Publié le 21.08.2011, 07h19 | Mise à jour : 22.08.2011, 00h27
Tout porte maintenant à croire que la bataille de Tripoli a fait vaciller le régime de Kadhafi. Déclenchée samedi soir par le Conseil national de transition, sous le nom de code «opération sirène», l’offensive menée dimanche par les rebelles sur le dernier bastion du régime a tenu ses promesses.
Et même si le gouvernement libyen ne s’avoue pas encore vaincu, les nombreuses images des insurgés signant un V comme victoire parlent d’elles-mêmes : la Libye vit un tournant décisif dans son histoire après 42 ans de pouvoir sans partage de Kadhafi.
Plus tôt dans la journée, l’Otan, venu en renfort, a entièrement bombardé le QG de Kadhafi et mené plusieurs autres frappes aériennes sur les lieux stratégiques. Les quartiers populaires de Tajoura et de souk Al-Jomaa, situés dans la banlieue est de Tripoli, sont rapidement passés entre les mains des rebelles. Les insurgés de l’Ouest libyen, arrivés en début de soirée dans la capitale libyenne, n’ont même pas rencontré de résistance. Bien au contraire. Des centaines de Tripolitains ont rejoint les rebelles dans la soirée sur la fameuse place verte de la capitale pour fêter la fin du régime de Kadhafi.
La contestation du peuple libyen avait débuté mi-février, après le soulèvement d’autres pays arabes (dans la Tunisie voisine et en Egypte).
0h15. L’Otan exhorte Kadhafi à arrêter. Le secrétaire général de l’Otan dans un communiqué, estime que le régime est «clairement entrain de s’effondrer». «Plus tôt Kadhafi réalisera qu’il ne peut se battre contre son peuple, mieux ce sera». L’organisation atlantique appelle à une transition pacifique tout en précisant qu’elle poursuivra ses actions militaires avec le même but qu’au début de l’engagement de la coalition à la mi-mars.
23h53. Message de Kadhafi. Dans un message audio, Kadhafi appelle les Tripolitains à «nettoyer» la capitale des rebelles. On ne sait pas si ce dernier message est récent ou pas. Il s’agit du troisième en 24 heures sans qu’on sache où ce dernier a été enregistré.
23h42. Kadhafi aurait fui en Algérie. D’après le porte parole du conseil de transition à Londres, cité par la chaîne d’information France 24, Kadhafi se serait réfugié en Algérie.
23h30. Intervention du porte-parole du régime. Malgré les scènes de joie sur la place verte de Tripoli, le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim, continue d’affirmer que «son régime est toujours fort et que des milliers de volontaires et de soldats sont prêts à se battre». Il fait état de 1 300 personnes morts à Tripoli depuis les dernières 24 heures.
23h13. Le fils de Mouammar Kadhafi , Seif al-Islam, a été capturé par les rebelles.
23 heures. Des drapeaux aux couleurs de la rebellion flottent sur une place verte noire de monde.
22h50. Scènes de liesse sur la place verte. D’après Sky News et la télévision Al Jazeera Arabic, les rebelles qui ont atteint le centre ville de Tripoli ont été rejoints par des centaines de personnes. «Des scènes sont incroyables», décrit le correspondant de Sky News sur place. «Il ya des centaines de gens qui sont sortis dans les rues pour saluer ce convoi de soldats rebelles. Vous pouvez les entendre chanter et danser».
22h40. La garde rapprochée du colonel Kadhafi se serait rendue, d’après Al Jazeera.
22h25. Radio rebelle à Tripoli. Les insurgés libyens viennent de mettre en service une radio rebelle à Tripoli. Ils commencent à diffuser des enregistrements de conversations sonores entre des soldats pro-Kadhafi, qui ordonnent l’exécution sommaire de manifestants anti-régime ainsi que leurs familles.
«91.1 FM Radio Tripoli débute ses émissions dans la soirée», indique le communiqué du Centre des médias du conseil militaire de Misrata.
22h15. L’ex numéro 2 ne donne pas cher de la peau de Kadhafi. Pour l’ex-premier ministre libyen Salam Jalloud, le colonel Kadhafi ne pourra pas survivre très longtemps à Tripoli. «Il n’a plus aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Et il est déjà trop tard pour qu’il puisse trouver un accord avec la communauté internationale», affirme-t-il dans la presse italienne. «Je pense qu’il sera difficile pour Kadhafi de se rendre».
22h11. Kadhafi va rester jusqu’à la fin. D’après Abdullah Al-Senoussi, chef du Service de renseignement libyen, Mouammar Kadhafi aurait déclaré dimanche qu’il comptait bien rester à Tripoli «jusqu’à la fin» et appellerait encore ses partisans à travers tout le pays pour venir l’aider à libérer la capitale de l’offensive rebelle.
22 heures. L’Allemagne réclame le départ de Kadhafi. Dans une interview à la télévision ZDF, la chancelière allemande Angela Merkel affirme qu’il serait «bon que Kadhafi abandonne aussi vite que possible» et éviter ainsi de nouvelles effusions de sang. Si l’Allemagne a refusé de participer aux frappes aériennes de l’Otan en Libye, elle a toutefois reconnu le Conseil national de transition comme étant le seul représentant légitime de la Libye.
20h37. Pas de pronostic pour BHL. Sur BFM-TV, Bernard Henri-Lévy prend acte de la défaite de Kadhafi sans pour autant «vouloir faire de pronostic». «Ce qui se passe, d’après le philosophe très proche de la rébellion, ce n’est pas la bataille de Tripoli. C’est le soulèvement de Tripoli, un soulèvement intérieur des citoyens qui attendent cela depuis des mois.» «Six mois pour renverser 42 ans de dictature, ce n’est finalement pas si mal que cela.»
20 heures. Un bateau pour évacuer les étrangers. Un navire affrété par l’Organisation internationale pour les migrations, le Tasucu, doit quitter dans la soirée le fief de la rébellion, Benghazi, pour rejoindre Tripoli et procéder à l’évacuation près de 300 ressortissants étrangers. «Nous envisageons d’affréter d’autres bateaux pour évacuer les milliers de migrants étrangers qui restent coincés à Tripoli», précise un responsable de l’OIM.
19h48. Premier bilan. Le gouvernement libyen estime que 376 personnes ont été tuées depuis samedi soir au cours des affrontements dans la capitale.
19h40. Les rebelles de l’Ouest libyen sont entrés dans Tripoli.
19h37. Un journaliste de CNN qui se trouve dans l’hôtel Rixos raconte sur son compte twitter que tous les journalistes portent désormais un gilet pare-balles.
19h33. Un hôtel qui héberge la presse sous les balles. Des hommes fidèles à Kadhafi, armés de kalachnikov, sont postés devant l’hôtel Rixos où se trouve bon nombre de journalistes. Ils tiraient en direction de l’est, probablement vers des rebelles. Des reporters sortent des draps blancs sur lesquels est écrit «TV» pour indiquer leur présence et éviter d’être pris pour cible. Les journalistes ont reçu des laissez-passer de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en vue d’une éventuelle évacuation par mer.
19 heures. Les renforts arrivent de l’Ouest. Des rebelles libyens venus des montagnes de Nefoussa dans l’Ouest sont désormais à seulement 12 km de la capitale. Le convoi d’une centaine de véhicules est accueilli sur la route par des scènes de liesse et des tirs de joie.
VIDEO. Les insurgés arrivent dans la capitale libyenne