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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 20:18

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

 

Pourquoi il faut ouvrir l’œil sur Damas et Le Caire quand pleuvent les Grads sur le Sud.

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

lessakele/le-hamas-tente-t-il-de-sauver-la-face-d-assad-quand-les-kurdes-et-villes-de-syrie-sont-dans-la-place-

 

Chaque jour qui passe, Assad espère pouvoir poursuivre le massacre à huis-clos, pendant que le Hamas occupe la scène médiatique en bombardant Ashkelon, Ashdod, BeerSheva…

 

 

Ce jour, les nouvelles en provenance de Banias (port du nord syrien) et de bien d’autres secteurs, comme Deraa, Deir Ez Zor, annoncent leur quota de morts, alors que les communications avec les villes-cibles du régime Assad sont coupées. A Banias, le frère de Bachar, le sanguinaire Maher a lancé sa 4è division blindée alaouite et au moins 10 personnes ont laissé la vie ; à Deir-Ez-Zor, au moins vingt autres ont connu le même sort, à Deraa, l’armée tire à balles réelles sur les foules assemblées pour les funérailles des « martyrs » de vendredi dernier. Des dépouilles n’ont pas été retournées à leurs familles, des opposants sont kidnappés et ne réapparaissent jamais… etc.

 

 

Le Hamas, quant à lui, entretient une terreur suffisante sur les villes du sud israélien pour maintenir les citoyens près des abris, mais surtout escompter que son offensive durera le temps nécessaire :

 

- Pour que Bachar reprenne la main sur les villes syriennes en effervescence

- Pour que l’opinion publique se détourne des guerres « ratées » de l’oncle Obama : le statuquo se prolonge en Libye. L’Amérique est déjà sur le repli et Kadhafi maintient sa progression, menaçant toujours les « rebelles »

- Pour que la Ligue Arabe vienne à sa rescousse, dans un bon vieil élan de « solidarité », exigeant le même traitement envers Jérusalem qu’à Tripoli :

- C’est Amr Moussa qui a, aujourd’hui, fait la demande d’une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Bande de Gaza

- Si l’exigence paraît inconsidérée aujourd’hui, qu’en serait-il dans 4 mois d’ici, alors que la proclamation d’un Etat Palestinien, conjointe au Fatah et au Hamas, enfin réconciliés par l’entremise égyptienne, tiendrait l’agenda de l’ONU ?

 

 

L’objectif, jusqu’en fin septembre 2011, sera donc de maintenir, autant que faire se peut, le front ouvert avec Israël, tout en programmant ce processus de « réconciliation » avec le Fatah d’Abbas, par l’entremise de la médiation égyptienne. Par Palestiniens interposés, ce sont, en fait, les anciens frères ennemis égyptiens et syriens qui tentent de reformer le couple mythique du panarabisme de Nasser et Hafez el Assad, jusqu’à la « trahison » d’Anouar el Sadate, qui a permis l’entrée massive des Etats-Unis dans la danse, au Moyen-Orient. Celui-ci, en recherchant la protection américaine, a perturbé le jeu classique des Arabes réfugiés derrière le bouclier soviétique, durant la guerre froide. Si l’Union soviétique a été mise sur la touche en Afghanistan, l’Amérique, par son implication dans des guerres coûteuses et pas aussi victorieuses qu’elle aurait pu l’escompter, se trouve, aujourd’hui sur une pente déclinante similaire. Elle n’est, en tout cas, plus en mesure d’imposer ses vues, à travers des dictatures réputées plus ou moins « modérées », mais désormais incapables de tenir leurs peuples.

 

 

C’est l’enseignement que le monde arabe peut, d’ores et déjà, tirer du fiasco libyen, où Obama a, ni plus ni moins « planté là » Français et Britanniques, en leur confiant les rênes et le droit d’accolade avec leurs nouveaux amis rebelles. L’Administration américaine s’est lancée dans une guerre par procuration, sous couvert de l’ONU, sans la moindre intention de joindre les moyens à la parole et en laissant le front tourner au vinaigre ou à la guerre de position (éembourbement"), puisque les protagonistes se valent, en matière de vertu « démocratique ».

 

 Le sud d’Israël, à ce rythme, n’est donc pas près de connaître l’accalmie. Il s’agira, pour les propagandistes palestiniens, de faire admettre aux Occidentaux, par différentes opérations alternantes, de tirs de missiles, puis de « pacifiques » embarcations turques et d’autres nationalités, que le dernier obstacle à la paix, c’est le blocus de la Bande de Gaza. De son côté, l’Egypte ne devrait guère être trop regardante à rouvrir, un jour ou l’autre, le passage de Rafah, pour que les groupes terroristes puissent s’approvisionner en armes de plus en plus lourdes, étendant toujours plus leur rayon d’action.

