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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 21:39

 

 

POLLARD : c 'est le moment de crier

 

 

  
Jerusalem Post 21/

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=200329

 

Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

 

 

 

Il y a peu de chances pour qu’une campagne publique permette d’obtenir la libération de Pollard. Mais si Israël veut vraiment faire quelque chose, ses actions doivent se concentrer dans le domaine public.

 

   

La nouvelle campagne appelant à la libération de l’agent israélien Jonathan Pollard emprisonné aux USA est de beaucoup de manières dans un drôle d’état. Pollard a été arrêté en 1985 et condamné pour un chef d’inculpation : le transfert d’information classifiée à Israël alors qu’il servait dans le renseignement de la marine américaine. Il plaida coupable pour cette accusation dans le cadre d’un accord de ‘plaider-coupable’ selon lequel le procureur des USA promettait de ne pas requérir une condamnation à perpétuité.

 

Malgré cela, Pollard fut condamné à perpétuité. Jusqu’à ce jour, il a purgé 25 ans, pour la plus grande partie à l’isolement et dans des prisons de très haute sécurité. Sa santé est médiocre. Il a exprimé de façon répétée du remords pour son crime.

 

La sentence de Pollard et le traitement qu’il reçu sont très disproportionnés par rapport aux condamnations appliquées à des agents d’autres gouvernements étrangers amis, pris à voler de l’information classifiée aux USA. Leur sentence moyenne est de sept ans de prison. D’ordinaire, ils accomplissent leur peine dans des prisons de sécurité minimale ou moyenne, et ils sont couramment libérés au bout de quatre ans. 

 

Les seuls coupables ayant eu des sentences similaires sont les espions soviétiques Robert Hanssen et Aldrich Ames. Alors que Pollard a transmis de l’information à Israël pendant 18 mois, Ames et Hanssen ont tous deux servi les Soviétiques – ennemi principal des USA – pendant des décennies. Leur travail d’espions a mené à la mort nombre d’agents américains opérant derrière le rideau de fer.

Pollard fut condamné à perpétuité parce que le secrétaire d’Etat à la défense d’alors, Caspar Weinberger, rédigea une note d’impact au juge en charge de l’affaire, dans laquelle il insinua qu’il avait transféré de l’information à l’Union soviétique ainsi qu’à Israêl. Weinberger aurait attribué la mort d’agents américains aux activités de Pollard.

 

On prouva que les accusations de Weinberger étaient fausses suite aux arrestations postérieures de Hanssen et Ames. Comme il s’avéra, le dommage que Weinberger avait attribué à Pollard était lié aux actes d’espionnage de ces deux-là.

 

Au cours des cinq dernières années, avec une pression accrue au cours des derniers mois, plusieurs anciens officiels américains de haut rang, qui avaient connaissance de première main des activités de Pollard, ont lancé un appel à sa libération immédiate. L’ancien directeur de la CIA, R. James Woolsey a déclaré que, contrairement aux allégations de Weinberger, aucun des documents volés par Pollard n’a été transféré aux soviétiques ou à un autre pays. Il y a quelques mois l’ancien sénateur Dennis de Concini, ancien président du Comité de sélection du renseignement au Sénat, envoya une lettre au  Président Barack Obama pour lui demander de libérer immédiatement Pollard de prison. Et en octobre, Lawrence Korb, qui servit comme secrétaire adjointe à la défense sous Weinberger, devint l’un des championnes les plus déclarées de la libération de Pollard. Korb travaille actuellement pour le ‘Center for American Progress’, étroitement lié avec la Maison Blanche d’Obama.


L’intérêt renouvelé pour la détresse de Pollard a recueilli beaucoup d’attention de la part des media locaux aussi. Après l’appel initial de Korb dans un éditorial de couverture publié dans le ‘Los Angeles Times’ en octobre, le journal Ma’ariv a publié un article important dans son supplément d’information de fin de semaine sur les souffrances de Pollard. Le journaliste Ben Kaspit a exigé que le Premier ministre Benyamin Netanyahou demande formellement à Obama de commuer la peine de Pollard et de libérer de prison.  


L’article du Ma’ariv a provoqué un pic de couverture médiatique en Novembre. Ce mois-ci, Pollard était de nouveau dans les journaux quand le gouvernement est intervenu pour aider son ancienne épouse Ann et son père à faire leur aliya après que le consulat de New York eût découvert qu’ils étaient tous deux malades et vivaient pauvrement.

