LES AUTRES ANALYSES
PREMIERES LEÇONS DE L’AFFAIRE DES
« ILLEGAUX » RUSSES AUX ETATS-UNIS
Par Claude MONIQUET
Président de l’ESISC
On ne fait que commencer à tirer les enseignements de l’affaire d’espionnage qui vient d’être révélée aux Etats-Unis et qui rappelle les grandes heures de la guerre froide. L’ESISC consacrera une note d’analyse plus complète à cette affaire dans les jours à venir mais, d’ores et déjà, on peut souligner que :
Au plan global :
· Cette affaire révèle tout d’abord, évidemment, que vingt ans après la fin de la guerre froide, le « grand jeu » continue entre Moscou et Washington et que la Russie, sous la conduite de Vladimir Poutine et de Dmitri Medvedev, fait toujours un usage important du renseignement comme instrument de sa politique étrangère. Ceci n’étonnera que les naïfs : pour les grandes puissances – mondiales ou régionales – la connaissance préalable offerte par le renseignement est indispensable à la conception, l’articulation et la conduite de la politique étrangère.
· Deuxième leçon : les Etats-Unis sont toujours, pour la Russie, « l’ennemi principal » (Glavny Vrag) que fut, jadis, la CIA pour le KGB. Rien d’étonnant à cela. Si la Russie peine à rester une puissance réellement mondiale, elle demeure une grande puissance euro-asiatique, tant du point de vue politique et militaire qu’économique ou énergétique. Les relations entre Moscou et Washington se sont évidemment fortement améliorées depuis la fin de l’ère soviétique, mais la Russie a été refroidie par ce qu’elle considère comme étant de « l’agressivité » de la part des Etats-Unis : « l’ingérence » dans les affaires balkaniques, l’extension de l’OTAN vers l’Est, la volonté d’établir un bouclier anti-missile en Europe ou l’implication de Washington dans les crises de la Géorgie, de l’Ukraine ou d’Asie centrale.
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