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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 06:13

 

 

 

 

Les périls d’un Sinaï remilitarisé

 

Par Caroline B.Glick

 

source


Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

 

Selon les termes du traité de paix israélo-égyptien, il est interdit à l’Egypte de déployer des forces militaires dans le Sinaï.


 

     

 

 

  

L’armée égyptienne sera-t-elle autorisée à remilitariser le Sinaï ? Depuis que des terroristes palestiniens et égyptiens ont traversé la frontière à partir du Sinaï vers Israël le 18 août et assassiné huit Israéliens, cela a été une question centrale en discussion aux échelons les plus élevés du gouvernement et de Tsahal.

 

Selon les termes du traité de paix israélo-égyptien, il est interdit à l’Egypte de déployer des forces militaires dans le Sinaï. Israël doit approuver toute mobilisation militaire égyptienne dans la zone. Aujourd’hui, l’Egypte demande de déployer ses forces en permanence dans le Sinaï. Une telle décision requiert un amendement au traité.

 

Soutenus par l’administration Obama, les Egyptiens disent qu’ils ont besoin de déployer des forces dans le Sinaï pour freiner et vaincre les forces jihadistes progressant maintenant de façon rampante dans la péninsule. En plus de s’attaquer à Israël, ces jihadistes ont ouvertement mis au défi le contrôle gouvernemental égyptien sur le territoire.

Jusqu’à présent, le gouvernement israélien a donné des réponses contradictoires à la requête égyptienne. Le ministre de la défense Ehud Barak a déclaré au journal « The economist » la semaine dernière qu’il soutient le déploiement de forces égyptiennes. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré dimanche qu’il envisageait ce déploiement mais qu’Israël ne doit pas se précipiter pour amender le traité de paix avec l’Egypte.

Samedi, Barak a tempéré sa déclaration précédente, proclamant qu’aucune décision n’avait été prise sur le déploiement égyptien dans le Sinaï.

Les déclarations confuses du gouvernement sur le déploiement de troupes égyptiennes indiquent qu’au minimum, le gouvernement n’est pas sûr de la meilleure évolution de son action. Cette incertitude est due en grande partie à la confusion sur les intentions de l’Egypte.  


Les chefs militaires égyptiens ont vraiment intérêt à empêcher des attaques jihadistes sur les installations égyptiennes et autres intérêts dans le Sinaï. Mais cet intérêt se traduit-il en un intérêt pour la défense des installations et des intérêts israéliens ? Si l’intérêt prévaut, alors le déploiement de forces égyptiennes peut être une option raisonnable. Si les chefs militaires égyptiens considèrent que ces intérêts sont mutuellement exclusifs, alors Israël n‘a pas intérêt à un tel déploiement.

 

La confusion d’Israël sur la direction stratégique et les intérêts de l’Egypte fait écho à sa confusion dissipée tout récemment sur la direction stratégique de la Turquie suite à l’ascension du Parti islamiste AKP au pouvoir en 2002. Sous la direction des USA, en dépit de la rhétorique hostile du Premier ministre turc Recyp Tayyip Erdogan concernant Israël, Israël a continué de croire que le pays et son gouvernement étaient intéressés à maintenir l’alliance stratégique avec Israël. Cette croyance a commencé de se dénouer quand Erdogan a adoubé le Hamas en janvier 2006 et a montré sa volonté de fermer les yeux sur l’utilisation par l’Iran du territoire turc pour transférer des armes au Hezbollah pendant la guerre en juillet et août 2006.

Pourtant, du fait du soutien des USA à Erdogan, Israël a continué de vendre des armes à la Turquie jusqu’à l’an dernier. Israël a seulement reconnu que la Turquie s’était transformée d’allié stratégique en ennemi stratégique après que Erdogan eût parrainé la flottille terroriste pour Gaza en mai 2010.

