Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 03:18

 

Petition contre JCALL

Raison garder

Plus de 4200 personnes ont déjà signé le contre appel "Raison garder", pourtant lancé bien après "l'appel à la raison". 

Celui-ci totalise péniblement 3442 signatures, avec toutes les autorités morales dont il se réclame et l'appui de la presse institutionnelle.

Continuez à signer en cliquant sur l'icône

 

Pourquoi j'ai signé "l'appel à la raison"

Georges Bensoussan
© primo, 02-05-2010


Primo estime que "l'Appel à la raison" suscite plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Pour autant, le dialogue ne sera jamais cassure. Nous avons donc posé la question à Georges Bensoussan, historien du sionisme, à propos de sa signature. Celui-ci nous a fait part de sa réponse en exclusivité. La voici. 

Question à Georges Bensoussan : « Pourquoi avez-vous signé "l’appel à la raison" » de JCall ? »

Pris un à un plusieurs des arguments des opposants à JCall sont recevables. Mais justement, ce n’est pas en égrenant un à un des arguments que l’on raisonne, 
c’est globalement. La volonté de paix ? L’enseignement d’une haine délirante ? La menace mortifère du Hamas et du Hezbollah ? Tout cela est vrai. Hélas.

Mais en quoi le statu quo amoindrirait-il ces menaces ? Attendre un interlocuteur valable ? Depuis quand choisit-on son ennemi et son partenaire pour négocier ? Si c’est le cas, c’est qu’on est déjà dans la paix et qu’il n’y a rien à négocier…

Oui, jamais depuis octobre 1973, l’Etat juif n’a été aussi près d’un danger majeur. Jamais autant qu’aujourd’hui (sauf en 1948), la question de sa pérennité ne s’est posée aussi dramatiquement. Oui, en pesant nos mots, il y a menace d’extermination. Oui, il y corrélativement menace de génocide. 

C’est pourquoi l’enkystement actuel est un piège et l’appel à en sortir n’est pas animé d’une logique complotiste propre à la pensée obsidionale. Les ennemis d’Israël sont assez avérés et nombreux pour ne pas en créer d’imaginaires. 

Certains se sont étonnés qu’un “historien du sionisme” (sic) ait signé ce texte… Mais c’est précisément parce que je connais le sionisme… D’autres ont mis en avant ma connaissance de l’antisémitisme arabo-musulman… Comme mon scepticisme vis à vis d’Oslo (Al Domi, 1998). 

La réponse est identique. 

C’est à la condition de négocier en vue de séparer les deux peuples que l’on pourra mettre sur la tabletoutes les questions. Des plus connues aux moins dites, des manuels scolaires aux cartes des Atlas par exemple. Y compris la question des réfugiés ? Surtout celle des réfugiés, et même de tous les réfugiés. 

Ceux de la Nakba palestinienne et ceux des Juifs d’Irak spoliés, des Juifs de Libye fuyant la peur au ventre (et spoliés évidemment), ceux de Syrie, traqués, etc. 750 000 Juifs du monde arabe sont arrivés en Israël, le plus souvent démunis, que l’Etat juif a intégré, soigné, logé, instruit en hébreu, etc. Sans recevoir un seul dollar d’une quelconque agence de l’ONU. C’est là l’intérêt de la négociation : parler de tout, et en bloc.

Croit-on qu’en appelant à négocier pour séparer les deux peuples on soit assez stupide pour croire à la volonté de paix arabe ? 

Si paix il y a, elle sera glaciale comme avec l’Egypte, comme avec la Jordanie. La Paix des Protocoles des Sages de Sion, un énorme succès de librairie, y compris dans ces pays arabes loués pour leur modération, paradis touristiques où même les Juifs va t-en guerre ne se privent pas d’aller…

Le propre du politique, c’est le sens du réel et l’art du compromis. C’est aussi la préhension du juste rapport de forces. Et la focalisation sur l’essentiel dont René Char disait qu’il « est sans cesse menacé par l’insignifiant ». Le reste est idéologie, c’est à dire fourvoiement par rapport à une réalité qui se vengera un jour ou l’autre.

