Merci Yéochoua
Lettre à tous les présidents déserteurs
Par Yéochoua SULTAN
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Mais que font donc les défenseurs des droits de l'homme, si enclins à condamner?
Lettre à tous les présidents déserteurs
Au regard des derniers événements qui secouent une partie du monde non-libre, on peut vraiment se dire que l'Onu et les présidents du monde censé l'être, libre, ont perdu une belle occasion de se taire, ou d'éviter de condamner Israël. Une petite parabole «bande-dessinesque» va nous permettre de mieux appréhender le ridicule de la situation.
Bonne lecture!
Normalement, un homme sensé évite de se mettre dans des situations qui pourraient s'avérer dégradantes pour lui.
Tout le monde connaît, par la bande dessinée, le cliché ultra classique du chauffeur qui s'apprête à donner une bonne correction à un automobiliste qui lui déplait et qui conduit une toute petite voiture.
Le premier fait une queue de poisson au second, ou se met à lui tapoter sur le toit de sa voiture, suffisamment minuscule et méprisable, du haut de la fenêtre de son Hummer, pour un motif futile – il s'est placé devant lui au feu rouge, ou il n'a pas brûlé le orange, obligeant l'homme indigné à s'arrêter aussi etc. – qui cache en réalité une volonté de se donner l'impression de se tirer de sa médiocrité en s'attaquant à un plus petit que soi, petit dont on a souvent besoin pour calmer ses nerfs.
La suite est bien connue: le chauffeur de la petite auto, comprenant que c'est à lui que l'on s'adresse, commence alors par faire sortir son pied gauche, puis son épaule, et se déplie tel un contorsionniste sortant de sa boîte, pour se redresser et atteindre une hauteur deux fois plus élevée et une largeur deux fois plus imposante que son «agresseur», qui se met d'un seul coup à lui balbutier quelque compliment, comme, «Oh, quelle belle voiture, je me demandais où vous l'aviez achetée», avant de repartir, honteux et confus, la tête basse, et la queue entre les pattes (si le personnage de la BD est un animal).
C'est exactement ce qui est arrivé à des gens sérieux, ou qui se le croyaient encore, il y a tout juste une petite semaine. Je veux parler de certains membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, qui ont voté le 18 février contre Israël. bien entendu, nous ne nous intéresserons ici qu'aux pays démocratiques défenseurs, semble-t-il, de valeurs humanitaires et universelles, à savoir la France, l'Allemagne et peut-être l'Angleterre, quoique cette dernière commence de plus en plus à ressembler aux pays totalitaires dont elle charrie les ressortissants en grand nombre sur son territoire, et leur permet, au lieu de les intégrer, de supplanter son propre droit par des tribunaux exotiques, et modifiant l'histoire pour leur plaire. Bienvenue au Nord, bienvenue chez les Chiites!
Revenons donc à l'illustration de notre parabole.
Ces pays illustrent fort bien le chauffeur mécontent qui va donner une bonne leçon au «minable» qui les contrarie fort.
Tous les grands principes sont invoqués: occupation, droit international, etc.
Or, ces «justiciers» ont été bernés par leur propre falsification de la réalité: il leur a semblé, comme à tous les dictateurs du monde arabe, que le problème le plus urgent à résoudre et le plus grand obstacle à leur tranquillité et à la paix mondiale consistait en cet Etat inoffensif et corrigeable à souhait sans risques de conséquences fâcheuses.
Ils se sont focalisés sur la «petite auto».
Seulement, ils n'ont pas pu savourer longtemps le plaisir procuré par cette résolution et cette condamnation faciles.
Et c'est précisément au moment où ils circulaient en étalant leurs biceps, et leurs fanfaronnes prétentions et détermination à sauver les droits de l'homme que la vérité leur a sauté à la figure.
Le véritable souci de la paix dans le monde s'est déplié dans toute son horreur, sortant un pied, puis une épaule, écrasant dans le sang, trois cents, mille, dix mille civils.
Et c'est là qu'ils sont repartis, tout penaud, s'esquivant par une phrase qu'ils n'ont pas prononcé sur leurs lèvres mais exprimée par leur attitude: «Oh! Quels beau puits de pétrole! On se demandait si vous continuerez à nous en vendre!»
L'artillerie lourde de termes comme «réaction disproportionnée» a été complètement annihilée.
Le plus grand bourreau de civils est toujours assis avec eux, dans la Commission pour les droits de l'homme, tel un caïd que ses voisins n'osent pas même regarder.
Seul Obama, pour une fois, tire son épingle du jeu. Il n'a pas joué les justiciers, et ne se révèle donc pas comme un couard, ce qui n'est pas le cas de ses homologues bien embarrassés dont la honte a éclaté au grand jour à cause de leur intempestive réaction mue par une justice facile et tronquée.
