La Haftarah de ‘Houkat est extraite du Livre des Juges, chapitre 11. C'est l'histoire de Yifta’h (Jephté), le Guiladite, qui devint chef et Juge du peuple juif à une époque de crise. Il fut le 9ème Juge parmi les treize – d'Otniel à Samson – qui gouvernèrent le peuple d'Israël pendant une période de plus de trois cents ans à la mort de Josué (2516-2830 après la Création). Jephté mourut en l'an 2787.
Il avait été chassé de la maison par ses demi-frères qui voulaient le frustrer de sa part de l'héritage paternel. Quand les Ammonites déclarèrent la guerre aux Israélites, les anciens de Guilad allèrent trouver Jephté qui vivait en exil, le prièrent de se mettre à la tête des combattants et l'élurent chef et Juge des enfants d'Israël. Guilad, sur la rive orientale du Jourdain, se trouvait à la frontière du territoire convoité par les Ammonites.
Jephté, soucieux d'éviter la guerre, envoya des messagers de paix au roi d'Ammon. Ce dernier revendiqua tout le territoire situé de part et d'autre des trois fleuves, l'Arnon, le Yabbok et le Jourdain en Transjordanie, territoire qu'Israël avait conquis dans sa marche vers la Terre Promise.
Jephté répondit que le peuple juif n'avait jamais fait la guerre à Ammon ou à Moab, et ne s'était jamais emparé de terres leur appartenant. Le territoire en question avait été enlevé à Si’hon, le roi Amoréen, quand il refusa aux enfants d'Israël le passage pacifique à travers son pays ; il les avait provoqués au combat et fut mis en déroute. Si le pays de Si’hon comprenait un territoire qui avait appartenu une fois à Ammon et à Moab, c'est à Si’hon même qu'il fallait le réclamer. En fait, il avait été donné par D.ieu aux enfants d'Israël, comme le reste de la Terre Promise. Ces derniers y avaient vécu pendant trois cents ans et n'entendaient nullement le céder aux Ammonites. De plus, Jephté rappela au roi d'Ammon ce qui était arrivé au méchant Balak, roi de Moab, et avertit son ennemi qu'il connaîtrait le même sort.
Le roi d'Ammon resta sourd aux appels de Jephté. La guerre éclata. D.ieu accorda à Jephté la victoire complète sur les Ammonites.
Le rapport entre la Haftarah et la Paracha est évident. C'est dans cette dernière que nous sont contées la rencontre du peuple juif, à sa sortie d'Égypte, avec les peuples d'Edom, de Moab et d'Amor, la guerre contre Si’hon et la conquête de tout son territoire, c’est-à-dire les mêmes événements mentionnés dans la Haftarah quelque trois cents ans plus tard.
Tant la Paracha que la Haftarah nous apprennent beaucoup de choses sur la Providence divine, et sur la manière dont D.ieu prend soin de notre peuple et le protège en cas de danger.