Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé mardi l'installation de centrifugeuses plus performantes, dans la centrale de Natanz. Une déclaration qui fait mouche, à un moment où les Etats-Unis, la Russie et la France dénoncent le récent lancement de l'enrichissement d'uranium à 20 % sur ce site.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
PHOTO: AP , JPOST
Les trois pays y voient "une nouvelle étape vers la capacité à produire de l'uranium hautement enrichi", potentiellement à usage militaire.
Mahmoud Ahmadinejad a expliqué à des journalistes à Téhéran que ces centrifugeuses n'étaient pas encore opérationnelles, mais qu'elles étaient cinq fois plus puissantes que le modèle actuellement utilisé à Natanz pour enrichir l'uranium.
L'Iran "les utilisera dans un avenir proche", a-t-il déclaré, sans donner plus de précisions. En décembre, le régime iranien avait fait savoir qu'il prévoyait de mettre en service de nouvelles centrifugeuses d'ici au début 2011. La République islamique revendique le droit à maîtriser le cycle nucléaire et soutient que son programme est destiné à un usage strictement civil, et non militaire.
L'Iran se trouve aujourd'hui sous le coup de trois séries de sanctions des Nations unies pour sa volonté de développer un programme nucléaire jugé suspect, notamment par les puissances occidentales.
Le projet iranien se poursuit
C'est dans ce contexte que le régime iranien a annoncé le 7 février le lancement d'un programme d'enrichissement de l'uranium à 20% destiné officiellement à alimenter le réacteur de recherche de Téhéran. Un uranium enrichi à au moins 90 % est nécessaire pour fabriquer une arme atomique, mais un enrichissement à 20 % des réserves actuelles de l'Iran représenterait une étape importante dans son programme nucléaire.
Avec les quelque 2 000 centrifugeuses aujourd'hui en service à Natanz, enrichir à 20 % prendrait environ un an aux scientifiques iraniens. En revanche, les étapes suivantes, comme le passage de 20 à 90 %, ne prendrait qu'environ six mois, et seulement entre 500 et 1 000 centrifugeuses.
Dans une lettre adressée mardi à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA, dépendant de l'ONU), les Etats-Unis, la Russie et la France mettent en doute la version du réacteur de recherche de Téhéran avancée par l'Iran, estimant que la décision d'enrichir à 20 % représente "une nouvelle étape vers la capacité à produire de l'uranium hautement enrichi".
L’Iran durcit ses positions
L'Iran a réagi à la missive adressée à l'AIEA par les grandes puissances, auxquelles s'est jointe la France, qui ont exigé l'arrêt immédiat du programme d'enrichissement de l'uranium. Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a transmis le refus catégorique de son pays.
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