Mossad - Hommage à Meir Dagan
Certaines actions attibuées au Mossad restent a être vérifiées
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Eté 2007. Les Syriens construisent à toute vitesse et en secret un réacteur nucléaire dans la région lointaine de Deir al-Zur, près de la frontière turque. Israël n'a que peu d'indications sur le sujet, en tout cas pas suffisamment de renseignements pour planifier une attaque. Le Mossad de Meir Dagan est chargé de palier à ses lacunes Selon des sources étrangères, la première percée intervient fin juillet à Londres. Deux agents suivent un officiel syrien impliqué dans le projet jusqu'à son hôtel. Dès que l'homme quitte sa chambre, ils entrent discrètement et se mettent à fouiller.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou (à gauche) empoigne Meïr Dagan après avoir fait son éloge lors de la réunion du cabinet ministériel du 2 janvier.
PHOTO: AP/RONEN ZVULUN , JPOST
Dans un ordinateur portable : le projet de réacteur nucléaire de fabrication nord-coréenne, et des photos de scientifiques et responsables nord-coréens sur le site, accompagnés par un officiel syrien, Ibrahim Othman, patron de la commission de l'Energie atomique de Syrie. Juste avant de quitter la chambre, les agents introduisent un cheval de Troie de type Trojan dans l'ordinateur, pour permettre au Mossad de suivre à distance le contenu du portable depuis leur quartier général à Tel Aviv.
L'Agence réussit aussi à contacter un des travailleurs du site nucléaire. Celui-cifournit des photos et des vidéos, de très bonne qualité, du réacteur et de deux immeubles adjacents. Le satellite espion israélien Ofeq 7 transmet, lui, des photos aériennes. Pour plus de certitude, des commandos israéliens ramènent des échantillons de terre prélevés autour du site, qui s'avèrent hautement radioactifs. Puis, la veille de la mission, une unité commando de l'Air Force marque la cible avec des rayons laser pour assurer la précision des frappes.
Dans la nuit du 5 au 6 septembre, sept chasseurs bombardiers détruisent l'usine. Onze mois plus tard, selon des sources étrangères, le Mossad continue son travail autour du réacteur nucléaire syrien : il assassine le général de brigade Mohammed Suleiman, homme de confiance du président Bachar El-Assad sur les questions militaires impliquant l'Iran et la Corée du Nord. Il était chargé du transfert de roquettes depuis l'Iran au Hezbollah libanais via la Syrie. De plus, en tant que membre de la "Commission de Recherche syrienne", il était aussi responsable du développement d'armes de destruction massive, avec entre autres le réacteur de Deir al-Zur et peut-être un autre à venir. Dans la nuit du 2 août 2008, Suleiman est tué dans son chalet de vacances à Rimal al-Zahabieh, sur la côte méditerranéenne, par des snipers qui se sont approchés du rivage.
Le sabotage du programme syrien est peut-être la plus grande réussite du patron sortant du Mossad, alors que son mandat de huit ans s'achève. Cette action révèle l'audace, le caractère impitoyable et les capacités opérationnelles sophistiquées de l'agence qu'il a façonnée. Mais elle met aussi en lumière une de ses criantes faiblesses. Dagan se focalise sur l'Iran et le terrorisme arabe. Et selon certains, au détriment de tout le reste. Si le Mossad a été informé du programme syrien, c'est uniquement par hasard.
Pendant cinq ans, l'agence est dans le noir le plus complet concernant ce projet nucléaire qui se développe tout près de la frontière. Ce n'est qu'en février 2007, avec le passage à l'Ouest de Ali-Reza Asgari, ancien adjoint au ministre iranien de la Défense, qu'Israël et les Etats-unis entendent pour la première fois parler de Deir al-Zur. La fuite du général Asgari aurait été organisée par le Mossad et la CIA, mais sa révélation sensationnelle est une surprise totale pour les deux pays.
