AFFAIRE à SUIVRE - Dans ce nouveau thème vous retrouverez des enquêtes sur des personnages ou des évenements actuels ou passés qui ont laissé et laisseront des empruntes souvent néfastes pour l'humanité
Affaire à SUIVRE - LE MUFTI de JERUSALEM
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Par SHRAGA BLUM
Les attitudes politiques actuelles ambigües britanniques et françaises envers Israël ne peuvent se comprendre sans un regard vers le passé, et notamment les années qui ont précédé la création de l’Etat d’Israël.
Un document émanant des Archives Nationales américaines apporte des confirmations et des éclairages nouveaux sur le rôle de la Grande-Bretagne et de la France au Proche-Orient notamment concernant le Mufti nazi Hadj Amin Al-Husseini, ainsi que sur les pays arabes. Sous le titre « L’ombre de Hitler, les criminels nazis et la Guerre Froide », le document en question révèle par exemple qu’en 1945, des responsables britanniques, bien qu’opposés au nazisme, désiraient fortement le retour en Palestine du sinistre Mufti, pourtant recherché pour collaboration avec les nazis, afin qu’il unifie la population arabe locale et organise des violences contre les Juifs du Yishouv. Le Rapport, s’inspirant notamment des archives secrètes de la CIA, veut montrer de manière générale comment des criminels de guerre nazis – dont Al Husseini faisait partie – ont pu bénéficier d’appuis et de mansuétude pendant et après la 2e Guerre Mondiale.
Le Directeur du Département des Investigations de la Police Britannique de l’époque confiait à l’attaché militaire américain au Caire « que le Mufti était le seul capable de rassembler les Arabes de Palestine (qui n’étaient pas encore transformés artificiellement en ‘peuple palestinien’) et de calmer les ardeurs sionistes ». Il rajoutait « que les Britanniques n’étaient pas capables de le faire mais que c’était une bonne idée ».
Le Rapport en question a été publié par un groupe de recherche nommé par le Congrès US, et apporte des éléments nouveaux sur le personnage du Mufti de Jérusalem, qui était entre autres l’oncle de Yasser Arafat.
On y apprend par exemple que le Mufti de Jérusalem, pendant la guerre, recevait des sommes énormes chaque mois de la part des Allemands, de l’ordre de 50.000 marks mensuels, ce qui correspondait à la moitié d’un salaire annuel d’un officier supérieur de la Wehrmacht. Ce qui fait dire aux membres de la Commission de Recherches qu’ « Al Husseini revêtait une importance considérable pour le pouvoir nazi ». Hitler lui avait promis qu’il serait nommé à la tête d’une Palestine arabe une fois les Britanniques chassés et les Juifs du Yishouv exterminés.
Le Rapport montre ensuite comment, en 1945, le Mufti put se rendre en Syrie pour échapper aux Britanniques, qui le recherchaient. De là, il se rendit à Constance, en Allemagne, mais fut arrêté par les troupes françaises. Là, se déroula un scénario bien français: transféré en région parisienne, il fut placé dans plusieurs résidences successives dans des conditions très confortables et avec une relative liberté, bénéficiant de la protection du Quai d’Orsay, qui refusait notamment de le livrer aux Britanniques et aux Yougoslaves qui le réclamaient. Mais ne voulant pas se froisser avec les pays arabes, qui accueillaient allègrement les criminels nazis en fuite, le Quai d’ Orsay décidait de le faire quitter la France et il s’envola le 29 mais 1946 par un vol régulier à destination du Caire, doté d’une identité d’emprunt. Il mourut à Beyrouth en 1974.
Le Rapport américain précise également « que tout comme beaucoup d’autres criminels nazis accueillis à bras ouverts par les pays arabes, le Mufti Hadj Amin Al-Husseini devint un conseiller écouté et put distiller en tout quiétude ses théories antisémites et nazies au sein de la société dans laquelle il vécut ». Et de dresser ce triste constat: « Après la guerre, le nazisme a continué à fleurir dans les pays arabes ».
Les résultats se voient tous les jours.
à suivre donc..........