Le Premier ministre Binyamin Netanyahou se rendra à Moscou, dimanche pour trois jours. Sa visite permettra de mener des discussions sur l'intensification de sanctions contre l'Iran.
Le déplacement survient alors que l'Occident, dans son ensemble, prend conscience de la menace iranienne qui guette.
Dimanche, le secrétaire d'Etat à la Défense, Robert Gates, appelait la communauté internationale à faire pression sur Téhéran pour l'arrêt de son programme nucléaire.
Mais en vain. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a demandé dimanche à l'agence de l'énergie atomique iranienne d'intensifier la production d'uranium enrichi. Alors même que l'Iran est censé se conformer à la proposition des Nations unies et exporter une partie de son uranium pour enrichissement.
En réaction, le ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, estime que les déclarations de Téhéran constituent la preuve que la République islamique se moque d'eux, comme elle l'a fait dans le passé. "La main tendue par la communauté internationale a été saisie, pour mieux être repoussée", s'est-il exclamé.
Des représentants israéliens ont fait remarquer qu'Israël avait tiré la sonnette d'alarme depuis plusieurs mois déjà. Le dossier iranien devrait figurer en première ligne de l'agenda de Netanyahou, à Moscou. Il s'agira de sa première visite officielle en tant que Premier ministre. Un représentant du gouvernement a précisé que les chances pour Jérusalem, ou pour quiconque, de convaincre les Russes d'imposer de sévères sanctions à l'Iran sont très réduites.
Néanmoins, selon des représentants israéliens, Washington devrait tenter de faire adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies, une résolution visant à engager une quatrième série de sanctions. Cette résolution servira de base juridique pour justifier des actions indépendantes plus poussées.
Lors de sa visite en Europe, Gates a déclaré qu'il est "toujours temps pour que les sanctions soient efficaces". Il n'a cependant pas apporté de précisions quant aux types de sanctions qu'il souhaite voir appliquer. Il a réaffirmé que l'objectif des Etats-Unis est de faire pression sur le gouvernement iranien, sans blesser le peuple.
"Le reste du monde commence réellement à voir l'Iran comme nous le voyons", a déclaré la secrétaire d'Etat, Hillary Rodham Clinton, dans une interview accordée à CNN.
L'Agence Internationale pour l'énergie atomique (AIEA) s'emploie à trouver un compromis pour désamorcer les tensions internationales provoquées par le programme nucléaire iranien. En octobre, l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies a proposé que Téhéran exporte son uranium non-enrichi en Russie et en France. L'uranium serait réexpédié, un an plus tard, sous forme de carburant qui ne peut être utilisé en tant qu'arme nucléaire.
L'Iran qui a semblé accueillir favorablement le projet, le rejette à présent. Téhéran a annoncé une intensification de l'enrichissement de l'uranium de 3,5 % pour atteindre 20 %.
Toutefois, le président iranien a déclaré ne pas avoir "fermé la porte" à la proposition de l'AIEA.
Ahmadinejad a également annoncé que l'Iran savait désormais utiliser la technologie du laser, mais qu'il ne souhaitait pas encore y avoir recours.