 

La pression du public sur Netanyahou semble fonctionner. Avant lundi, il refusait de faire des déclarations publiques concernant Pollard. Lors de sa récente rencontre avec Obama, il refusa de remettre une lettre signée par 109 des 120 membres de la Knesset demandant formellement la libération de Pollard. D’un autre côté, une forte pression publique a amené Netanyahou à donner son accord initial pour parler à la manifestation de lundi à la Knesset en faveur de la libération de Pollard. Cependant, il a annulé sa venue au  dernier moment, en insistant pour se contenter d’une rencontre privée avec Korb et Esther, la femme de Pollard. Evidemment, davantage de pression peut et doit être appliquée.

 

D’un côté, le moment est peu propice pour renouveler la campagne en faveur de Pollard. C’est vrai d’abord à cause de la nature du président actuel, seul à détenir le pouvoir de le libérer.

Aujourd’hui, il est évident qu’Obama est le dirigeant le plus hostile auquel Israël ait fait face. Il est difficile d’imaginer les circonstances dans lesquelles il serait d’accord pour faire quelque chose pour Israël, que ses prédécesseurs largement plus favorables, George W. Bushet Bill Clinton, ont refusé.


Selon l’attitude d’Obama, il y a plus de chance à première vue de tenter de faire avancer le dossier Pollard par la diplomatie silencieuse. C’est l’argument que le secrétaire de cabinet Zvi Hauser a utilisé en témoignant devant la Knesset au début du mois. Hauser a déposé devant le Comité de Contrôle de l’Etat, pour répondre à la recommandation du contrôleur d’Etat Micha Lindenstrauss pour la mise en place par Netanyahou d’un comité ministériel supervisant une campagne publique formelle appelant à la libération de Pollard.  

 

Mais à la réflexion, la campagne actuelle est éminemment sensible. Pour comprendre pourquoi, nous devons envisager les bénéfices d’une diplomatie silencieuse et discrète. 

 
La diplomatie silencieuse fonctionne bien quand toutes les parties ont des intérêts conjoints et si leur dévoilement peut changer cette perception. Par exemple, Israël et ses voisins arabes perçoivent un intérêt partagé à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Mais suivant la nature de la politique arabe, cette perception, qui permet aux émules de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et de Bahreïn de travailler avec Israël pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires, disparaît dès le moment où la coopération est rendue publique.

 
De même, les sunnites et les chrétiens du Liban partagent le même intérêt qu’Israël à vaincre le Hezbollah. Mais leur capacité à travailler avec Israël dans ce sens est détruite au moment même où une telle entreprise devient publique.


La diplomatie silencieuse ne fonctionne pas quand il n’existe pas la perception d’intérêts partagés. Par exemple, les régimes qui répriment les droits de l’homme pour maintenir leur emprise sur le pouvoir ont peu d’intérêt à coopérer avec des sociétés libres, quand ces dernières exigent qu’ils libèrent des dissidents politiques de prison.

La diplomatie silencieuse dans le domaine des droits de l’homme entre les USA et l’Union soviétique pendant la Guerre Froide n’a jamais réussi, parce que les Soviétiques ont réalisé que s’ils ouvraient leur tyrannie à la critique intérieure, cela détruirait le système.

 
Et aujourd’hui, comme les élections parlementaires truquées au Caire et la répression continue à Téhéran contre les défenseurs de la démocratie le démontrent, la diplomatie silencieuse du gouvernement Obama dans le monde musulman au sujet des droits de l’homme et de la démocratie a totalement échoué.

 

C’est dans des cas comme ceux-là qu’une diplomatie publique bruyante devient pratiquable. Des campagnes publiques sont utiles quand un gouvernement souhaite en convaincre un autre de faire quelque chose dont celui-ci ne veut pas. La semaine dernière, nous avons eu un rappel de l’efficacité d’un tel comportement avec la publication des protocoles de réunions tenues par le président Richard Nixon dans le Bureau Ovale.

 

L’une de ces réunions comprenait une conversation entre Nixon et son secrétaire d’Etat Henry Kissinger, suivant un entretien avec le Premier ministre en Israël d’alors, Golda Meir. Elle avait demandé à Nixon de soutenir l’amendement Jackson-Vanek qui liait l’aide économique des USA à l’URSS à l’accord de celle-ci de permettre aux Juifs d’émigrer. Kissinger s’opposa à cette requête, déclarant à Nixon : « L’émigration de Juifs d’Union soviétique n’est pas un objectif de la politique étrangère américaine. Et s’ils mettent des Juifs dans des chambres à gaz en Union soviétique, ce n’est pas une préoccupation américaine.Peut-être une affaire humanitaire ». 