Il faut séparer les deux peuples. Sinon, à terme (et ce terme est proche, une à deux générations alors que la guerre des Six jours est déjà deux générations derrière nous…), nous allons vers l’Etat unique de la mer au Jourdain. C’est à dire l’Etat binational. 

En clair l’Etat de Palestine-Israël qui deviendra rapidement l’Etat arabe tout court. 

Pourquoi ? Parce que la réalité démographique, comme la géographie, imposent les choix politiques. Si la politique d'un Etat est dans sa géographie disait, comme jadis Bonaparte, ajoutons qu’elle l’est aussi dans ses registres d’état-civil. 

Et ceux du peuple juif sont mal en point ; les coupes opérées par le nazisme sont irréparables. Non par je ne sais quelle fatalité historique, mais simplement parce que l’évolution des sociétés développées auxquelles appartiennent les communautés juives est celle d’une faible natalité. 

En Israël même, et a fortiori avec « les territoires », la balance est de 1,8 pour les Juifs contre 3,4 pour les Arabes. Lesquels, en Israël en particulier, disent crûment mais en aparté à qui veut les entendre que ce sera la revanche des ventres. 

“Territoires” et profondeur stratégique ?

Quand un missile SCUD syrien ou du Hezbollah mettrait une minute pour atteindre Tel-Aviv, qu’un missile Shahab 3 iranien mettrait moins de dix minutes pour atteindre Israël. La frontière à 18 km ou à 50 ? Parce qu’Israël n’a aucune profondeur stratégique (18 ou 50 km ne changent quasiment rien à l’affaire), seule compte la surveillance du territoire. 

Et la négociation en position de force. Aujourd’hui, pas demain. En tenant compte du réel : Dieu reste du côté des meilleures armées jusqu’à plus ample informé. 

L’environnement de l’Etat d’Israël est arabe. Arabe à l’intérieur des frontières du 4 juin 1967 (12 % de la population en 1949, 20 % aujourd’hui), arabe dans les “territoires”, arabe au-delà des frontières. 

Cet environnement lui commande de se resserrer sur un espace étroit mais homogène. “Abandonner” la Judée Samarie en invoquant la trahison vis à vis d’Eretz Israël, quand la Galilée est largement arabe ? Moins de 200 000 Arabes israéliens en 1949, près de 1 200 000 en 2010 : c’est du côté des frontières d’Israël, à l'intérieur de la ligne verte qu’il faut regarder. 

Des régions entières de l’Etat juif sont habitées par une population qui a toutes les raisons de haïr un pays auquel elle est fidèle aujourd'hui, mais contre lequel elle se retournera demain, à la première manifestation de faiblesse. 

Telle est la réalité d’Israël : pour qui voyage par exemple de Tel Aviv à Afoula en empruntant la fameuse route 6, une suite ininterrompue de peuplement arabe à l’intérieur des lignes du 4 juin 1967. 

Attendre, c’est signer la disparition d’Israël comme Etat juif dans une, deux ou trois générations : ne pas bouger puisque “il n’y a pas d’interlocuteur valable”, puisque les Palestiniens (essence éternelle, figée dans la pierre sans doute) “ne veulent pas d’Etat”, parce que tout retrait israélien (du Liban en 2000, de Gaza en 2005) s’est traduit par la guerre. 

Les détracteurs de JCall sont dans l’attentisme faute de solution. 

Or, tel était le point crucial de ce texte : alerter contre l’Etat unique qui se profile parce que c’est le piège tendu par nos ennemis. 

Parce que les partisans avérés de l’Etat juif, tout à leurs bons arguments pris isolément, s’y précipitent. Comme l’attendent et l’espèrent les élites arabes d’aujourd’hui : laisser s’enkyster une situation dans laquelle la démographie, demain, décidera du vainqueur. Quand mon ennemi rejoint mes vues, je commence à m’inquiéter. 

