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Une commission d'enquête spéciale a été établie par le chef de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas. Son objectif : se plonger dans une série d'affaires de corruption aux plus hauts rangs du leadership palestinien. Plusieurs suspects et témoins ont déjà été convoqués, précise Rafik Natsheh, l'un des membres de la commission.
Celle-ci a été formée suite aux révélations de l'ancien responsable de l'unité anti-corruption des services de renseignements de l'AP, Fahmi Shabaneh. Ce dernier avait levé le voile sur plusieurs affaires de délits sexuels, ainsi que de corruption financière et administrative impliquant des hauts responsables palestiniens. Pour l'heure, les découvertes de Shabaneh ont conduit à la suspension de Rafik Husseini, directeur du bureau de Mahmoud Abbas, et celle d'une secrétaire de l'entourage du chef de l'AP. Husseini avait été filmé, par Shabaneh et son équipe, nu dans une chambre avec une jeune femme chrétienne. Celle-ci devait obtenir l'aide du responsable palestinien en échange de faveurs sexuelles.
Blanchir l'entourage d'Abbas ?
L'affaire, révélée fin janvier par le Jerusalem Post, a déclenché une véritable onde de choc à travers les territoires palestiniens et le monde arabe. Il s'agit de la première fois qu'un haut représentant de l'Autorité palestinienne est pris en faute de cette manière.
Depuis, Shabaneh a créé son propre site Internet, hekayaty.com ("mon histoire", en arabe), où il révèle presque toutes les semaines une nouvelle affaire de corruption impliquant des responsables palestiniens de haut rang. Il reste déterminé à poursuivre sa campagne anti-corruption jusqu'à ce que "tous les coupables soient démis de leurs fonctions et jugés".
Quant à la nouvelle commission d'enquête, Shabaneh est assez pessimiste. Elle sera dirigée par Saleh Rafat, secrétaire général du parti du peuple - l'ancien parti communiste palestinien. Les deux autres membres sont : Ali Muhana, président du syndicat des journalistes palestiniens, et Rafik Natsheh, récemment nommé "représentant personnel" de Mahmoud Abbas. Tous les trois sont connus pour leurs liens étroits avec le chef de l'AP. Phénomène qui laisse à penser que l'unique objectif de cette opération anti-corruption vise à exonérer l'entourage d'Abbas d'éventuels méfaits.