D’un côté, Kissinger avait raison.
 Utiliser des considérations humanitaires pour affaiblir la tyrannie soviétique ne concourait pas à aider les négociateurs américains du contrôle des armements, à marquer des points contre Leonid Brejnev. Mais à un niveau plus profond, il avait complètement tort.

 

L’amendement Jackson-Vanek ne fit pas qu’obliger les Soviétiques à permettre l’émigration de Juifs. Il entama un processus d’ouverture du système soviétique, qui se termina par la destruction du régime exactement une décennie plus tard.

 

Depuis sa prise de fonction, Obama a utilisé uniquement la diplomatie publique au Moyen-Orient, pour convaincre un seul gouvernement de prendre des mesures qu’il considérait opposées à ses intérêts. L’an dernier, il mena une campagne énergique de diplomatie publique, implacable, pour convaincre Netanyahou d’abroger les droits de propriété juive en Judée et Samarie. Et cela marcha.

 

Bien que cela affectât le sacro-saint pilier du sionisme qui veut que les droits juifs ne soient pas négociables, bien que cela affaiblît la position de Netanyahou dans son Parti et avec ses électeurs, bien que cela renforçât la guerre politique des Palestiniens contre Israël sur la scène internationale, Netanyahou céda. La pression publique qu’Obama exerça sur lui l’obligea à agir contre ses intérêts.


Les USA ne sont pas un empire du mal. Il est difficile de mesurer comment une demande ouverte de libération de Pollard sur des bases humanitaires peuvent retentir sur sa nature.

 

Et c’est bien ainsi. Mais le fait qu’Obama n’ait pas d’intérêt à libérer un agent israélien souffrant, qui fut expédié en prison par Weinberger et y demeure à cause des efforts de ceux qui haïssent Israël et prétendent à tort qu’il a causé un dommage indicible à la sécurité nationale des USA. De fait, beaucoup des détracteurs de Pollard sont membres du camp politique d’Obama.   


Israël ne peut pas attendre beaucoup de secours des Juifs américains, bien qu’ils s’avèrent être les bénéficiaires secondaires majeurs si Pollard est libéré. L’impact de ce dossier sur la communauté juive américaine a été démoralisant. Bien que les USA et Israël soient des alliés stratégiques qui partagent beaucoup d’intérêts communs, et combattent les mêmes ennemis, les détracteurs d’Israël dans la communauté de la politique étrangère des USA utilisent le cas Pollard comme excuse pour mettre en question la loyauté et le patriotisme des Juifs américains qui servent le gouvernement des USA et soutiennent Israël. Son maintien en incarcération jette une ombre prolongée sur la communauté juive américaine.

Il y a peu de chances pour qu’une campagne publique permette d’obtenir la libération de Pollard. Mais si Israël veut vraiment faire quelque chose, ses actions doivent se concentrer dans le domaine public. Comme nous l’avons vu, la diplomatie silencieuse, stratégie que le gouvernement de Netanyahou a choisie jusqu’à maintenant, ne le tirera jamais de prison.

Et Israël doit agir. La condamnation et le traitement injustes, injustifiés et discriminatoires de Pollard sont un symbole lamentable de la vulnérabilité juive. Sa souffrance personnelle est inhumaine, réelle et implacable. Il a besoin que nous nous dressions pour lui. Nous devons le faire. Et nous le ferons. Le moment est venu, avec tous les risques, de crier que Pollard doit être libéré. Maintenant.


