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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 08:19
Quand la rhétorique fait la loi
Par Caroline B. Glick
Jerusalem Post   26 février 2010
 
 
Adaptation française de Sentinelle 5770
 
Il y a quelque chose de pathétique dans ce qui se passe en politique étrangère ces jours-ci. Tout simplement, plus souvent que jamais, les positions concertées des nations membres de l’UE n’ont rien à voir avec leur intérêt national.
Prenez par exemple la réponse initiale de l’UE au meurtre du maître terroriste Mahmoud al-Mabhouh à Dubaï le 20 janvier. Un terroriste expérimenté, engagé dans l’achat illégal en Iran d’armes illicites destinées à Gaza contrôlé par le Hamas, est tué dans sa chambre d’hôtel. Les mêmes autorités de Dubaï qui n’avaient aucun problème à héberger un terroriste international recherché, se sont  déchaînées frénétiquement pour condamner son meurtre. Et bien sûr, bien que nombre de gouvernements (Egypte et Jordanie viennent à l’esprit), et des organisations terroristes rivales, (Fatah, une autre ?) aient eu d’amples raisons de souhaiter la mort de Mabhouh, le chef de la police de Dubaï, le Lt. Gen. Dahi Khalfan Tamim l’a reprochée à Israël.
Non seulement il l’a reprochée à Israël, mais pour soutenir ses déclarations, Tamim a publié ce qu’il a prétendu être un reportage vidéo des agents présumés du Mossad entrés à Dubaï avec des passeports européens et australiens.
Ne se fiant qu’aux allégations de Tamim – les dirigeants européens se sont montrés furieux. Ignorant la nature de l’opération, l’absence fondamentale de crédibilité de la source d’information, et les intérêts mêmes de l’Europe à vaincre le terrorisme jihadiste au Moyen Orient et dans le monde, les chancelleries d’Europe gloussèrent d’indignation et menacèrent de couper toute coopération dans le renseignement avec Israël.
En Grande Bretagne par exemple, des sources du ministère des affaires étrangères déclarèrent au ‘Daily Telegraph’ : « Si les Israéliens sont responsables de l’assassinat à Dubaï, ils gâchent sérieusement un important accord d’échange de renseignements qui existe actuellement entre la Grande Bretagne et Israël ». 
Il aura fallu l’intervention des échelons les plus élevés des agences du renseignement d’Europe pour que les politiciens et diplomates hystériques cessent de blâmer et de menacer Israël. Après avoir été réprimandés lundi, les ministres des affaires étrangères douchés se sont abstenus de mentionner le nom d’Israël dans leur condamnation conjointe de l’utilisation présumée de passeports européens par des agents présumés qui auraient tué le terroriste Mabhouh.
Et heureusement qu’ils ont tenu leur langue. Parce que mardi, Tamim a prétendu qu’après le coup, au moins deux des présumés membres de l’équipe présumée pour l’assassinat sont partis de Dubaï en Iran. Il est difficile d’imaginer des officiers du Mossad se sentir plus en sécurité en Iran plutôt qu’à Dubaï à quelque moment et il est sûrement difficile de comprendre pourquoi ils fuiraient en Iran après avoir tué un terroriste parrainé par l’Iran.
Ce que la réaction européenne initiale aux allégations de Tamim montre est que blâmer Israël est devenu la politique étrangère de l’Europe par défaut. Il n’est apparemment jamais venu à l’esprit des Européens qu’Israël pourrait ne pas être responsable du coup. Et il ne leur est certainement jamais apparu que cesser les liaisons du renseignement avec Israël leur nuira davantage qu’à Israël.
Ils n’ont pas songé à ce dernier point bien sûr parce que l’Europe n’a aucune idée de ce que sont ses intérêts. Tout ce qu’elle sait faire, c’est rebattre les oreilles avec autoritarisme.
Cela n’a pas toujours été le cas. C’est après tout l’Europe qui apporta au monde l’art de la gestion rationnelle des affaires publiques. Autrefois, les dirigeants européens comprenaient que la politique étrangère d’une nation était supposée se fonder sur ses intérêts nationaux. Pour faire progresser ses intérêts nationaux, les gouvernements adoptaient certaines stratégies politiques. Et pour faciliter le succès de ces stratégies, ils développaient des arguments rhétoriques pour les expliquer et les défendre.