Dagan, l'homme de Sharon
Le départ de Dagan à la fin de l'année fait suite à trois renouvellements annuels de son mandat initial de cinq ans. C'est la première fois que cela se produit. Considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs chefs que l'agence a connu, Dagan peut se targuer de quelques réussites spectaculaires dans la guerre contre le programme nucléaire iranien et le terrorisme arabe. Aucun de ses prédécesseurs n'a eu autant d'audace ou n'a lancé autant d'opérations secrètes contre des cibles choisies. Et il est probable qu'aucun de ses successeurs n'y parviendra.
Pourtant, certains se demandent si son obsession de l'Iran ne laisse pas Israël vulnérable sur les autres fronts de la région. D'autres affirment que sous le règne de Dagan, l'agence est devenue arrogante et imprudente. Et il y a une question plus large : la politique d'éliminations ciblées prônée par Dagan sert-elle à long terme ?
Une chose est sûre : sous son règne, l'Agence a réussi de grandes opérations. A l'origine du Mossad audacieux version Dagan : l'ancien Premier ministre Ariel Sharon. Lorsque celui-ci prend la tête du pays en 2001, il trouve une agence d'espionnage hésitante, réticente à prendre des risques opérationnels après l'échec retentissant de 1997 : un plan destiné à éliminer le leader du Hamas Khaled Meschaal à Amman.
Lorsque Ephraïm Halevy dirige le Mossad, l'accent est mis sur le renseignement et l'analyse, ainsi que sur les liens avec d'autres agences. Sharon, ancien membre de commando, veut une approche plus ambitieuse. En août 2002, il nomme Dagan, qu'il a connu au début des années 1970 comme un formidable combattant contre les terroristes palestiniens à Gaza. Sharon aurait dit à Dagan qu'il voulait un Mossad "avec le couteau entre les dents". Debout sur une table de la cantine du Mossad le jour où il est entré en fonctions, Dagan, petit et trapu, ne laisse aucune place au doute : sous son mandat, l'organisation se concentrera beaucoup plus sur des opérations spéciales en territoire ennemi. Il précise aussi qu'il a l'intention de limiter de façon drastique les priorités de l'agence.
"La liste doit être courte. Si on continue de prétendre qu'on peut tout faire, à la fin nous ne faisons rien", déclare-t-il. Et en effet, pour Dagan, il n'y a que deux idées : retarder le programme d'armement nucléaire de l'Iran et juguler le terrorisme arabe. Il se met aussitôt au travail et transforme l'agence en fonction de ses objectifs. Certains départements sont dégraissés, d'autres complètement fermés, et les budgets sont transférés aux opérations spéciales.
Au cours des premiers mois, des centaines d'agents sont partis, y compris des experts chevronnés. En raison de la réorganisation, mais aussi à cause de la patience limitée et de l'exigence du chef. "Qu'avez-vous fait pour moi ces derniers temps ?", hurle-t-il dans les bâtiments à ceux qui, selon lui, ne font pas le poids. Les nouvelles recrues qu'il fait entrer sont plus axées sur le terrain. Sharon hérite ainsi de l'agence audacieuse et va-t-en-guerre qu'il souhaite, et approuve des dizaines d'opérations secrètes, la plupart d'entre elles restant hautement confidentielles.
Dès le début, la concentration des efforts sur l'objectif iranien porte ses fruits. Fin 2002, le Mossad est l'un des premiers à récupérer l'information : l'expert nucléaire pakistanais Abdel Qadir KHAN aide les Iraniens à construire une usine d'enrichissement d'uranium à Natanz.
Selon une version, l'information serait venue d'un groupe d'opposition iranien. Pour une autre, c'est le Mossad qui en aurait informé le Conseil national de la Résistance, qui l'a ensuite rendue publique. La même chose ou presque survient sept ans plus tard avec la découverte, en septembre 2009, d'une usine d'enrichissement cachée près de la ville sainte de Qom la menace iranienne ou Qom Une révélation qui finit de convaincre les plus sceptiques des observateurs internationaux : en dépit des pressions occidentales, l'Iran élabore un programme d'armement nucléaire de façon clandestine.
