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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 14:20
" Notre campagne d'information doit s'aider des médias juifs "



 
 No 116 24 mars 2010, Portrait

Ceux qui ont la critique facile se sont empressés de s'en moquer, mais d'autres apprécient qu'enfin, le gouvernement israélien œuvre afin pour améliorer l'image de marque négative dont il fait l'objet de la part des grands médias occidentaux. Une chose est sure : la campagne d'information lancée par le ministère de la Diaspora et de la Hasbara n'a laissé personne indifférent. Le responsable en est le ministre Youli Edelstein qui a reçu Hamodia pour détailler son projet.

- Hamodia : Votre ministère avec le soutien de l'ensemble du gouvernement a lancé ces dernières semaines une vaste campagne d'information qui encourage les Israéliens voyageant à l'étranger à devenir les ambassadeurs officieux de l'État d'Israël et à tenter d'expliquer la position israélienne. Quel est le but d'une telle campagne ?
- Youli Edelstein : l'objectif prioritaire de cette campagne " Masbirim Israël " (Expliquer Israël) est de modifier l'image de marque négative d'Israël à l'étranger, et de lutter contre l'atmosphère d'hostilité dont notre pays est victime, atmosphère qui s'est malheureusement dégradée, ces dernières années. Nous partons du principe que chaque Israélien , qu'il soit touriste, homme d'affaires, ou universitaire, est capable d'expliquer à des interlocuteurs qu'il rencontre à l'étranger qu'Israël n'est pas seulement un pays en conflit, mais aussi et surtout un pays dynamique qui crée, se développe.
Bien sûr, ces Israéliens doivent être capable de répondre à des questions difficiles, comme par exemple, la situation sur le mont du Temple. Pour les aider, nous leur distribuons à l'aéroport des brochures d'informations précises et concises et nous leur proposons aussi de se servir de notre site sur internet.
- Mais cette campagne est aujourd'hui dirigée uniquement vers les Israéliens. Pourquoi ne pas l'orienter aussi vers les Juifs de Diaspora qui eux " baignent " en permanence dans cette atmosphère d'hostilité envers l'État d'Israël ?
- C'est une excellente question : nous travaillons déjà sur la seconde étape de cette campagne qui elle sera effectivement dirigée vers les communautés juives de Diaspora. Nous comptons, en particulier, sur le soutien des jeunes Juifs qui ont participé, au cours des dernières années, à des programmes de découverte d'Israël comme Taglit et Massa et même nous voulons compter sur le soutien des milliers de jeunes, qui chaque année, viennent étudier dans les yéchivot israéliennes toutes tendances confondues. Ces jeunes sont impliqués dans leur communauté et ils connaissent la réalité israélienne sur le terrain. Ils sont donc très crédibles. Par la suite, nous prévoyons de sélectionner les meilleurs pour les former en Israël. Nous espérons former un " réservoir " de milliers de jeunes qui seront capables " d'expliquer " Israël le plus objectivement. Ce programme sera financé par l'Agence Juive, le gouvernement israélien et par des donateurs juifs.
- Pensez-vous qu'il y a matière à impliquer les organisations juives dans ce travail d'information. Prévoyez-vous par exemple d'impliquer des organismes tels que le CRIF ou le Consistoire en France ?
- Je dois dire qu'au début, j'avais quelques appréhensions à ce sujet. Je craignais que les responsables communautaires nous repoussent poliment en disant : " Merci, mais nous ne sommes pas l'ambassade d'Israël ". Or, au contraire les réactions de ces responsables communautaires ont été très positives. Ils souhaitent réellement être partie prenante et veulent améliorer l'image de marque d'Israël. Donc, lorsque notre seconde phase sera prête, nous serons en contact étroit avec les organisations juives et nous leur demanderons de nous recommander les personnes les plus adéquates pour remplir cette mission d'hasbara israélienne.
- Prenons par exemple les Juifs de France. Quels sont, ou seront, les moyens que l'État d'Israël mettra à leur disposition pour mieux expliquer sa politique et son action ?
- Les deux étapes reposent sur deux suppositions : qu'il est nécessaire d'améliorer l'image de marque d'Israël et que ne nous ne disposons pas de pétrodollars pour créer des journaux, des radios et des médias qui présenteront de manière équilibrée, la réalité en Israël ! Selon un récent sondage, 85 % des Israéliens se sont déclarés prêts à aider Israël s'ils disposaient des instruments indispensables pour le faire. Nous pensons également que de nombreux Juifs des communautés de Diaspora ont une fibre sensible pour Israël. Nous allons donc essayer de montrer à travers eux, les beaux côtés d'Israël: le niveau de sa médecine, son positionnement de leader en haute technologie, et d'autres encore. C'est ainsi que nous pourrons lutter contre l'arme de la démonisation utilisée par nos ennemis. Il faut que le monde entier arrête de penser qu'un Israélien est un soldat qui tire sur des enfants palestiniens. Lorsque l'image d'Israël sera plus complète, nous espérons que cela modifiera l'atmosphère.
- Excusez moi, mais concrètement, il y a en France ou dans d'autres communautés, des médias et des journaux juifs qui, au jour le jour, diffusent une information plus équilibrée. Ils font déjà l'essentiel du travail. Pourquoi ne pas les impliquer dans cette campagne ? Pourquoi ne pas les soutenir ?