La gestion des affaires publique contemporaine de ce modèle traditionnel de politique étrangère fonctionne la tête à l’envers. Aujourd’hui, c’est la rhétorique qui fait la loi. Si vraiment des mesures sont prises, elles sont adoptées au service de la rhétorique. Pour les intérêts nationaux, eh bien le Traité de Lisbonne, qui empêche effectivement les Etats membres de l’UE d’adopter des politiques étrangères indépendantes, en prend soin.
Avec les intérêts nationaux subordonnés aux caprices des bureaucrates à Bruxelles, l’Europe compte pour peu de chose dans l’arène internationale. Comme sa rhétorique, les menaces précipitées de l’UE contre Israël pour avoir soi-disant tué un terroriste démontrent qu’elle est lâche, inefficace et autodestructrice.
Si le Mossad a vraiment tué Mahbouh, alors l’opération est un exemple dans lequel Israël s’est illustré contre ses détracteurs européens en agissant plutôt qu’en se pomponnant.
Malheureusement, de tels exemples sont de plus en plus l’exception plutôt que la règle. Au cours des six dernières années environ, Israël est largement descendu dans l’abysse européen de la gestion des affaires publiques. Plutôt que d’utiliser la rhétorique pour expliquer les politiques adoptées pour l’avancement des ses intérêts nationaux, les gouvernements israéliens successifs ont adopté des politiques préparées pour renforcer leur rhétorique qui se tient elle-même en opposition avec les intérêts nationaux d’Israël.
Prenez les positions d’Israël sur l’Iran et les Palestiniens par exemple. Concernant les Iraniens, l’intérêt national d’Israël est d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Aujourd’hui la seule voie pour assurer cet intérêt est d’utiliser la force pour détruire les installations nucléaires de l’Iran.
Suivant l’engagement absolu des dirigeants iraniens dans le développement des armes nucléaires, aucune sanction, aussi « paralysante » soit-elle – ne les convaincra de réduire leurs efforts de construction et de déploiement de leur arsenal nucléaire.
De plus, et de façon bien moins importante, les Russes et les Chinois refuseront d’exécuter des sanctions « paralysantes » contre l’Iran.
Suivant ces faits, il est effrayant que les dirigeants d’Israël aient fait de la mise au point d’une coalition internationale de soutien à des sanctions « paralysantes » contre l’Iran leur principal objectif. Et ce n’est pas une figure de style rhétorique. Au cours des semaines et mois passés, Les dirigeants au sommet d’Israël se sont consacrés à faire du lobbying auprès de gouvernements étrangers pour le soutien à des sanctions contre l’Iran. La semaine dernière, le Premier Ministre Benyamin Netanyahou est allé à Moscou pour obtenir le soutien à des sanctions du gouvernement russe. Cette semaine, le ministre de la défense Ehud Barak a voyagé à l’ONU et au Département d’Etat des USA, et le ministre des affaires stratégiques Moshe Yaalon a voyagé à Pékin uniquement pour défendre auprès d’officiels de haut rang le soutien à des sanctions.
Ce n’est pas seulement que cette attitude ne contribue en rien à la capacité de destruction par Israël des installations nucléaires de l’Iran. Elle nuit à la capacité d’Israël de le faire en empêchant nos dirigeants de se concentrer là où il le faudrait : préparer Tsahal à frapper et préparer le pays à résister aux effets de tout ce qui suivrait une telle frappe. De plus, en appelant à des sanctions, Israël contribue à l’illusion que des sanctions sont suffisantes pour bloquer la course de l’Iran vers la ligne d’arrivée nucléaire.
De même sur la question palestinienne, il est joliment claire qu’au minimum, l’intérêt d’Israël est de s’assurer le contrôle sur les régions de Judée et de Samarie dont il a besoin pour protéger son patrimoine juif et sa sécurité nationale. Mais il est difficile de penser que le gouvernement ait rien fait avancer lors de son année en fonction vers cet intérêt basique.
On met en avant que l’intérêt d’Israël à maintenir de bonnes relations avec le gouvernement des USA dépasse son intérêt par rapport à son renforcement du contrôle sur les zones de Judée et Samarie qu’il considère vitales. Le problème avec cet argument est qu’il tient pour acquis qu’Israël peut déterminer le statut de ses relations avec le gouvernement des USA. Dans le cas de l’administration Obama, il est abondamment prouvé que ce n’est pas le cas.
