Proche-Orient - Quelles sont les exigences de paix ?
Depuis quelques jours, c’est l’effervescence dans la classe politique et même au sein du Likoud où un certain nombre de ministres et de députés, n’appartenant pas forcément à l’aile droite du parti, s’opposent formellement à tout gel supplémentaire, malgré les pressions des Etats-Unis. Mais ces derniers n’ont pas encore formulé clairement, par écrit, leurs exigences et tant qu’ils ne le feront pas, le Premier ministre ne réunira pas son cabinet pour débattre de la question.
En attendant, les conseillers de Binyamin Netanyahou tiennent des consultations avec l’administration américaine, afin de savoir comment elle réagit aux conditions posées par le chef du gouvernement israélien.
Au sein du Likoud, l’indignation gronde et le ministre Benny Begin semble partager le point de vue des opposants à un nouveau gel. Il a en effet rappelé que le gouvernement devait tenir ses engagements et respecter ses prises de position antérieures. Toutefois, il ne serait pas question pour lui de quitter son poste. Mais il est clair que ses déclarations constituent un encouragement pour les députés de son parti qui refusent d’accorder de nouvelles concessions pour favoriser la relance des négociations directes avec les Palestiniens. De son côté Dan Méridor, dont les positions ont toujours été plus « modérées », a salué la proposition américaine en ajoutant qu’il n’y avait pas de meilleure alternative.
Quant aux travaillistes, ils soutiennent bien entendu les positions américaines : le ministre de la Défense Ehoud Barak, leader de la formation, l’a clairement précisé lundi en laissant entendre qu’il ne s’émouvait pas outre mesure des protestations au sein du parti de Netanyahou et que l’acquisition de nouveaux avions de combat était bien plus importante que ces tensions passagères.
Pourtant, il n’est pas certain que ces appareils fassent partie de l’accord qui se prépare actuellement entre les USA et Israël. Lorsque le porte-parole du Département d’Etat P.J. Crowley a été interrogé à ce sujet, il s’est contenté de rappeler les engagements des Etats-Unis concernant la sécurité d’Israël mais il n’a pas confirmé la transaction, déclarant seulement qu’au-delà de ces promesses, il n’avait « aucun commentaire à ajouter ».
Dans ce contexte plutôt tendu, Netanyahou doit rencontrer ces jours-ci la présidente de Kadima, Tsippi Livni, comme il le fait régulièrement pour informer la cheffe de l’opposition des derniers développements politiques. Mais il semble évident que les discussions sortiront un peu de la routine et selon certaines estimations, Netanyahou pourrait demander à son interlocutrice que Kadima assure un « filet de sécurité » au gouvernement, de l’extérieur, au cas où un processus sérieux se mettrait en marche.
par Claire Dana-Picard - israel7