L’Etat unique apparaîtra bientôt à toutes les consciences comme LA solution. Idéale de surcroît dans une époque où l’on confond la compassion et la justice, l’émotion et la pensée, le multi ethnisme et le multiculturalisme. 

Après les résultats brillants de Chypre, du Liban et de quelques autres, les belles âmes applaudiront au laboratoire israélo-palestinien de l’Etat “unique et multiculturel”. 

Mais seuls les Israéliens, et par ricochet les dernières judaïcités de la diaspora, paieront l’addition de cette fumisterie qui a échoué partout. S’insurger contre cet Etat relèvera demain de l’“ethnisme” et probablement du “racisme”. 

Et à refuser l’Etat bi-national en gardant “les territoires”, l’Etat juif s’exposera dans moins de vingt ans à dominer une population arabe devenue majoritaire. Qui veut de l’apartheid en Israël ? 

La rêverie sur ces territoires a fait oublier l’essentiel. La victoire de 1967 fut un cadeau empoisonné offert par les armes à la nation juive. Elle permit au sionisme religieux, jusque-là minoritaire, de prendre une ampleur telle qu’il domine aujourd’hui dans une partie des rouages de l’Etat et surtout de l’armée. 

En oubliant au passage que le sionisme fut d’abord l’entreprise de Juifs sécularisés et laïcisés. Que le monde orthodoxe l’avait maudit dans une quasi guerre civile juive comme dans la Russie tsariste où certains orthodoxes, qui n’ont aujourd’hui que le nom d’Israël a la bouche, ne se privaient pas de dénoncer les sionistes à la police du tsar. 

La victoire de 1967 en Cisjordanie (le Sinaï et le Golan sont des réalités géopolitiques à part) a créé 43 ans plus tard une réalité éprouvante : l’Etat juif sera demain mangé par sa conquête. Il n’a pas les moyens démographiques de ses ambitions parce que la Shoah a cassé les reins du jeune Etat juif ; à l’encontre du ressassement de la doxa pour laquelle elle aurait permis la création de l’Etat d’Israël…

En 1937, devant le soulèvement arabe qui compromettait ses positions coloniales, Londres suggérait, par le biais du plan Peel, un partage de la Palestine en deux Etats. La zone dévolue à l’Etat juif était dérisoire : une bande côtière de 100 km de long - de Tel Aviv à Haïfa - et d’une dizaine de km de large. 

Outre le refus arabe cramponné à la même attitude depuis un siècle, le rejet de tout compromis (qui l’a mené de faillite en faillite jusqu’en 2010), il faut rappeler que la plupart des dirigeants du Yishouv refusèrent le plan Peel. La plupart, à l’exception de Ben Gourion qui finit par convaincre les autres, lui qui disait être prêt à établir l’Etat juif “sur un coin de nappe”. 

C’est ce Ben Gourion-là qui a fait la force pragmatique du sionisme. Pas un idéologue. Un homme des Lumières dont il était grand lecteur. Un homme du compromis. De la réalité. 

L’homme du plan Peel en 1937 et de l’Altalena en 1948. C’est ce Ben Gourion-là qui a permis la naissance de l’Etat. Ce que les idéologues ont, semble-t-il, oublié. 

Le monde arabe évolue lentement. 

Le blocage mental y demeure considérable (mais pas inentamé comme pour toute réalité humaine). C’estl’homme malade des nations comme on le disait jadis de l’empire ottoman en Europe. 

Moins de livres traduits que dans la petite Grèce rapporte le PNUD, chaque année, depuis 2002… 

C’est parce qu’il s’agit d’un monde (pour partie au moins) archaïque, dangereux et violent qu’il faut s’en séparer. Parce que l’antijudaïsme qui y prospère est devenu obscène par sa bêtise, littéralement délirant. En un mot, génocidaire. 

En 2004, le Mémorial de la Shoah publiait sous ma direction un numéro entier de la Revue d’histoire de la Shoah consacré à l’antisémitisme-antisionisme du monde arabe. 

