélien aux lignes de 1967, conformément avec la nouvelle résolution.
Et si la tentative de reconnaissance d’un Etat échoue pour quelque raison que ce soit, y compris un possible veto américain, l’Autorité Palestinienne souhaite d’autant plus que les Arabo-palestiniens descendent dans les rues pour manifester contre les Américains et Israël.
Selon un quelconque de ces deux scenarios, des affrontements éclateront entre les Arabo-palestiniens et les forces de défense d’Israël aux barrages et aux entrées des implantations.
“L’Intifada populaire” que l’Autorité Palestinienne cherche à mettre sur pied risqué alors de se détériorer rapidement en une confrontation à grande échelle, identique à celle qui a dégénéré en septembre 2000.
Un soulèvement populaire signifie que les Arabo-palestiniens jetteront des pierres et des bombes incendiaires sur les soldats et les résidents des implantations. Cela veut dire que des Arabo-palestiniens pourraient être tués si la vie des soldats ou des résidents sont mises en danger.
Le chemin qui va de là à la résurgence des attentats terroristes arabo-palestiniens est très court. Le Fatah dispose toujours de miliciens prêts à ouvrir le feu « pour défendre les Palestiniens contre l’agression israélienne » [selon la terminologie de l’AP]. Les forces de sécurité arabo-palestiniennes pourraient très vite rejoindre les combats contre Israël dès que les incidents seront hors de contrôle.
Et puis, il y a le Hamas, dans la Bande de Gaza, qui continue de dire que seule la lute armée, et non l’ONU, apportera un Etat aux Arabo-palestiniens. Le Hamas s’est même moqué des propositions de l’Autorité Palestinienne concernant une Intifada « pacifique » et sans armes contre Israël.
Dans tous les cas de figure, aussi bien l’Autorité Palestinienne que le Hamas accuseront Israël et les Etats-Unis d’être à l’origine du nouveau cycle de violence, comme ils l’ont toujours fait par le passé. Israël sera accusé d’avoir refusé toutes les exigences palestiniennes, en particulier, celles concernant les territoires. Les Etats-Unis, d’un autre côté, seront accusés d’être du côté d’Israël et de faire échec aux efforts palestiniens pour édifier leur Etat.
La seule façon d’éviter des scenarios aussi sinistres est de faire clairement comprendre à l’Autorité Palestinienne que sa tentative de proclamation unilatérale d’un Etat, qui ne semble même pas provoquer l’adhésion de nombreux Palestiniens, pour des raisons diverses et variées, risque de plonger la région dans un nouveau cycle de violence et d’effusions de sang. L’Autorité Palestinienne doit comprendre qu’il spécule en jouant à un jeu dangereux en s’embarquant dans cette aventure.
Une nouvelle Intifada ne provoquera pas seulement des dégâts pour Israël, mais aussi pour l’Autorité Palestinienne et ses dirigeants. La Seconde Intifada, qui a éclaté en 2000, a sapé les fondements de l’Autorité Palestinienne et a conduit à la destruction de la plupart de ses institutions et de ses forces de sécurité. L’Autorité Palestinienne est susceptible de creuser sa propre tombe en encourageant les Arabo-palestiniens à se lancer dans une nouvelle Intifada.
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