Durant le mandat de Dagan, le programme nucléaire iranien est affecté par une série d'accidents et de revers inexpliqués, attribués par des sources étrangères et par les Iraniens eux-mêmes au Mossad. Des laboratoires sont incendiés, des avions s'écrasent et des équipements entiers se révèlent défectueux. L'année dernière, un virus appelé Stuxnet infecte environ 30 000 ordinateurs institutionnels iraniens et provoque un sérieux ralentissement à l'usine d'enrichissement de Natanz.
A la mi-novembre, les Iraniens cessent d'alimenter les centrifugeuses de Natanz en uranium et ferment les usines pendant une semaine. Pire : les scientifiques nucléaires en connexion avec le projet iranien sont systématiquement visés. Très récemment, Majid Shahriari, la plus haute autorité scientifique du programme, a été tué ; et Fereydoun Abbasi, un expert de la technologie laser, est blessé fin novembre à Téhéran, lorsque des motards activent des engins explosifs.
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Si le Mossad ne revendique aucune de ces actions, l'ensemble des acteurs régionaux n'a que peu de doutes sur ceux qui se cachent derrière ces éliminations, ces accidents et ces renseignements ultra-précis. Dans un rare éloge de la presse égyptienne à l'égard d'Israël, le quotidien Al-Arham a publié un article surnommant Dagan le "Supermanl" d'Israël : l'agent israélien aurait retardé la bombe iranienne quasiment à lui seul. "Chaque responsable iranien comprend le mot magique : Dagan. Sans cet homme, le programme nucléaire iranien aurait décollé depuis des années", écrit l'ancien correspondant à Gaza du journal Ashraf Abu al-Haul.
L'assassinat du terroriste le plus recherché par le FBI
Dagan réussit également des coups d'éclat dans son combat contre le terrorisme, avec des éliminations de responsables du Hezbollah et du Hamas sur le sol arabe. Des actions attribuées au Mossad. La plus importante d'entre eux, et de loin : l'élimination à Damas, le 12 février 2008, d'Imad MOUGHNIEH , le commandant du Hezbollah, tout en haut de la liste des terroristes les plus recherchés par le FBI. Sa tête était mise à prix à 5 millions de dollars. Moughnieh était vraisemblablement derrière une série d'attentats à la voiture piégée et de kidnappings dans lesquels des centaines de personnes, principalement des Israéliens, des Américains, des Français et des Argentins, ont trouvé la mort.
Entre autres, les attentats de 1983 contre l'ambassade américaine et les casernes de parachutistes français à Beyrouth, mais aussi les casernes de Tsahal à Tyre ; les attentats de Buenos Aires contre l'ambassade israélienne en 1992 et contre le centre communautaire juif AMIA en 1994 ; enfin le kidnapping en juillet 2006 des soldats de Tsahal Eldad Réguev et Ehoud Goldwasser, qui a conduit à la seconde guerre du Liban.
Moughnieh était conscient de figurer sur les listes de personnes recherchées. Il changeait régulièrement d'identité, subissait des opérations de chirurgie esthétique, d'abord en Libye puis à Berlin-Est. Peu après la seconde guerre du Liban, et selon des sources étrangères, des agents du Mossad reçoivent ainsi un tuyau d'une clinique de Berlin. Ils obtiennent des photos récentes de Moughnieh pour le suivre et l'identifier. A l'occasion d'une visite à Damas, coïncidant avec l'anniversaire de la révolution iranienne, Moughnieh arrive pour un rendez-vous galant avec sa maîtresse syrienne. Les agents du Mossad se cachent et, grâce aux photographies, identifient l'homme en train de conduire la Mitsubishi Pajero argentée à laquelle un dispositif GPS a été ajouté, comme étant Moughnieh.
Peu après, le commandant du Hezbollah est tué dans l'explosion de sa voiture alors qu'il fait route pour une maison sécurisée pour rencontrer des responsables iraniens.
