L'Iran s'est déclaré prêt à un enrichissement de son uranium à l'étranger comme le demandent les Nations unies. Le président Mahmoud Ahmadinejad l'a annoncé mardi dans un entretien accordé à la télévision d'Etat. Il a déclaré que Téhéran n'avait aucun "problème" à donner son uranium faiblement enrichi et à le récupérer enrichi à 20 % quelques mois après. Cette annonce pourrait constituer une inflexion dans la position de l'Iran, qui jusqu'alors n'avait pas officiellement approuvé cette hypothèse.
"Si les commentaires de M. Ahmadinejad reflètent une position iranienne mise à jour, nous attendons que l'Iran en informe l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique)", a déclaré Mike Hammer, porte-parole de la Maison Blanche. Les Etats-Unis pressent actuellement la communauté internationale d'imposer de nouvelles sanctions, plus sévères, à la République islamique, en représailles de son insistance à développer sans contrôles son programme nucléaire.
"Il n'y a pas de problème"
Plusieurs pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir acquérir l'arme nucléaire dans le cadre de ce programme. Téhéran assure que les applications en seront exclusivement civiles. Aucun porte-parole de l'AIEA n'a pu être joint dans l'immédiat.
"Si nous les autorisons à le prendre, il n'y a pas de problème. Nous signons un contrat pour donner de l'uranium enrichi à 3,5 % et recevoir" cet uranium "enrichi à 20 % après quatre ou cinq mois", a déclaré Mahmoud Ahmadinejad. Le projet de l'AIEA prévoit plutôt un délai d'un an. Le président iranien a rejeté les inquiétudes émises par ceux qu'il a qualifiés de "collègues" quant à la possibilité que l'uranium ne soit pas rendu à l'Iran, en soulignant que Téhéran y répondrait en continuant à produire son propre uranium enrichi.
Ahmadinejad n'a pas précisé s'il était prêt à satisfaire une condition de la communauté internationale consistant à confier tout le stock d'uranium concerné par cette mesure en une fois.
Il a en revanche répété son invitation aux puissances internationales dotées de la technologie nécessaire à venir elles-mêmes bâtir les centrales iraniennes, comme le fait déjà la Russie. "Ils veulent coopérer, très bien, coopérons (...). Qu'ils viennent nous construire 20 centrales. Russie, France, Etats-Unis, venez, construisez", a-t-il déclaré.
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