La menace nucléaire de l’Iran ne semble pas être prise au sérieux par la communauté internationale et les nouvelles sanctions qui devraient être imposées au régime des Ayatollahs restent, pour l’instant, plutôt théoriques.
Cette situation inquiète sérieusement l’ambassadrice d’Israël à l’Onu Gabriella Shalev qui, dans une longue interview accordée au Jerusalem Post en anglais, a défendu les positions de son pays qui refuse de signer le Traité de non-prolifération et se concentre davantage sur les menaces que constitue Téhéran.
Mme Shalev a poursuivi en estimant que l’année avait été difficile pour Israël, avec la participation du Liban au Conseil de Sécurité et le fameux rapport Goldstone dans lequel Israël était accusé de « crimes de guerre » après son opération antiterroriste à Gaza.
Mme Shalev a déclaré: « Ce qui nous menace à l’heure actuelle, et Israël et le Proche-Orient ne sont pas les seuls visés, c’est la course aux armements de l’Iran en vue de se procurer un potentiel nucléaire. Lorsque que le Proche-Orient sera totalement dénucléarisé et ne menacera plus Israël, on pourra rediscuter du Traité de non-prolifération ».
Evoquant ensuite le conflit entre Israël et les Palestiniens, Mme Shalev a estimé que ces derniers commettraient une grave erreur en voulant proclamer unilatéralement la création de leur « Etat ». « Ce n’est que par des négociations bilatérales qu’il sera possible de parvenir à un accord et à une sorte de paix dans la région », a-t-elle estimé.
Elle a encore indiqué que « les USA étaient de bons alliés et étaient perçus à l’heure actuelle, même par les Palestiniens, comme un médiateur loyal ». »Les contacts de proximité sont certainement le meilleur moyen d’inciter les Palestiniens à revenir à la table des négociations », a-t-elle encore estimé.
L’ambassadrice d’Israël a également parlé de la tension croissante entre Israël et ses voisins du Nord, le Liban et la Syrie. Elle a précisé qu’on y voyait « les mains sales de l’Iran » qui, on le sait avec certitude, fournit au Hezbollah des armes qu’il fait transiter par la Syrie.
Elle a ensuite qualifié « d’invraisemblable » le fait que le Liban, qui a dans son gouvernement des représentants du Hezbollah, puisse siéger au Conseil de Sécurité. Toutefois, en bonne diplomate, elle a écarté toute éventualité d’une troisième guerre avec le Liban, affirmant que personne ne la souhaitait aujourd’hui.
« Le Proche-Orient est l’épicentre de nombreux conflits », a-t-elle encore indiqué, en précisant que l’Iran ne menaçait pas seulement Israël et constituait également un danger pour de nombreux pays arabes.
[Vendredi 07/05/2010 11:47]