Plusieurs centaines, voire des milliers de partisans du Courant du Futur et de Saad Hariri manifestent en ce moment à Tripoli, la ville de Naguib Mikati, ainsi que dans le Akkar, dans la Békaa et au Sud du Liban. Les axes routiers et autoroutiers sont coupés par des pneus incendiés. Des quartiers sunnites de Beyrouth manifestent également. Les slogans sont particulièrement hostiles au Hezbollah et à Wilayat e-Faguih (Iran) qu’il représente au Liban. Les manifestants refusent de reconnaître Mikati comme Premier ministre et affirment que la seule personnalité politique qui représente les Sunnites est Saad Hariri. Demain est décrétée « journée de la colère » en guise de refus du diktat du Hezbollah. Les manifestants estiment que Nabih Berri a été élu président du Parlement bien qu’il représente la minorité, mais son élection était un signe de reconnaissance de sa représentativité des Chiites.
Par ailleurs, une imposante marche silencieuse de soutien à Saad Hariri vient de débuter pour rejoindre la mosquée Al-Amin, où est enterré Rafic Hariri dans le centre de Beyrouth, et le QG de Saad Hariri pour soutenir la candidature de ce dernier.
La télévision « Al Arabiya » souligne que selon un dernier pointage, le nombre des députés qui ont apporté leur soutien à Naguib Mikati, afin de former le prochain gouvernement, est supérieur au score obtenu par Saad Hariri. Walid Joumblatt aurait fait pencher la balance en faveur du député de Tripoli et ancien Premier ministre (2005) et dont le frère serait un conseiller de Bachar Al-Assad.
Terrorisé par le Hezbollah et la Syrie, qui accentuent les pressions sur les Druzes, et ne pouvant pas décevoir son électorat foncièrement hostile au retour de la Syrie et au diktat de la milice du parti de Dieu, Walid Joumblatt n’a pu que dissoudre son groupe parlementaire. Ses députés ont refusé son mort d’ordre donné la semaine dernière, quand il a apporté, sous la contrainte, son soutien à la Syrie et à la Résistance, après avoir milité pour la chute du régime de Bachar al-Assad et pour le désarmement du Hezbollah. Ses députés semblent avoir rejeté la candidature de Naguib Mikati au poste de Premier ministre. Ainsi, avant de se rendre aux consultations menées par le président Michel Sleimane, Joumblatt vient d’annoncer la dissolution de son bloc parlementaire, le « Rassemblement démocratique », et de réhabiliter le Front de la lutte nationale (« Jabhate al-Nidal al-Watani ») comprenant seulement sept députés, au lieux des douze dont il disposait. Le Front vient de désigner Mikati, ajoutant le flou à la situation inextricable dans laquelle le Liban est plongé depuis des mois.
Une autorité molle, une soumission au Hezbollah, et un alignement sur la Syrie
lundi 24 janvier 2011 - 15h38, par Mediarabe.info
La vidéo que nous publions ci-dessous résume à elle seule l’état du pays, alors que son président s’approche de son mi-mandat. Elu en mai 2008 pour six ans, ses réalisations sont loin de réjouir la population. Seuls le Hezbollah et la Syrie peuvent se féliciter d’une présidence plate.
Cette vidéo se passe de commentaire ! Ceux qui souhaitent voir ou revoir la totalité du discours d’investiture de Michel Sleiman, ils doivent cliquer ici. Mais pour mieux comprendre les ambiguïtés de Sleiman et son alignement sur la Syrie, notamment lors de la bataille de Nahr El-Bared, ils doivent lire ici.
En prêtant serment, Sleimane s’est engagé à respecter la Constitution et les lois, à protéger la souveraineté et l’intégrité du Liban. Il en est où avec les ingérences syriennes, avec le tracé des frontières, et l’armement des milices ? Il a affirmé soutenir les résolutions internationales, à la recherche de la justice dans les assassinats de Rafic Hariri et des dizaines d’autres. En validant la démission du gouvernement, c’est le Tribunal qui est visé.
Dans son discours, il avait soutenu l’idée d’une stratégie de défense pour une meilleure exploitation de la résistance. Aujourd’hui, on constate que la Résistance l’exploite pour son propre agenda. Il avait promis s’employer pour empêcher que les armes soient utilisées à l’intérieur du pays. Aujourd’hui, grâce aux armes pointées sur les députés, ceux-ci sont contraints de choisir le candidat du Hezbollah au poste de Premier ministre. Pourvu que ces quelques extraits puissent doper le président et le réveiller.
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