A l’exception de dix minutes d’entretien sur France Culture, un black-out quasi complet a accompagné cet ouvrage (y compris des radios communautaires, promptes à voler au secours de la victoire et aujourd’hui si disertes sur le péril). Bref, fort classiquement, un enterrement par le silence. 

Nous croit-on assez naïf pour ignorer cette réalité qu’avec d’autres, nous avons contribué à faire connaître ? Croit-on qu’en appelant au dialogue je me fasse quelque illusion sur l’adversaire ? 

C’est parce que je sais la profondeur du refus arabe, lequel n’a quasiment rien à voir avec les “territoires” ni même avec la cause palestinienne, que je souhaite un Etat d’Israël plus petit et plus homogène. 

Plus sûr de son droit et donc plus à même de se défendre. 

Pour faire désarmer l’hostilité internationale ? 

Que non ! Cette hostilité-là, comme le refus arabe, ne désarmera guère parce que l’Occident a besoin de voir dans l’Etat juif le Juif des nations qu’il a pourchassé jusqu’à la fin que l’on sait. 

Ce n’est donc pas pour complaire aux uns ni aux autres qu’il faut dialoguer, donc être prêt à donner, à recevoir et à se séparer in fine. C’est pour la survie de l’Etat juif en tant qu’Etat juif. 

Les mots “faute morale” ont beaucoup choqué. Si faute morale il y a, le curseur n’est pas où on le croit. L’occupation de territoires et la domination sur les populations qui y vivent conduit à une logique de violence. 

Comme toute violence, elle gangrène le corps social, elle s’étend, elle le corrompt. Il n’y a pas d’occupation innocente, non pour des raisons morales mais pour des raisons politiques. La corruption règne à un niveau inégalé en Israël depuis la fondation de l’Etat. 

Croit-on qu’elle n’ait aucun rapport avec la logique de l’occupation ? Parce que le déni du droit ne s’arrête pas à la ligne verte, il gangrène les consciences et ouvre le chemin de la corruption. Et de la médiocrité, celle aujourd’hui de la classe politique. 

Les objecteurs à JCall ont raison sur plusieurs points. Mais ils ont tort sur l’ensemble

Ne pas bouger en pensant que le temps entérinera les faits accomplis c’est avoir une vison à court terme de la réalité. Il faut fermer la frontière et négocier pour mieux s’ouvrir au monde. 

Echapper à ce qui ne fait plus consensus dans la nation israélienne, ce qui la mine, ce qui nourrit aussi la logique corruptrice dont on finit par s’accommoder. 

En cessant de maquiller les mots pour maquiller les choses : l’occupation est occupation, la domination est domination (douce ?), même si chacun sait qu’il y a mille formes de domination et que dans des circonstances pareilles on ne donnerait pas cher de la vie d’un Juif en territoire occupé par une armée arabe. Tout cela est vrai. Mille fois vrai. 

Et alors ? C’est du principe de domination d’un autre peuple dont il s’agit. Et ce principe-là corrompt toute la chose politique, il accoutume à des comportements qui divisent le corps social. Qui fatiguent une partie des citoyens. Qui nourrit l’émigration des élites. 

Cela aussi c’est la réalité démographique : 700 000 Israéliens vivent à l’étranger… Dont une bonne partie sont d’un haut niveau professionnel : ce ne sont pas les pauvres qui partent. 

S’ingérer dans les affaires israéliennes ? 

L’argument est puissant, c’est entendu, mais il ne manque pas de piquant quand les jusqu’auboutistes de France, depuis leurs positions acquises et leurs enfants à l’abri, semblent prêts à se battre jusqu’au dernier Israélien. 

Ont-ils subi, eux, le poids d’un service militaire de trois ans ? Ont-ils connu, eux, un jour, l’angoisse des parents d’enfants versés dans des unités combattantes ? Le poids des milouim (périodes de réserve) et des carrières tard commencées ? La retenue s’impose quand l’option qu’on préconise se paiera demain du sang des autres.