caroline@carolineglick.com 

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commentaires

C
<br /> <br /> Personne ne va crier et la libération de Pollard est déjà entré dans d'une spirale nuageuse à une ligne droite pour qu'il recouvre sa liberté. Les fastidieuses<br /> et terribles années de prison et surtout sa santé dégradante, trop évidente, hélas plaident en sa faveur. Ceci dit, une étude exhaustive des articles de presse sur cette<br /> affaire montrent que la demande de libération de Pollard aurait fait l'objet d'un avis défavorable de la part de M.Georges Tenet, ancien Directeur-général de l'Agence américaine de<br /> renseignement. Ce niet et celui d'un autre organisme de sécurité opérant à l'intérieur des USA auraient empêché jadis un dénouement heureux de l'affaire. Si des bulletins de renseignement<br /> ayant été peaufinés par des agents opérationnels et que la hièrarchie au sein des services américains avaient approuvé les résultats des recherches, n'aurait-il pas été plus juste de procéder à<br /> des vérifications par le biais d'une contre-enquête afin de démolir le dossier probablement trop tricoter et qui a été transmis à M. Weinberger. Celui-ci comme les grands<br /> responsables de l'Adminitration américaine ne peuvent prendre une décision que sur la base de dossiers. Mais qu'en est-il si ces derniers devaient être démesurément exagérés?<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Pollard va être libéré après une longue peine de prison dans un pénitentier de haute sécurité aux Etats-Unis. La sentence en rapport avec les faits qui lui étaient reprochés fût très lourde. Le<br /> tribunal aurait été influencé par l'intervention de M. Caspar Weinberger qui s'est certainement basé sur un dossier transmis par les Services de renseignement. Ceci dit, je recommande de ne<br /> pas recourir à des pressions du public pour pouvoir obtenir la libération de Pollard, car je trouve que cette démarche est maladroite et ne servira au contraire qu'à raviver la tension en rendant<br /> l'affaire beaucoup plus complexe. Cependant, Caroline B. Glick a évoqué dans son article les rapports de Eretz Israël avec les pays arabes en redoudant que ses relations soient<br /> publiques et du coup affecteront négativement le processus d'une relaxe de Pollard. Or, ce qu'elle ignore, c'est que Jérusalem a procédé de fond en comble à<br /> des changements de sa politique extérieure. L'Etat juif a exigé dorénavant que tout pays arabe qui souhaiterait normaliser ses rapports le déclare ouvertement et n'acceptera plus<br /> l'expression machiavélique des Etats arabes: "Oui pour des relations discrètes seulement parce nous ne sommes pas prêts". En outre, l'Egypte a opté pour des relations officielles et il<br /> n'est plus question pour Jérusalem de patienter et de regarder ce cinéma des Etats arabes. Par ailleurs, le cas de la communauté palestinienne reste une affaire intérieure<br /> strictement israélienne et l'Etat hébreu qui demeure une démocratie est le mieux placé pour gérer l'avenir de sa minorité. Enfin, j'ai envoyé un mail l'année dernière à M. le<br /> Vice-président des USA, M. joe Bidden le priant de réexaminer pour des raisons humanitaires le dossier Pollard pour que ce brave homme puisse jouir de la liberté. Plus, j'ai<br /> prévenu M. bidden que l'affaire Pollard risquait de prendre une tournure très grave dans l'hypothèse que les Grands Rabbins pourraient s'emparer du cas d'un homme qui après des décennies de<br /> silence. Il ne pourra même pas dire le reste de vive voix. Fier, pur, dur, sensible et discrèt comme une tombe. Non Caroline, Pollard n'est pas le genre à exprimer des<br /> remords. Un sioniste qui doit rêver de la Terre promise pour vivre. Cela dit, le jugement prononcé contre Pollard par la justice américaine quoique très sévère n'a jamais été entaché de<br /> dicrimination religieuse. L'Administration américaine est souveraine et nous devons préserver les relations stratégiques et fraternelles entre Jérusalem et Washington. En tant que<br /> sympathisant du sionisme, j'ai fait ce que j'ai pu pour Pollard. Les internautes découvriront plus tard que mon initiative à cet égard aurait été déterminante dans la libération de<br /> Pollard et je peux vous assurer que je ne cherche pas la gloriole et ses futilités. Je l'ai fait de tout mon coeur.  <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Où Pollard s'est brisé, il fait peu de doutes que la plupart d'entre nous auraient réussi par simple prudence. Jonathan Pollard a toujours été loyal aux Etats-Unis et  la prunelle de ses<br /> yeux demeure le sionisme. Dans l'esprit de ce brave homme, c'est l'idéal qui primait avant tout. Supposez qu'aujourd'hui, de même, il survienne un autre américain,<br /> mais étiqueté Chrétien conservateur (prosioniste) et qui se mette à plaider son innocence devant un Tribunal aux USA pour un chef d'inculpation similaire. Il sait par<br /> quelle genre de musique on lui ferait tout de suite danser et la condamnation serait certainement moins lourde pour lui que celle qui a été infligée à Pollard et ne<br /> déclencherait pas un si grand tintamarre. <br /> <br /> <br /> <br />
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