Le président Barack Obama et ses principaux conseillers ont démontré de façon répétée qu’ils veulent affaiblir – et pas renforcer – l’alliance des USA avec Israël. La semaine passée, cette administration a condamné Israël pour avoir retenu le Tombeau des Patriarches à Hébron et la Tombe de Rachel à Bethlehem comme sites du patrimoine national. Le fait qu’ils soient des sites du patrimoine national est si évident que même le Président Shimon Pérès a défendu cette décision.
De plus, le chef d’Etat Major général US, Michael Mullen a répété pour la millionième fois cette semaine qu’il s’oppose à des frappes militaires sur les installations nucléaires de l’Iran. C'est-à-dire, pour la millionième fois, que l’officier général le plus important aux USA a déclaré qu’il préfère un Iran doté de l’arme nucléaire à une frappe israélienne sur les installations nucléaires de l’Iran.
Dans ‘intérêt du renforcement des liens d’Israël avec une administration hostile, le gouvernement Netanyahou a adopté une rhétorique sur la question palestinienne nuisible aux intérêts nationaux d’Israël. Il a déclaré son soutien à un Etat palestinien bien qu’un tel Etat se définira par sa dédication à la destruction d’Israël.
Il a mis hors la loi la construction juive en Judée et Samarie malgré le fait que cette décision légitime tout simplement l’exigence intolérante des Palestiniens d’interdire aux Juifs d’y vivre. 
Et il s’est fait l’avocat des chefs palestiniens comme Mahmoud Abbas et Salam Fayed qui refusent le droit d’Israël à l’existence.
En effet, si Israël devait rejeter le modèle européen et concevoir une politique étrangère favorable à ses intérêts nationaux, l’un de ses premiers actes serait de souligner que le premier ministre palestinien non élu Salam Fayed n’est pas un homme de paix.
Cette semaine, Fayed a menacé de répondre par une guerre religieuse au classement par Israël du Caveau des Patriarches à Hébron et de la Tombe de Rachel à Bethlehem comme sites du patrimoine national. Vendredi dernier, il a rejoint les émeutiers à Bi’ilin s’attaquant à la barrière de sécurité d’Israël. Fayed a pris la direction de la campagne de boycott international des produits israéliens. Depuis deux ans, il a cherché à prendre le contrôle des forces de sécurité de l’AP non pas pour combattre le terrorisme, mais pour empêcher Israël de le combattre. Enfin, depuis la victoire du Hamas aux élections législatives de l’AP en 2006, il a supervisé le transfert de centaines de millions de dollars au Hamas.
En bref, Fayed, ancien employé de la Banque Mondiale, n’est pas un « modéré », comme ses partisans aux USA et en Europe le clament. C’est un financier et un parrain fiscalement solide du terrorisme, menant une guerre active contre Israël.
Des rapports récents montrent que le chef d’Etat Major Général de Tsahal, le Lt-Général Gabi Ashkenazi – qui a étonnamment reçu une chouette médaille des mains de Mullen il y a deux ans – est le principal opposant à une frappe militaire israélienne contre les installations nucléaires de l’Iran. Si c’est vrai, alors Ashkenazi doit soit être contraint à changer de poste ou bien à le perdre. La menace iranienne est trop grande pour placer parmi les cercles décisionnaires d’Israël, entre les mains d’un commandant en chef, les opinions alléguées aux USA de son « ami ».
De même pour les Palestiniens, on ne remédiera pas à la situation simplement en renvoyant quelques responsables incompétents. Depuis 16 ans, pour améliorer les liens du pays avec l’Europe, et à un moindre degré avec les USA, les gouvernements israéliens successifs ont ignoré l’intérêt national vital d’Israël de maintenir son contrôle sur la Judée et la Samarie. De fait, ils ont préféré une rhétorique ‘euro compatible’, et ‘israélo septique’ à la poursuite saine de l’intérêt national d’Israël.
Pourtant comme la réponse immédiate de l’Europe à l’opération de Dubaï le démontre, l’Europe elle-même a abandonné la poursuite saine de ses propres intérêts pour une rhétorique lâche, irresponsable, autodestructrice. Bien entendu, l’Europe devrait favoriser Israël plutôt qu’un Hamas terroriste. Mais dans son état actuel de crétinisme stratégique, aucun dirigeant européen ne peut reconnaître ce fait fondamental. Par conséquent, l’Europe pourrait bien être condamnée.
Pour éviter le destin d’invasion de l’Europe, Israël doit abandonner sa démarche actuelle. L’objectif de la rhétorique est de soutenir une stratégie politique dans la recherche des intérêts d’une nation. Et Israël a des intérêts nécessitant une progression urgente.

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