 

Comme ce fut le cas avec la Turquie sous Erdogan, la confusion d’Israël sur les intentions de l’Egypte n’a rien à voir avec le comportement des dirigeants militaires. Comme Erdogan, la junte égyptienne n’adresse pas des signaux mêlés à Israël.


L’ancien président égyptien Hosni Moubarak n’a jamais été un allié stratégique d’Israël de la manière dont la Turquie l’était avant Erdogan. Cependant, Moubarak croyait que maintenir une frontière calme avec Israël, combattre les ‘Frères Musulmans’ et garder le Hamas à distance servaient ses intérêts. Les successeurs de Moubarak de la junte ne perçoivent pas leurs intérêts de la même manière.


Au contraire, depuis qu’ils ont renversé Moubarak en février, les généraux qui dirigent l’Egypte ont fait connaître clairement que leur intérêt à cultiver des liens avec des ennemis d’Israël – depuis l’Iran jusqu’aux ‘Frères Musulmans’ – surpasse de loin leur intérêt à maintenir une relation de coopération avec Israël.


Depuis la permission à des bateaux de guerre iraniens de traverser le Canal de Suez pour la première fois depuis 30 ans, à l’ouverture de la frontière avec Gaza dirigé par le Hamas, en passant par sa réaction ouvertement hostile et comploteuse à l’attaque terroriste du 18 août depuis le Sinaï contre Israël, il reste peu de doute sur la trajectoire des relations de l’Egypte avec Israël.


Mais comme ce fut le cas avec la Turquie – et encore une fois, largement à cause de la pression américaine – les dirigeants d’Israël acceptent prudemment que le paysage stratégique de notre relation avec l’Egypte ait changé radicalement et que les règles appliquées sous Moubarak ne s’appliquent plus.


Après qu’Israël se soit retiré de Gaza en Août 2005, des terroristes de Gaza et du Sinaï ont démoli la frontière. Gaza a été immédiatement inondé d’armements sophistiqués. Le Premier ministre d’alors Ariel Sharon a passé un accord avec Moubarak pour déployer des forces égyptiennes dans le Sinaï, reconstruire la frontière et contrôler le point de passage de Rafah. Bien qu’il y ait eu des problèmes sur l’accord, du fait des intérêts partagés entre Moubarak et Israël, la décision n’était pas injustifiée.


Aujourd’hui ce n’est pas le cas. La junte veut déployer de façon permanente des forces dans le Sinaï et par conséquent elle pousse à amender le traité. La requête des généraux survient sur le fonds d’appels populistes de tout le spectre politique de l’Egypte exigeant l’annulation du traité de paix.

 

Si Israël accepte de renégocier le traité, il abaissera le coût politique d’une abrogation égyptienne ultérieure de l’accord. Il en est ainsi parce qu’Israël sera perçu comme reconnaissant de lui-même que le traité ne répond pas à ses propres besoins.

 

Au-delà de cela, il y a la nature de l’armée égyptienne elle-même, qui a été révélée pendant et à la suite de l’attaque du 18 août. Au minimum, les terroristes égyptiens et palestiniens qui ont attaqué Israël ce jour-là l’ont fait sans interposition des forces égyptiennes déployées le long de la frontière.


Le fait qu’ils aient tiré vers Israël depuis des positions militaires égyptiennes indique que les forces militaires sur le terrain n’ont pas seulement fermé les yeux sur ce qui arrivait. Plutôt, il est raisonnable de penser qu’elles ont prêté main forte aux agents terroristes.


De plus, la réponse hostile de l’armée égyptienne aux opérations défensives israéliennes pour mettre fin à l’attaque terroriste indique qu’au minimum, les plus hauts échelons de l’armée ne disposent d’aucune sympathie à l’égard du droit d’Israël de défendre ses citoyens.


Aussi bien le comportement des forces sur le terrain et celui de leurs commandants au Caire indiquent que si l’armée égyptienne est autorisée à déployer ses forces dans le Sinaï, ces forces ne serviront aucun objectif utile à Israël.