Mais en un demi siècle, Israël et le sionisme ont aussi subsumé l’identité juive. Il n’est pas d’identité juive qui ne se détermine aujourd’hui, aussi, par rapport à l’Etat juif. 

En 1949, 10 % des Juifs avaient rejoint l’Etat d’Israël. Plus d’un Juif sur deux y réside aujourd’hui. 

Israël est devenu le fait cardinal de l’existence juive. 

Le sionisme a embarqué dans son aventure les judaïcités du monde entier. Juste retour des choses qu’elles se préoccupent de l’avenir d’Israël quand leurs destins sont liés : l’avenir de l’Etat juif conditionne celui des rares diasporas de 2010.





Réponse : Savoir dire "Merde" !

Pierre Lefebvre © primo

 Merci à Liliane Messika et Jean-Pierre Chemla pour leur regard attentif et implacable

 

Tout d’abord, ils ne sont pas venus en masse, en 1945. Certains n’y croyaient pas et n’ont pas voulu faire le voyage.

Résignés, accablés, à peine sortis des cendres, ils ont préféré penser qu’une vie nouvelle était encore possible dans la vieille Europe. Aujourd’hui, coiffés de leurs kippas, ils sont frappés, humiliés et recommencent à raser les murs.

Les cheminées d’Auschwitz n’étaient pas encore tièdes que les premiers ont pourtant entamé le « grand dérangement », un nouvel exode, pour parvenir dans des marais infestés et dans des orangeraies faméliques, sur une terre que leurs ancêtres avaient quittée en 70, soit 1875 ans auparavant.

D’autres ont dû fuir les pays arabes qui les « protégeaient », dont certains les toléraient au prix d’un petit impôt spécifique et de beaucoup d’humiliations petites et grandes.

Dans ces pays, au sud de la Méditerranée, il leur a fallu partir de nuit, sans chaussures, pour ne pas réveiller les voisins et abandonner leurs maisons, leurs hôpitaux, leurs cimetières, leurs biens et leurs photos de famille.

D’Irak, de Jordanie, de Lybie, de Syrie, du Maroc, de Tunisie, d’Algérie, ils sont partis en guenilles pour rejoindre leur terre mille fois confisquée.

A peine installés, ils ont entrepris les travaux urgents: parer au plus pressé, répondre aux besoins vitaux.

Vergers, jardins, potagers, champs ont créés un peu partout dans la pierraille, le désert ou les marais asséchés pour nourrir une population sans cesse croissante: leur peuple, mais aussi des travailleurs attirés par l’amélioration des conditions de vie, immigrant depuis les pays arabes voisins.

Pas de droit du sol pour l'éternel voyageur

Mais la jalousie, la haine n’ont pas mis longtemps à renaître de la cendre. Malgré leurs cendres. Des chefs arabes ont décrété que la présence d’Israël en terre musulmane était un affront insupportable. Le vocabulaire a évolué depuis ces années. Aujourd’hui, Ahmadinejad parle du « cancer sioniste ».

Aux origines du racisme hitlérien, il y a d’abord l’affirmation de la supériorité de la race aryenne, le Nord contre le Sud (déjà !). Mais un autre volet, moins connu est une accusation (plus sensible originairement chez Drumont et Céline), de racisme (un racisme juif imaginaire, pas le racisme anti-juif industriellement organisé).

Les Juifs étaient (sont toujours dans la propagande islamiste) le groupe solidaire, qui cherche à corrompre les autres et à installer sa dictature.

En 1948, une histoire recommence

Un chef, Ben Gourion, se lève et proclame l’indépendance de leur peuple, telle qu’elle a été votée par l’ONU, “la communauté internationale”. Le 14 mai 1948, les Juifs ont enfin un Etat, pauvre mais tourné vers la modernité.

Un petit, tout petit chez-eux dont ils rêvaient quand ils étaient parias ou boucs émissaires chez les autres, une démocratie comme ils avaient eu le temps de l’imaginer : respectueuse des droits et consciente de ses devoirs.