Peut-être se jureront-ils, honteux et confus, qu'on ne les y prendra plus, mais il paraît que le ridicule ne tue plus.
Ce qui est remarquable dans toute cette histoire, c'est que l'éclatement des manœuvres malhonnêtes est fulgurant depuis quelques mois, les conceptions fondées sur le mensonge, qui pouvaient en principe tenir le coup pendant des décennies s'écroulent comme des châteaux de cartes.
Les ennemis d'Israël (130 Etats! Pour le dernier vote à l'Onu) ourdissent des complots et s'unissent malgré leurs divergences, et font mine de s'imposer comme des justiciers, mais leur supercherie, faisant d'Israël le responsable de l'instabilité mondiale, des conflits et des guerres, avec le secrétaire de l'Onu, Ki-moon, tel le chef d'une secte, qui a toujours quelque chose à dire contre Israël mais qui est silencieux face aux vrais problèmes, ou avec l'acharnement d'Obama, pendant deux ans, à vouloir établir la paix mondiale en faisant renoncer Israël au cœur de son territoire, ont plus révélé leur véritable face au cours des derniers mois que des cinquante ou soixante dernières années.
Il y a eu WikiLeaks, d'abord, qui a révélé que non seulement il n'était pas utile qu'Israël s'adonne à des «concessions douloureuses» pour pouvoir traiter le problème du nucléaire iranien, mais que des pays comme l'Arabie et les Emirats arabes unis avaient demandé aux Etats-Unis de bombarder les installations iraniennes.
Et puis, il y a eu, ou il y a, surtout, tous ces événements qui agitent l'Afrique et l'Asie, où des dirigeants du monde libre pris au dépourvu s'exposent inconsidérément en attaquant bêtement Israël depuis la tribune de l'Onu, et s'associant ainsi à des malfaiteurs (libyens entre autres) pour des intérêts qui se dévoilent au grand jour, ainsi qu'aux pires dictatures et aux pires organisations terroristes.
De plus, outre la parabole précitée, on assiste encore à l'illustration de «tel est pris qui croyait prendre», et les pays qui reprochaient il y a peu à Israël de ne pas soutenir la révolution égyptienne, s'emballent eux-mêmes très peu dès qu'il s'agit de la Lybie.
Mais quels sont donc leurs motifs?
Pourquoi l'Allemagne vote-t-elle contre Israël?
Peut-être qu'elle revêt à nouveau l'habit du pays cultivé et raffiné qui cache ce que nous savons. Pour l'Angleterre, on connaît ses motivations depuis qu'elle s'est dédite de la déclaration Balfour, qu'elle a édité le Livre Blanc et autorisé le massacre des Juifs d'Hébron dont les conséquences sont tangibles encore aujourd'hui. Mais pour la France, le motif doit provenir de cette coutume qu'ont ses dirigeants depuis un peu moins d'un siècle de capituler sans combattre, d'être conciliants avec la puissance du moment.
Conciliante au moment adéquat avec les Allemands, elle a condamné la présence juive en France. Aujourd'hui, elle est conciliante avec la puissance aux multiples têtes qui détient le pétrole et le terrorisme, et elle vote avec ses différents représentants main dans la main pour condamner la présence juive en Palestine, qui, n'ayons pas peur des mots, a toujours été désignée partout comme la terre du peuple d'Israël.
En France, ce n'est plus le soldat qui s'en va déserter, et qui s'adresse au président, comme dans la chanson de Boris Vian, mais le président qui déserte, Pétain devant les Allemands, et Gimichissar* devant le pétrole et l'intégrisme.
Alors qu'ils n'ont qu'à dire non à Kardaoui, sorte de Nasser avec l'islam en prime, qui voudrait nous ramener cinquante ans en arrière, à moins que nous n'ayons pas avancé d'un pouce depuis, à s'insurger contre Kadhafi et les autres, et qu'il leur suffirait de défendre réellement des valeurs qu'ils ont mis des siècles à établir, les pays libres s'enserrent de plus belle dans les mailles du panarabisme, ou du grand califat.
L'un des chefs d'Etat français disait que son pays n'avait pas d'amis mais des intérêts. C'est à penser que certains ont du mal à bien distinguer où se placent leurs intérêts.
On pourrait également reprendre la fameuse sentence de Churchill, que ce dernier envoya à la figure de Chamberlain au sujet des accords de Munich:
«Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur, vous avez eu le déshonneur et vous avez eu la guerre» et l'adapter à la politique européenne:
«Vous avez voulu éviter le chantage au prix de vos intérêts, vous avez perdu vos intérêts et vous avez eu le chantage».
Finissons sur une note optimiste, avec une citation des Psaumes (II, 1-4) : «Pourquoi se démènent les peuples, et les nations agitent-elles de vains projets?... Celui qui réside dans les cieux en rit, le Seigneur se raille d'eux.»
*: Composé avec la première syllabe des noms des quatre derniers présidents français.