MAM victime de désinformation Pierre Lefebvre | |
Celle qui fait les Unes des émissions "bobo" depuis sa déclaration intempestive à propos de la Tunisie a rétabli l’équilibre politique français à Gaza. Jospin avait déjà eu l’occasion de mesurer le sens du dialogue et l’exquise compréhension de la clique au pouvoir à Gaza en se faisant proprement "caillasser" à l’université de Bir Zeit. Mais il faut reconnaître aux Gazaouites un sens profond de l’alternance politique : un coup à gauche, un coup à droite. MAM, en périple diplomatique dans l’enclave islamiste a pu constater de visu, si ce n’est de tactu, que la faction islamiste n’hésitait pas à pratiquer le jet de pierre et à faire participer les enfants à leurs réjouissances. C’est ainsi que deux petits bambins, en pleurs et terrorisés, ont été enlevés dans la foule par quelques « activistes » pour être ensuite allongés devant les roues des 4×4 des Nations Unies transportant la délégation française. C’est une variante de ce que l’on appelle en France l’Education populaire. La ministre a-t-elle pu en déduire que le Hamas se réfugiait un peu trop derrière les enfants, les mettant ainsi en première ligne ? Certainement pas ! M’aame la Ministre est bien trop figée dans ses certitudes pour reconsidérer les conclusions du rapport Goldstone, par exemple. Ce qui est piquant dans cet incident, c’est que notre Ministre a été agressée à cause d’une désinformation. Un journaliste de la radio israélienne a attribué à MAM des propos tenus par le père de Guilad Shalit, qualifiant l’enlèvement et la mise au secret de son fils de « crime de guerre ». Il aurait été tout à fait surprenant que MAM tienne ce genre de propos. Tout, dans la diplomatie française veille scrupuleusement à éviter de pointer une quelconque responsabilité, voire culpabilité des Palestiniens. Tout est toujours de la faute d’Israël. Ainsi, lorsqu’un Palestinien se fait tuer en Cisjordanie par Israël, il faut aller loin dans le contenu de l’article pour constater que le Palestinien en question s’était approché d’un poste frontière, un fusil mitrailleur dans les mains et arrosant consciencieusement le dit poste. Il suffit qu’un palestinien meure pour que le blocus soit dénoncé et l’existence de l’entité sioniste (comme on dit chez les idéologues) remise en cause. Lors du point presse du Quai d’Orsay du 21 janvier, un journaliste espiègle a posé une question sensée : Dans le cas où un ministre est cité de façon erronée, ou quand l’information est manipulée, le ministère est en droit de demander une correction aux médias qui ont mal cité le ministre. Allez-vous le faire auprès de la radio israélienne ? On mesure bien ici la préoccupation éthique des journalistes à propos d’Israël. Ah, les braves gens ! Il faut dire qu’ils s’y connaissent en citations erronées, en versions tronquées, en phrases tirées de leur contexte. Ce sont des experts en la matière. Ces spécialistes sont beaucoup plus choqués du petit incident dont a été victime un ministre de la République que de voir des enfants allongés de force devant sa voiture, fait qu'ils ont à peine relevé. C’est ce qu’on appelle la hiérarchie de l’information. | |
| Pierre Lefebvre © Primo, 23-01-2011 |