Pasdaran : création d’une nouvelle unité
Par Gilles Raphel
Pour :
http://www.aschkel.info/ et http://lessakele.over-blog.fr
Les Sepah-e Pasdaran-e Enghelab-e Islami ou Gardiens de la Révolution Islamique (GRI) ou encore Sepah-e Pasdaran abrégé en Pasdaran auraient mis en place une nouvelle unité de renseignement nommée :Organisation de renseignement du corps des Gardiens de la Révolution Islamique.
Qui sont les Pasdaran, pourquoi une nouvelle unité ?
Les Pasdaran sont les chiens de garde de la république islamique d’Iran, regroupés au sein d’une organisation paramilitaire créée par décret de Khomeini le 5 mai 1979, ils sont, en théorie, sous la tutelle directe du Guide de la révolution, le chef de l’état iranien, soit actuellement Ali Khamenei. Le président Ahmadinejad est issu de leurs rangs.
Représentant l’armée idéologique du pouvoir, ils sont le pouvoir même, d’une part, ils ont, grâce au Conseil des Gardiens, invalidés l’élection de nombreux parlementaires réformateurs lors des élections législatives de 2008, d’autre part, Ahmadinejad a placé des hommes venant des Pasradan à tous les niveaux de l’exécutif : ministères, préfectures, organisations publiques, gestion des grands projets nationaux. Ils contrôleraient ainsi une vaste part de l’économie du pays dont 57% des produits d’importation et 30% des exportations (source Mehdi Abrichamtchi in : les gardiens de la Révolution, éd. Picollec).
Leur nombre est estimé à 180 000 et leur quartier général est à la base aérienne de Doshan Tappeh, leur commandant est le général de division Mohammad-Ali (Aziz) Jaafari. Ils sont inscrits sur la liste des organisations terroristes des Etats-Unis.
Les Pasradan sont organisés en plusieurs unités :
Les Forces terrestres des gardiens de la révolution, soit environ 110 000, (dont 40 000 occupés aux affaires commerciales et économiques – dont le trafic du matériel nucléaire) en charge du renseignement intérieur et d’une action de police. Ils devraient prochainement être rejoints par la force des miliciens islamistes Bassidjis qui serait donc placée sous commandement unique.
Les Forces maritimes des gardiens de la révolution, environ 25 000 hommes, en charge de la défense côtière, de l’organisation des trafics d’armes par voie maritime ainsi que des exfiltrations des Pasradan œuvrant à l’étranger.
Les Forces aériennes des gardiens de la révolution, environ 20 000 hommes, en charge des sites de lancement des missiles iraniens et donc des projets de missiles balistiques nucléaires ou non.
La force Al-Qods, en charge des opérations extérieures, principalement assassinats d’opposants, renseignement et formation des troupes islamistes étrangères. Elle a été très présente en Bosnie-Herzégovine durant la guerre du Serbie, elle est très présente aujourd’hui en Irak, au Yémen, au Soudan, en Erythrée, en Somalie, au Venezuela et enfin au Liban. Au Liban elle dispose d’un quartier général à Ras al-Aïn (Baalbek) ainsi que de cinq commandements opérationnels (Beyrouth-sud, Aïn Boussawr, Mlita et Macheghara dans la plaine de la Beka’a. Le commandant d’al Qods au Liban est Assadalah Hadji Reza Asgar alias Abou Asager pour son nom de guerre.
Pourquoi donc une nouvelle structure, l’Organisation de renseignement du corps des Gardiens de la révolution islamique ?
Elle aurait été pensée en juin, au moment des émeutes suivant l’élection présidentielle, et pleinement activée en octobre.
Plusieurs pistes d’analyse quant à sa création :
Développer le renseignement interne dans le cadre de la montée du mécontentement du peuple iranien. Il s’agit d’une réponse a priori envisageable bien que l’unité de renseignement des Pasdaran soit déjà excessivement puissante.
Renforcer le pouvoir du chef suprême Ali Khamenei, sans doute oui, mais l’impression donnée par cette nouvelle force tend à nous faire penser que les Pasdaran, déjà maîtres du pays, cherchent plutôt à se renforcer eux-mêmes, ils deviennent l’hyper puissance policière, militaire, politique et économique.
Protéger le nucléaire iranien, et c’est la piste que nous privilégierons. L’Iran actuel est totalement obnubilé pour devenir une puissance nucléaire militaire, les pressions internationales s’accentuant, le risque de frappes se précisant, il a développé cette nouvelle unité de confiance pour : pouvoir poursuivre l’approvisionnement en matériel nécessaire à ses installations d’enrichissement d’uranium, conduire des actions de contre-espionnage afin d’éviter des opérations de pays externes autour des sites nucléaires, trouver des contacts à l’étranger pour accélérer la progression du programme atomique.
L’Organisation de renseignement du corps des Gardiens de la révolution islamique est donc vraisemblablement et uniquement destinée à protéger et activer le programme d’armement nucléaire iranien.
En juin 2010, l’Iran sera en capacité de procéder à des essais nucléaires, dans 7 petits mois et demi, le missile balistique et la bombe atomique iraniens seront une réalité. Il reste peu de temps pour négocier ….
commenter cet article …