Netanyahou : l'Iran est un train lancé à pleine vitesse, et le monde un véhicule qui chancelle Par Mathias Sabah avec agences pour Guysen International News - Mardi 2 mars 2010 à 14:59 |
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![]() Ce mardi 2 mars lors d'une réunion à la Knesset, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a tenu à souligner le décalage existant entre la vitesse du développement nucléaire de l'Iran et la lenteur des tractations de la communauté internationale. Pour lui, l'Iran est "un train lancé à pleine vitesse", tandis que la communauté internationale est "un véhicule qui chancelle". "Il y a une horloge technologique et une horloge diplomatique", a souligné M. Netanyahou lors d'une réunion de la commission des affaires étrangères à la Knesset. Sur le plateau de Guysen Tv en janvier dernier, l’ambassadeur de France en Israël Christophe Bigot était sur la même longueur d’onde : "Il y a deux calendriers, celui des négociations et celui des centrifugeuses iraniennes. Le problème est qu’ils n’évoluent pas à la même vitesse" avait-t-il précisé. Ce mardi, la Chine a une nouvelle fois montré sa réticence à l’idée de sanctions contre l’Iran, en alimentant l’espoir d’une avancée dans les négociations avec Téhéran. Il y a "toujours de la latitude pour les efforts diplomatiques" a expliqué aujourd’hui le ministère des Affaires étrangères chinois. La Chine reste cependant le seul des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU résolument opposé à de nouvelles mesures contre Téhéran, après les progrès réalisés par la Russie sur ce sujet. L’accord de principe des grandes puissances Benyamin Netanyahou a effectivement reconnu que les puissances mondiales étaient d'accord sur le constat d’urgence de la situation, et que les efforts pour accélérer les négociations ont augmenté au cours de la dernière année. Il a rappelé qu'une délégation israélienne a été envoyée en Chine pour travailler à la clarification des problèmes posés par la politiques de l'Iran, et décrit la Chine comme un pays ayant "une gamme plus large d'intérêts mutuels". Le Premier ministre a cependant ajouté qu'il avait été incapable d'obtenir un soutien de la Russie à des sanctions plus sévères contre l'Iran lors de sa récente visite à Moscou, mais a dit avoir assisté "à plus de compréhension sur les dangers que représente pour nous le programme nucléaire iranien représente pour la paix régionale et pour la stabilité mondiale". La Russie sur la voie de sanctions Sous la pression diplomatique de la France, pays dans lequel il est en visite aujourd’hui, le Président russe Dmitri Medvedev s’est dit prêt à envisager des sanctions contre l’Iran, "à condition qu’elles soient bien pesées et intelligentes, et pas tournées contre la population civile". Pendant ce temps qui paraît infini, le régime de Téhéran continue de gagner du temps en multipliant les déclarations acerbes. Dans le contexte de la réunion du Conseil des 35 gouverneurs de l’AIEA, L'Iran a accusé aujourd’hui le nouveau chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Yukiya Amano de "parti pris" sur le dossier nucléaire iranien, espérant qu'il allait "changer son approche". Dans un rapport soumis aux gouverneurs et qui a circulé il y a dix jours à Vienne, M. Amano avait fait état, pour la première fois, des "inquiétudes" de l'AIEA quant aux capacités actuelles de l'Iran de fabriquer des têtes nucléaires. Ce document, mis en avant par les pays occidentaux pour justifier la nécessité de nouvelles sanctions internationales contre l'Iran, avait été vivement critiqué par Téhéran. Si l’Iran est un train fou, le véhicule de la communauté international est peut-être en train de redémarrer. |