 

L’animosité démontrée de l’armée par rapport à Israël, l’incertitude de l’avenir politique de l’Egypte, l’ascension des ‘Frères Musulmans’, et la haine d’Israël partagée par toutes les factions politiques égyptiennes démontrent toutes qu’Israël ne pourra que regretter de permettre à l’armée égyptienne de se mobiliser dans le Sinaï. Non seulement les soldats égyptiens n’empêcheront pas des attaques terroristes contre Israël, mais leur présence le long de la frontière augmentera la perspective d’une guerre avec l’Egypte.


L’inaction actuelle de l’Egypte contre des agents terroristes anti-Israël dans le Sinaï a déjà amené Tsahal à augmenter le niveau de ses forces le long de la frontière. Si l’Egypte est autorisée à masser ses forces dans le Sinaï, alors Tsahal sera obligé de répondre en augmentant fortement la dimension de ses forces mobilisées le long de la frontière. Et la proximité des deux armées sera facilement exploitée par les forces populistes égyptiennes pour fomenter une guerre.

 

Dans son entretien avec le journal ‘The Economist’, Barak a déclaré bizarrement : « Parfois, vous devez subordonner vos considérations stratégiques à des besoins tactiques ». Il est difficile de penser au moindre exemple dans l’histoire humaine où les intérêts d’une nation étaient préservés en gagnant une bataille et en perdant une guerre. Et les risques avec l’Egypte sont trop élevés pour que les dirigeants d’Israël s’engagent dans un mode de pensée aussi confus et imbécile.

 

Les dangers émanant de l’Egypte post-Moubarak sont énormes et ne peuvent que croître. Israël ne peut permettre que son désir d’évènements différents obscurcisse son jugement. Il doit accepter la situation telle qu’elle est et agir en conséquence.


 

 