Faux passeports et remous diplomatiques
Sous le règne de Dagan, le Mossad réussit également des missions de renseignements qui permettent aux forces israéliennes d'intercepter de grosses livraisons d'armes bien avant qu'elles n'arrivent aux mains de leurs destinataires terroristes. Mi-janvier 2009, un convoi transportant des armes pour le Hamas pendant l'opération Plomb durci est bombardé, sans doute par l'armée de l'air israélienne, au Soudan. Puis en novembre de la même année, la marine israélienne intercepte le Francop, un navire battant pavillon d'Antigua-et-Barbuda. Il transporte près de 100 tonnes de roquettes, obus de mortiers et missiles antichars pour le Hezbollah. L'opération se déroule près de Chypre.
Mais le Mossad a également connu sont lot d'échecs, aux conséquences diplomatiques d'une portée considérable. En 2004, deux agents de l'agence sont emprisonnés à Auckland pour avoir tenté d'obtenir des passeports néo-zélandais sous de faux prétextes. Le Premier ministre de l'époque Helen Clark impose alors des sanctions diplomatiques contre Israël.
Cinq ans et demi plus tard, l'utilisation de faux passeports étrangers pour l'élimination de Mabhouh à Dubaï provoque une tempête diplomatique de bien plus grande envergure, mouillant la Grande-Bretagne, l'Irlande, l'Australie, la France et l'Allemagne (pays dont les passeports de citoyens ont été utilisés). Mabhouh était chargé de faire passer clandestinement des armes à Gaza pour le Hamas, depuis le Soudan et l'Iran. Il était également impliqué dans le kidnapping et le meurtre de deux soldats israéliens, Avi Sasportas et Ilan Saadon en 1988.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou (à gauche) empoigne Meïr Dagan après avoir fait son éloge lors de la réunion du cabinet ministériel du 2 janvier.
PHOTO: AP/RONEN ZVULUN , JPOST
Son élimination a impliqué la participation d'environ 27 agents, tous pris par les caméras de surveillance pendant les différentes étapes de l'opération, écornant l'image de l'Agence. Les critiques tombent à bras raccourcis sur le Mossad. On commence alors à évoquer un changement de tête.
Quelques mois plus tard, Dagan se retrouve à nouveau dans l'oeil du cyclone. Cette fois, pour son incapacité à fournir les renseignements pour permettre à Israël d'éviter de bâcler une opération navale contre des "militants de la paix" en haute mer. Les commandos de Marine descendent en rappel sur le pont du Mavi Marmara, un des sept bateaux d'une flottille partie pour briser le blocus israélien de Gaza.
Les soldats ne savent pas qu'ils sont attendus par des dizaines d'hommes armés de couteaux, de barres de fer et autres objets contondants. Huit Turcs et un Américain d'origine turc sont tués lorsque les commandos, complètement dépassés en nombre, ouvrent le feu pour s'extirper d'une situation mortelle. On se demande alors pourquoi le Mossad n'a pas été en mesure de donner des informations en temps réel sur la température à bord du bateau.
Là encore, les retombées diplomatiques sont énormes. Avec les morts du Mavi Marmara, les relations avec la Turquie se tendent davantage et une campagne internationale de délégitimation d'Israël s'impose. Une des raisons évoquées pour le manque d'informations sur le bateau : la guerre de territoire entre les Renseignements militaires et le Mossad.
En se focalisant uniquement sur l'Iran, Dagan aurait ignoré les priorités définies par les renseignements de Tsahal, et les relations entre les deux agences étaient au plus bas. Une mésentente qui a pesé pour ne pas renouveler le mandat de Dagan vers une neuvième année. Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a finalement pris en compte les appels à son remplacement.
Salué par ses pairs
Fils de survivants de la Shoah, Meïr Dagan (Huberman) est né à l'hiver 1945, dans un train de marchandises qui transportait des réfugiés de Sibérie en Pologne. Cinq ans plus tard, il arrive en Israël avec un gilet de sauvetage, à bord d'un bateau qui tangue dangereusement dans un orage violent. Après l'abandon de ses études, Dagan est refusé par l'unité d'élite Sayeret Matkal : il commence alors une carrière de trente ans au sein des troupes blindées.