Mais les armées de six pays arabes, renforcés par des volontaires d’une dizaine d’autres, se sont rués sur eux, le jeune Etat qui n’avait que des armes légères et une poignée de véhicules, pas mêmes blindés.

Ils ont adapté les tôles de leurs poulaillers sur les camions pour ne pas mourir sous les balles des tireurs embusqués.

En 1967, rebelote ! En 1973, dix de der ?

Israël a été attaqué par trois fois (1948, 1967, 1973), sans autre provocation de sa part que sa volonté d’exister. Par trois fois, il a vaincu. Il a regagné des territoires au détriment de l’expansionnisme colonialiste arabe.

Et c’est au nom même de ces victoires israéliennes que le monde musulman se prétend aujourd’hui humilié, donc légitimé dans sa soif de reconquête.

Par trois fois, Israël était en principe sous la sauvegarde de l’ONU. En 1967, les Casques Bleus se sont retirés pour ne pas gêner les manœuvres égyptiennes. Nasser le leur avait demandé poliment.

Pas étonnant qu’Israël ne croie plus aux déclarations et garanties de l’ONU, aux promesses solennelles « de frontières sûres et reconnues », celles qu'on ne cesse de vouloir lui grignoter.

Il lui faut du concret. Que les pays qui l’entourent cessent de l’abreuver de cris de haine. Qu'ils cessent surtout de l’inculquer à leurs enfants.

Quand Israël était en danger, personne n’est venu à son secours. Il s’est débrouillé seul.

Réclamer l’aide internationale, appeler au cessez-le-feu est l’apanage, la marque de fabrique de ses puissants voisins qui viennent pleurer dans les jupes de l’ONU chaque fois que les attaques qu’ils ont lancées se soldent par une raclée.

Les appels au cessez-le-feu ne sont émis que lorsqu’Israël prend l’avantage, jamais pendant que les armées arabes gagnent du terrain.

Et, en plus, ils se sentent légitimes, confortés par le droit international, ceux qui exigent d’Israël qu’ils rendent les territoires. La plupart d’entre eux est bien incapable de préciser de quels territoires il s’agit. "Israël envahisseur","colon" est devenu LE DOGME infaillible.

Hors lui, point de salut ! Israël, vainqueur contre toute attente, devrait rendre sa capitale, les portions de terre reconquises.

Reconquises sur qui ?

Pas sur “la Palestine”: ce pays n’a jamais existé. Mais sur l’Egypte (Gaza) et sur la Jordanie qui avait annexé la Cisjordanie jusqu’en 1967, ce dont personne ne lui a jamais tenu grief.

Et d’ailleurs pourquoi lui aurait-on reproché quelque chose, à la Jordanie, créée de toutes pièces par les Anglais en 1926 sur 75% du territoire que la SDN, l’ancêtre de l’ONU, leur avait confié en 1922 pour y installer le Foyer National Juif ?

Si les décisions internationales n’ont pas force de loi, alors le Pakistan doit retourner au sein de l’Inde: il a été créé la même année qu’Israël, sur le seul critère de la religion musulmane.

Et puis la Russie doit rendre l’enclave de Kaliningrad aux Allemands. Les USA doivent rendre le Texas au Mexique. La Bessarabie est roumaine, le Banat est hongrois. La France doit rendre la Savoie, le comté de Nice, la Corse. Plus loin encore dans l'Histoire, le Maghreb pourrait être rendu aux Berbères et aux Kabyles.

Obtenir par le droit ce que l’on ne parvient pas à obtenir par la force.

En 1975, au milieu de centaines de guerres qu’elle préférait ignorer, l’ONU réunissait des assemblées générales qui pleuraient, se lamentaient en se tordant les doigts, bien au chaud car novembre était frisquet, cette année-là.

Le 10 du mois était votée à l’ONU la résolution assimilant le sionisme auracisme, résurgence de la propagande hitlérienne. Les Juifs, ce groupe solidaire qui défiait les lois communes de la guerre en accumulant les victoires, ne devait plus être toléré.