- Lors de la réunion que nous avons consacrée à la préparation de ce plan de hasbara, j'ai rappelé que nous sommes toujours en train de " courir " après les journalistes des grands médias ou des grands journaux comme Le New York Times ou le Figaro et que nous oublions qu'il y a un nombre important de médias juifs à travers le monde qui sont dans l'absolu prêts à travailler à nos côtés. Je suis persuadé que nous devons d'abord toucher, via les médias juifs, nos soutiens les plus inconditionnels au sein des communautés juives, avant de nous tourner vers des médias plus généraux qui souvent n'ont que faire de ce que nous leur disons. Nous devons coopérer en priorité avec ces médias juifs et leur fournir en priorité les informations que nous voulons diffuser. Je suis persuadé que ces médias juifs sont un vecteur d'information extrêmement important. Ce sont nos alliés les plus précieux. Je dois même vous révéler que nous voulions organiser, dès cette année, un congrès international des médias juifs en Israël, justement dans cette perspective d'en rassembler les forces vives. Mais malheureusement, nous avons dû renoncer faute de temps. J'espère que l'an prochain nous organiserons ce congrès.
- La presse israélienne est une presse libéralisée qui est souvent très critique envers l'actuel gouvernement israélien. Et souvent dans les communautés juives de Diaspora, on entend des responsables affirmer qu'il leur est plus difficile de défendre le gouvernement israélien lorsque la presse israélienne les fustige. Comment réagissez vous à cela ?
- C'est vrai, nous connaissons ce phénomène qui n'est pas évident. Et je vais même plus loin que vous : nous sommes stupéfaits de constater qu'à l'étranger, les chefs de file des campagnes de dénigrement d'Israël sont souvent des Israéliens qui ne vivent plus dans le pays ou même des Juifs issus de courant marginaux qui n'hésitent pas à le salir publiquement. Autre exemple problématique:parfois, nous parvenons à convaincre des non-Juifs qui visitent Israël, et en reviennent séduits. Mais de retour au travail, ils se retrouvent face à un collègue juif qui n'hésite pas à noircir Israël ! À cela je n'ai qu'une réponse : Israël est une démocratie, pour le meilleur et pour le pire. Je voudrais bien que l'on me dise quel autre pays du Proche Orient aurait toléré une presse aussi libre ?!
- Aujourd'hui quels sont les moyens, instruments et messages qui peuvent séduire des médias généralistes alors que ces médias reconnaissent ouvertement qu'il n'y a rien d'autre que le conflit israélo-palestinien qui les intéresse ?
- Je pense qu'il faut que nous cessions de nous focaliser vers les très grands médias nationaux. Aujourd'hui, la presse étrangère ce n'est plus seulement Libération, Le Figaro ou le Washington Post. Il y a aujourd'hui des journaux locaux extrêmement populaires, des quotidiens gratuits et des radios régionales qui n'ont pas toujours les moyens de financer, à plein temps, un correspondant permanent pour qu'il se consacre au conflit israélo- palestinien. Ces médias utilisent les services de l'AFP, ou d'autre agence. Il est possible d'agir auprès d'eux car souvent leur audience est fidélisée et ils sont généralement intéressés par une autre forme d'information en provenance d'Israël. Et cela se rajoute à notre action sur Internet via des réseaux très populaires comme Facebook ou Twitter. Tout cela, nous le faisons pour contrer ces 20 terribles secondes où l'ont ne voit sur les écrans des télévision qu'un soldat israélien tirer en direction d'un Palestinien.
- Parlons un peu des messages que vous souhaitez diffuser. Et prenons la situation politique actuelle : il y a aujourd'hui dans le gouvernement israélien côte à côte : Itz’hak Hertzog (Travailliste) et Avigdor Liberman (Israël Beteinou). Comment peut-on parler d'une seule voix avec un tel gouvernement ?
- Dans notre campagne populaire, je n'ai pas l'intention d'être un " commissaire ". Je ne veux pas dicter à mes interlocuteurs des réponses toutes faites. Je dois leur suggérer une manière de réfléchir et de mieux comprendre la réalité.
Alors en tant que gouvernement, je crois qu'il est évident qu'un ministre ne s'exprime pas de la même manière lorsqu'il s'adresse à des militants de son parti ou devant des médias étrangers. Il faut faire preuve de bon sens. Il y a des nuances. Nous restons dans certaines limites qu'il ne faut pas dépasser : ces limites sont celles qui permettent au gouvernement d'exister et de se maintenir : c'est la plateforme commune. Lorsque je m'adresse aux médias étrangers, je fais abstraction de mes propres idées pour défendre la position officielle du gouvernement.
- Je voudrais, pour terminer, vous mettre à l'épreuve : comment expliqueriez-vous la crise de ces deux dernières semaines entre Israël et les États-Unis, à un interlocuteur français ?
- J'aurais avancé trois points importants : d'abord, avant l'annonce de la construction à Ramat Chlomo pendant et après la crise, le gouvernement n'a jamais annoncé le gel de la construction dans les quartiers-est de Jérusalem et nous continuerons à construire sur place et j'insisterais sur le droit légitime du peuple juif sur Jérusalem qui n'a jamais été la capitale d'une autre nation que la nation juive. Ensuite je soulignerais que plusieurs ministres pensent qu'il y a eu une erreur de timing dans l'annonce de cette mesure au moment même ou le vice-président américain Joe Biden se trouvait en Israël et je rappellerais que Binyamin Nétanyaou s'est excusé. Le troisième point, c'est que les relations entre Israël et les États-Unis sont solides et reposent sur des intérêts stratégiques communs. Je préciserais qu'il y a eu dans le passé de telles crises entre les leaders des deux pays et que par la suite tout est rentré dans l'ordre. Donc. je pense qu'il faut remettre les choses dans leur proportion.