Le tournant de sa carrière, qui le mènera plus tard jusqu'au Mossad, intervient en 1970. Ariel Sharon, alors commandant sur le front Sud, le charge de prendre la tête d'une unité spéciale pour combattre le terrorisme qui fait rage dans les rues de Gaza. Connus comme les Sayeret Rimon, les hommes de Dagan y sèment la terreur. Le commandant Dagan rappelle étrangement le jeune Sharon, lorsque celui-ci était chef de commando dans les années 1950 : fort d'une audace impitoyable et d'une réelle inventivité.
Mais contrairement à Sharon, né en Israël, l'attitude intransigeante de Dagan envers les ennemis de l'Etat hébreu vient en partie de son passé familial, lié à la Shoah. Sur le mur de son bureau : une photo délavée d'un officier SS pointant son arme sur un vieil homme. Son grand-père. En novembre dernier, lorsque le ministre de la Défense Ehoud Barak résume les huit années du mandat de Dagan, il fait l'éloge des performances du patron du Mossad qui, selon lui, vont bien au-delà du domaine public. "Les Israéliens doivent une fière chandelle à Meïr Dagan, même si nous ne pouvons pas en donner ici toutes les raisons", déclarait-il. Il en va ainsi du Mossad : ses échecs sont rendus publics et ciblés par la critique, ses réussites restent la plupart du temps secrètes.
La relève, fidèle à son maître
C'est Tamir Pardo, 57 ans, qui prend la succession de Dagan. Un homme très différent, à la voix douce et au sens du travail en équipe. Il a grimpé un à un tous les échelons du Mossad, où il est entré en 1980. Le nouveau chef de l'Agence entretient des liens étroits avec la famille Netanyahou, depuis l'opération Entebbe de 1976. Il servait d'officier de liaison radio dans la Sayeret Matkal, et se trouvait à quelques mètres seulement du grand frère du Premier ministre, Yoni Netanyahou, quand celui-ci a été tué par une balle de sniper. Pardo, devenu par la suite un ami de la famille, a même appelé son fils Yonatan.
Rares sont ceux qui estiment pourtant que sa nomination a quelque chose à voir avec ces liens personnels. Remarquable officier du Mossad, il a gagné trois prix spéciaux de la sécurité d'Israël, pour des raisons qui restent classées défense, et a servi deux fois en tant que commandant adjoint de l'organisation, avant d'en obenir la direction.
Après l'élimination ratée de Khaled Meschaal en 1997, Pardo avait été nommé pour diriger une enquête interne. Il sort alors un rapport qui ne ménage personne : toute l'organisation est secouée et un certain nombre de responsables démissionnent. Lorsqu'il prend la tête du Mossad en 2002, Dagan choisit immédiatement Pardo pour adjoint, et le nomme responsable des unités opérationnelles clés. Pardo quitte une première fois son poste en 2006 pour réorganiser les opérations spéciales à Tsahal. Puis à nouveau en 2009, désespérant de pouvoir prendre un jour les rênes de l'organisation après la prolongation du mandat de Dagan pour la troisième fois.
Il l'a déjà fait savoir : en tant que patron du Mossad, Pardo n'entend pas changer beaucoup les choses. Mais il peut éventuellement améliorer quelques points. Par exemple, les relations avec le Renseignement militaire et les services de sécurité intérieure, le Shin Bet. Ou développer la collaboration avec les agences de renseignements à l'étranger. Faire un choix plus critique des opérations spéciales à mener. Enfin, sur le front syrien, examiner les besoins en renseignements d'Israël (ce qui n'était pas une des priorités de Dagan), et étudier les chances de faire la paix.
L'un des plus grands défis de Pardo et des services de sécurité d'Israël en 2011 : les changements de tête de tous les services à quelques mois d'intervalle (Tsahal, les Renseignements militaires, le Mossad, le Shin Bet et la Police d'Israël). Avec le compte à rebours du nucléaire iranien et les avancées pour la paix au Proche-Orient qui s'accélèrent, 2011 sera un test pour savoir s'il était sage de remplacer tous les patrons des agences de sécurité en même temps.
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