Son ciment, son concept de « nation » lui était alors nié. Aucun autre pays n’avait jamais subi le même sort et aucun ne l’a subi depuis.

Les juifs sont racistes. La meilleure preuve, c'est que l’ONU le dit, le vote.

Vote facile : cela s’appelle la majorité automatique. Ajoutez les pays musulmans aux non alignés, soustrayez les Etats-Unis absents ou étourdis et vous pouvez même faire voter une condamnation d’Israël pour avoir rendu la terre plate. Ou ronde. Ou pour avoir inventé le capitalisme. Ou le communisme. Ou les deux.

A l’origine de la délibération sur “sionisme = racisme”, le “droit du retour” qui permet à tout Juif qui en fait la demande d’obtenir immédiatement la nationalité israélienne.

Pour matérialiser le “Plus jamais ça” prononcé du bout des lèvres par les nouveaux antisémites, les antisionistes, ceux qui condamnent Hitler pour les 6 millions de Juifs européens d’il y a 70 ans, mais qui rêvent de “recommencer ça” avec 5 millions de juifs israéliens et le plus tôt sera le mieux. S’ils reviennent au pouvoir, ceux-là, alors les Juifs pourront se réfugier en Israël.

Si un non Juif veut faire comme eux, rien ne l’en empêche. Mais il devra accomplir les formalités d’usage dans les autres pays du globe.

Enfin pas en Arabie Saoudite ou au Soudan (où la religion musulmane est une condition sine qua non), pas en Jordanie où la Loi n°6 stipule que quiconque peut acquérir la nationalité sauf s’il est juif, mais par exemple en France.

Cela prend plus longtemps, mais c’est moins grave pour ceux qui ne sont pas en danger d’extermination...

Même annulé quelques années plus tard, le vote continue d’alimenter les fantasmes antisémites

Depuis ce vote de 1975 où l’ONU s’est déshonorée, les antisémites s’affichent fièrement. La haine s’est démultipliée. Aujourd’hui, elle s’appelle antisionisme.

Cela fait plus chic dans les salons parisiens, les salles de rédaction et les banlieues chaudes soumises à des imams analphabètes.

62 ans, le bel âge

Survivre à 62 ans de haine sans faiblir, à 62 ans d’incessantes déstabilisations, d’attentats, de récriminations et se retrouver en tête des pays développés pour sa recherche scientifique, son expertise médicale, ses découvertes informatiques. Magnifique performance !

Comme l’est celle qui fait de lui le champion olympique des pays accumulant le plus de votes de l’ONU contre lui, toutes catégories confondues.

62 ans de sionisme, cette valeur de gauche maintenant foulée au pied par ceux-là mêmes qui soutiennent TOUS LES AUTRES mouvements d’émancipation nationale dans le monde entier. Car celle-ci est juive, donc suspecte.

62 ans, et avoir encore à prouver qu’on existe, qu’on veut vivre, qu’on a vécu et qu’on a sa place sur une portion de la planète grande comme deux départements français.

Bon anniversaire, Israël !

Ils sont nombreux, ceux qui ne veulent pas qu'il disparaisse, noyé par un flot de nouveaux envahisseurs, ou vitrifié par la bombe thermonucléaire qu’un dictateur lui promet depuis longtemps, avec la complicité avérée ou passive des grandes puissances.

Puisse ce pays vivre longtemps, cette bien plus ancienne civilisation que toutes les nôtres réunies.

Qu’il continue à dire "Merde" à ceux qui veulent sa mort.

Et surtout, qu’il n’écoute pas les fourvoyés de JCALL, JSTREET, qui affirment haut et fort qu'il n’en fait jamais assez pour la paix.

Pierre Lefebvre

PS : Merci à Liliane Messika et Jean-Pierre Chemla pour leur regard attentif et implacable

Georges Bensoussan
© Primo, 02-05-2010
Partager cet article
Repost0

commentaires

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories