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BILLET D’HUMEUR : N’EST PAS HITLER QUI VEUT
Par Jacques BENILLOUCHE
Au lendemain de la commémoration, le 8 mai, de la fin de la deuxième Guerre Mondiale et soixante cinq ans après la victoire contre nazisme, les commentaires vont bon train sur la capacité des hommes à assimiler les leçons de l’Histoire au point de la voir bégayer parfois. Alors les analystes font des comparaisons pour soupeser les enseignements des faits mais il est trop facile de vouloir comparer Ahmadinejad à Hitler sous prétexte que les deux personnages ont fait de leur volonté d’éradiquer le peuple juif leur fond de commerce. Il n’y a en fait aucun point commun qui puisse être soulevé entre deux dirigeants qui relèvent plutôt, chacun à sa manière, de la médecine.
Hitler détenait le pouvoir absolu et n’avait ni organisation et ni autorité suprême pour le contrôler ou pour le critiquer. Il régnait en maitre, sans partage, sur des troupes à sa dévotion. Ahmadinejad est, quant à lui, un pantin qui donne l’impression d’avoir un pouvoir mais qui est en fait articulé par des fils tenus par les puissants membres religieux du Conseil des Gardiens de la Constitution. Les attributs régaliens du président de la République lui ont été confisqués en faveur d’un guide religieux qui a une tutelle absolue sur les trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
Le peuple allemand vouait une passion illimitée pour son führer et sa dévotion n’avait d’égale que sa soumission totale et volontaire. Il adorait son dieu vivant comme d’autres se prosternent devant leurs idoles. Ahmadinejad n’est pas aimé par les iraniens qui l’ont élu avec une majorité contestée de 62% des votants. Des grandes manifestations se sont d’ailleurs déroulées dans les jours qui ont suivi le scrutin et ce serait un euphémisme que de dire que le peuple ne l’a pas effectivement choisi.
La Chancelier allemand avait les moyens économiques de sa politique grâce à la puissance industrielle de son pays et à la discipline rigoureuse d’une population qui lui vouait un respect religieux. Le chef de l’Etat iranien dirige un pays qui se déchire mais qui le déteste, qui regorge de pétrole mais qui n’est pas capable de le raffiner, qui a une économie dépendante des pays occidentaux mais qui souffre de certaines restrictions.
Enfin Hitler avait montré qu’il voulait la guerre. Il s’y était préparé ouvertement et il l’a faite tandis qu’Ahmadinejad lambine, menace, tergiverse et se borne à abreuver son peuple d’incantations contre Israël.
Bref, n’est pas Hitler qui veut.
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