voir 'Comment expliquer "Israel" lorsque la presse israélienne est hostile à Netanyahou ?'
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commentaires

A
<br /> Je pense surtout qu'Israël a une énorme lacune que n'ont pas ses adversaires, une lacune qui est très paradoxale étant donné le haut niveau technologique d'Israël : notre pays semble très attaché à<br /> la presse traditionnelle (presse écrite), c'est une excellente chose, mais il est fondamental qu'Israël commence à être accessible aussi en ligne ! La plus grande part de la désinformation<br /> antisémite / antisioniste se fait par des sites web (info- Palestine.net, France-Palestine.org, Palestinefr.net, alterinfo.net, etc...) et pour défendre Israël, nous n'avons que quelques blogs<br /> faits par des particuliers comme Aschkel.info, comme L'Argument (mon blog anciennement appelé Fight For Truth), comme drzz.info (qui, hélas, est politiquement très proche de l'extrême-droite<br /> française à en juger par certains articles qui y sont publiés et les commentaires d'une bonne partie de ses lecteurs), comme Israël Actuaités (qui publie des articles beaucoup trop succincts),<br /> quelques beaucoup sites trop rares comme Jérusalem Post, et beaucoup de site qui sont inactifs car ils ne sont qu'une vitrine commerciale des journaux qu'ils représentent. Il est grand temps que<br /> nous nous défendions sur les lieux où l'on nous attaque,sur le web, et que l'on n'attende pas d'être attaqués pour diffuser l'info ! Bref, il nous faut du nouveau sur le web, avec des sites<br /> d'information juifs bien référencés et diffusant l'actualité israélienne telle qu'elle est, et non déformée comme le font les médias occidentaux. Je pense qu'il y a une véritable urgence que cela<br /> soit mis sur pied dans les meilleurs délais et que de véritables équipes professionnelles s'y collent, et non plus les particuliers qui tentent désespérément de défendre Israël, parfois de manière<br /> exacerbée et infondée, parfois de manière sincère, calme et posée, contre les attaques qu'il subit.<br /> <br /> <br />
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