 

Le Hezbollah, au nord, pourrait, également, entrer dans la danse, à la mesure d’une pacification dans le sang en Syrie, de façon à ne pas être surpris par une rupture soudaine de son approvisionnement en armes, pour causes de troubles politiques persistants.

 

 

D’ici là, donc, pour l’état-major irano-syrien téléguidant le Hamas, coordonné par le Hezbollah à Beyrouth, il faut tout faire pour tenir le challenge. Assad doit être en mesure de mâter son peuple, tout en annonçant des « réformes inspirées du modèle européen » (sic.). Les frères musulmans en Egypte tenteront de « faire le ménage » et de discréditer le Conseil militaire mis sur pied pour assurer une « transition démocratique ». L’Iran continuera, avec le Hezbollah, de mettre l’Arabie Saoudite sous pression au Bahreïn, au Yémen, à Oman et, surtout, à partir de l’Irak, nouveau fief qui permet de défier tous les pays sunnites environnants, en maintenant le contrôle sur le Liban et, au besoin, en appuyant la répression alaouite à Damas.

 

La cerise sur le gâteau consistera à persuader Mahmoud Abbas que l’Amérique n’a plus la main dans la région et qu’il a tout à gagner à rejoindre le « camp du refus », jusqu’à présent, domicilié en Syrie (QG des principaux groupes terroristes palestiniens), mais qui a toutes les chances de progresser, sous couvert de « révolte arabe ».

 

Or, à moins d’un an des présidentielles américaines, Obama aura besoin d’un semblant de « victoire diplomatique » sur le papier, pour masquer son bilan déplorable dans tous les autres domaines économiques et stratégiques. Comme Dhimmi Carter en 1978, aux prises avec les Sandinistes au Nicaragua ou les Mollahs en Iran, comme Clinton et la robe de Monica Levinsky, en 2001, la configuration qui s’offrira au locataire de la Maison Blanche, sera qu’il aura, au moins, obtenu une « soudure » entre les frères ennemis palestiniens. Le monde arabe, selon ses conseillers, pourrait retrouver une presque stabilité à l’occasion d’un traité arraché à un Israël considéré comme globalement « récalcitrant », lorsqu’aucune clause de sécurité ne va plus de soi…

 

 

Reste donc un impondérable : comment Jérusalem réagira t-il à cette succession de « coups d’état » en douceur, et de rapprochement régional entre les anciens dictateurs et les Islamistes que les Occidentaux, dans leur myopie, confondent avec un élan irréversible vers la « démocratie » ?

 

Sur le plan militaire, une victoire sur le Hamas impliquerait d’entrer en force à Gaza, sur le modèle de l’opération « Plomb Fondu », en menant la guerre de façon plus profonde et systématique encore. En attendant, il faudra des trésors de précision et de renseignements pour porter des coups suffisamment dissuasifs aux groupes terroristes gazaouïs. Sur le plan diplomatique et médiatique, une telle action d’envergure impliquerait, un détournement de l’attention publique des autres mouvements en cours dans le monde arabe. Et l’on peut compter sur les relais habituels  de la presse occidentale et du "Quartette" pour pousser les hauts cris d’orfraie, lorsque leurs propres armées sont impliquées et également piégées dans des guêpiers de type libyen.

 

 

L’engagement de Bachar al Assad auprès de Kadhafi ne laisse que peu de doute sur la diversion tentée pour y attirer des Européens inquiets à cause d’éventuelles vagues migratoires pouvant s’échouer sur leurs côtes (Lampedusa). L’avertissement de la Ligue Arabe, réclamant une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de Gaza, tient de l’aveu que la Libye, là où elle ne s’est jamais réellement engagée, n’était qu’une mise en bouche, contraignant l’OTAN et l’ONU à ne pas faire « deux poids-deux mesures » et à se tourner vers le véritable objectif de la Conférence de l’Organisation Islamique.

 


La diplomatie israélienne devra jouer de subtilité pour démontrer aux Américains et Européens qu’ils feraient mieux d’y regarder à deux fois avant de se laisser entraîner au fond du piège de leurs bons sentiments, et à quel type de ruse ils s’exposent, se mirant dans leur reflet du miroir aux alouettes d’une prétendue « démocratie en marche ». Il ne suffit pas de se contenter d’une vague « supervision » du haut des cieux pour que le processus s’enclenche…  Encore faut-il la détermination nécessaire à faire tomber des régimes aussi répressifs que celui de Kadhafi, Assad et Ahmadinedjad. Sans quoi, ils n’auront bientôt plus que leurs yeux pour pleurer sur l’immobilisme de leurs campagnes de promotion. 

 

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