caroline@carolineglick.com

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commentaires

C
<br /> <br /> Jamais dans le monde arabe, un conseil militaire ainsi qu'un gouvernement et qui n'assurent en fait que l'intérim n'ont aussi pris de si grandes décisions<br /> tant politiques que stratégiques que ceux qui sont à la tête de l'Egypte. Cela dit, l'accord de paix a permis à l'Egypte d'avoir une croissance économique non négligeable. Par<br /> ailleurs, seulement 4 chefs de tribus bédouines avaient participé à la réunion qui a été organisée par des membres du gouvernement et du conseil militaire au cours du mois d'Août au Sinaï<br /> afin de débattre du développement de la péninsule et des problèmes de sécurité. Cependant, pour donner une suite au desirata et aux pressions des Frères musulmans et des Salafistes qui<br /> réclamaient une annulation pure et simple des accords de Camp David, les autorités égyptiennes parrainer par les services de renseignement auraient monté une opération clandestine<br /> d'envergure  en vue de contraindre Eretz Israël à accepter de réviser les accords de paix pour en faire au fil du temps une coquille vide. Même une éventuelle offre d'un noman's<br /> land (une zone inter-frontalière) avec l'Etat juif est rejeté à présent par le Caire. C'est une thèse sujette à dicussion bien qu'un éventail d'indices ont démontré l'implication perfide et<br /> machiavélique de la partie égyptienne. Néanmoins, un rapport d'une haute importance aurait probablement atterri sur le bureau du chef des services secrets égyptiens lui signalant que<br /> tous les chefs de tribus bédouines prévoient de créer un Etat sécessionniste. Selon Wikipédia, la sécession et l'acte politique consistant, pour la population d'un territoire déterminé, à se<br /> séparer officiellement et volontairement du reste de l'Etat à laquelle elle appartient jusqu'alors. Le but peut-être également de s'unir à un autre Etat indépendantiste. En effet, des rumeurs ont<br /> circulé  jusqu'à Maroc  et via des voyageurs faisant état de la volonté des bédouins d'annoncer l'autodétermination du peuple du Sinaï. Sûrement par intérêt politique, ils ont<br /> aussi souhaité signer un accord de partenariat et surtout militaire avec Jérusalem. Toutefois, un morceau du puzzle me manque afin d'accorder plus de pertinence à cette courte analyse. Il<br /> s'agit du cas, de Abou Al Walid Al Maqdissi, le chef d'un groupe terroriste djihadiste détenu par les terroristes du Hamas depuis des mois de cela dans la prison Al Ansar à Gaza.<br /> Le Hamas lui a proposé de démanteler son groupe ou dans le cas échéant, il devait être expulsé vers le Caire. Al Maqdissi, le chef terroriste est-il de Egyptien ou alors serait-il le fameux<br /> Abou Al Walid Al Masri et de son vrai nom Mostafa Hamid. Si c'est le même homme, alors on est tombé sur une encyclopédie vivante du terrorisme islamiste radical mondial.<br /> Maintenant, si Jérusalem pouvait le récupérer, un grand nombre de dossiers concernant le terroriste serait réglé rapidement.<br /> <br /> <br />   <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br />  L'Egypte a démenti qu'un plan a été mis sur pied pour procéder à la fermeture du réseau de tunnels souterrains dans sa frontière avec Gaza. Ceci dit, l'Ambassadeur d'Egypte auprès<br /> de l'AP, le nommé Yassir Othmane a indiqué au site de la revue palestinienne " Arrissalat", (le message) que les informations faisant état d'un plan de l'armée égyptienne qui serait mis<br /> en exécution en vue de démolir les tunnels dans les prochains jours sont dénuées de tout fondement. Par ailleurs, le diplomate égyptien a également précisé "qu'une campagne des services de police<br /> dans la zone frontalière aura pour objectif l'interdiction du trafic de drogue et des armes tout en précisant que son pays se range côte à côte avec les habitants de Gaza pour<br /> essayer de les sortir de leur peine en brisant l'embargo"(sic). journal en arabe n° 11962 du 29/8/2011.<br /> <br /> <br /> Remarques: un facteur d'une dimension stratégique est pour l'instant le cheval de bataille des autorités égyptiennes au Sinaï. Cet enjeu d'une haute importance n'a pas été pris en compte par<br /> les médias. Une rapide analyse de ce constat surprenant vous sera transmis dès que possible.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Abou Ahmed, (sûrement un pseudonyme) le porte porte parole de l'organisation  terroriste islamiste palestinienne Sarayâ Al-Qods a déclaré "notre réaction a été mitigée et nous<br /> n'avons pas tenté de frapper le coeur" (des villes israéliennes). journal en arabe n° 11959 du 26/8/2011. Cela dit, la probabilité que le régime iranien devait lancer une attaque<br /> surprise contre Eretz Eretz s'est un peu estompée pour le moment. Il est clair, que le groupe terroriste palestinien n'a pas reçu les ordres de Téhéran afin de déclencher le signal des<br /> hostilités.<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Le plus logique serait qu'Israël reprenne possession du Sinaï, mais il ne faut pas trop chercher la logique dans tous les accords catastrophiques dits de paix signés dans la région. L'un des<br /> problèmes est de ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Quand on signe un accord, on ne doit pas se dire que le dictateur de service va cesser d'être un ennemi, mais envisager quelles<br /> seront les conséquences dans une ou deux générations, voire plus dans certains cas.<br /> <br /> <br /> Après le retrait de Gaza prévu par les accords d'Oslo, Pérès a éclaté d'un rire sarcastique, demandant où étaient les missiles invoqués par les opposants aux accords. Il est vrai que les<br /> missiles ne sont pas venus tout de suite, mais on voit le problème de la courte vue de dirigeants qui ne signent un accord que pour l'instant présent. Rabin lui-même, qui n'y croyait pas trop,<br /> disait que si on pouvait obtenir cinq ans de calmes, ce serait déjà ça de gagné, mais il n'y a pas eu la moindre minute de calme.<br /> <br /> <br /> <br />
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