Merci Gabriel
Lybie - TUER AVEC RETENUE
Par Gabriel Lévy
pour
© 2011 www.aschkel.info
Qu’en termes galants, la chose est dite.
23 février 2011
C’est ainsi que l’institution inutile, néfaste, malfaisante – l’ONU, vous l’avez compris – vient de s’exprimer, à propos des massacres libyens : « Les quinze pays membres du Conseil de sécurité "ont demandé aux autorités libyennes d'agir avec retenue", alors que Mouammar Kadhafi a promis "un bain de sang" si les troubles se poursuivaient » (Le Monde du 23 février 2011)
Traduisez, l’ONU demande de tuer avec retenue.
L’ONU a vite oublié que la Lybie a présidé son Conseil des Droits de l’Homme à partir de 2003 ; qu’en mai 2010« lors d'un vote secret, le pays dirigé par le colonel Mouammar Kadhafi a obtenu l'appui de 155 des 192 États membres de l'ONU, largement plus que la majorité absolue nécessaire (97) pour être élu. Les résultats ont été annoncés par le président de l'Assemblée générale, le Libyen Ali Triki ».
Récemment, sous les auspices de la Lybie, une ONU, toujours malfaisante, a décidé de renouveler cette triste conférence, dite de DURBAN, où fleurent bon les injures et les haines et la France s’est totalement associée à cette décision.
Ce qui ne surprendra pas, compte tenu de la dilection de la France pour les grandes constructions utopiques. Ainsi, l’Union pour la Méditerranée l’a-t-elle contrainte à fréquenter les infréquentables, telles la Syrie et la Lybie. Bien sûr,"il est légitime que la France entretienne des relations d'Etat à Etat dans le respect du droit international", mais était-elle obligée de se prêter sans retenue à des embrassades ?
Rien n’obligeait, à notre avis, la France à faire entrer dans le concert international celui que l’on qualifiera 3 ans plus tard de bourreau.
Mais tel n’était pas l’avis du premier ministre lorsqu’il justifiait ( peut-être sur ordre) la diplomatie "réaliste" de Nicolas Sarkozy » devant la communauté française à Buenos Aires : "La France reçoit le colonel Kadhafi parce que le colonel Kadhafi a libéré les infirmières bulgares et parce que le colonel Kadhafi s'est engagé dans un processus de réintégration dans la communauté internationale." "Que les donneurs de leçons tournent sept fois leur langue dans leur bouche ! Laisser les infirmières bulgares croupir dans les geôles libyennes, ç'aurait été un crime. (...) Nous avons besoin que la Libye, dans le cadre des relations inter-méditerranéennes, redevienne un pays avec lequel on puisse discuter, et redevienne progressivement un pays où les droits de l'homme soient respectés".
Même notre premier ministre, d’habitude plus avisé, avait entonné les trompettes de la (nouvelle) renommée… Mais il nous laissait assez de temps pour tourner 7 fois notre langue dans notre bouche avant de rappeler que « l’on ne fait pas de politique avec de la morale , mais on n'en fait pas davantage sans » (André Malraux : L’espoir)