Renseignements - Quelles sont les régions à observer attentivement dans les semaines qui viennent ?
Merci à geosintel pour ce briefing
Dans les semaines qui viennent, les régions à observer attentivement devraient être :
1. L’Irak où l’absence de gouvernement reste bien entendu un problème majeur quant àla stabilisation du pays. Mais apparaissent de plus des problèmes au sein même des forces armées irakiennes. On savait les forces de sécurité déjà divisées sur des plans communautaires et religieux. Mais se sont ajoutés maintenant des tensions entre des officiers de l’ancienne génération qui sont très hostiles à une jeune caste d’officiers nommés non pour leur compétence mais uniquement sur des critères communautaires. Les tensions sont exacerbées au point que l’on a craint une tentative de putsch début octobre, de la part de certaines unités militaires. Raison pour laquelle des officiers américains avaient rejoint la plupart des unités importantes basées autour et à Bagdad afin d’aider la hiérarchie si des problèmes se posaient. Nous reparlerons plus loin dans ce numéro de l’armée irakienne.
2. L’Inde où Barak Obama doit mener une visite officielle en Novembre. Cette visite sera bien entendu entourée de mesures de sécurité maximales car la tentation sera trop belle pour les différents groupes terroristes d’embarrasser les autorités indiennes. Mais au-delà des risques d’attentats, il sera très intéressant de voir l’évolution de la politique US face à l’Inde qui voit d’un assez mauvais oeil les relations particulières qu’entretiennent les USA avec le Pakistan, son ennemi séculaire. Mais aussi avec la Chine, qui est un vrai concurrent économique.
3. Le Tajikistan qui connaît une résurgence des activités de guérilla de la part des islamistes. Mines, embuscades, évasions massives, tirs sur des hélicoptères, on semble assister à une offensive de la part des jihadistes. Le centre du foyer de guérilla semble se situer dans la vallée du Rasht où les forces de sécurité auraient déjà subi de nombreuses pertes. La position stratégique du pays en Asie centrale, entre l’Ouzbekistan, l’Afghanistan, le Pakistan, la Chine et le Kyrgystan, devrait en faire un souci majeur pour tous ceux qui ont besoin de stabilité dans la région…Et une cible d’importance pour les jihadistes.
4. L’Afghanistan, encore et toujours. Pas pour les opérations militaires dont il est de plus en plus évident qu’elles n’amèneront pas la défaite des taliban. Mais il va falloir être attentif à la manière dont la paix va être amenée. Le nouveau plan US serait de « pakistaniser » le conflit. A savoir, laisser les Pakistanais jouer un rôle central en Afghanistan après le retrait US. Et ainsi, se servir des excellents contacts entre le Pakistan et les taliban afin de mettre un terme à la guerre. Le problème est que le Pakistan est lui-même en position particulièrement instable. Et lui laisser jouer un jeu central en Afghanistan pourrait, à cause de cette instabilité mais aussi suite aux mauvaises relations entretenues entre le Pakistan et certains de ses voisins, déstabiliser toute la région.
En Syrie
Le président syrien Bashar al-Assad semble avoir procédé à des changements significatifs au sein de ses services de renseignement et de sécurité.
C’est ainsi que le Brigadier général Ghassan Kalil a été nommé comme directeur de la section « renseignements » de la Direction Générale à la Sécurité (Idarat al-Amn al- Amn), à la place du major général Zuhair Hamad. Le général Hamad devenant pour sa part, le chef de la Direction Générale à la Sécurité dans son ensemble.
L’ancien chef de cet organisme, le général Mamluk, quant à lui devient un des deux conseillers à la sécurité du président. L’autre étant le général Nassif.
Outre l’âge avancé de Mamluk, son remplacement pourrait bien être aussi une manière pour les Syriens de rassurer leur allié iranien. En effet, Mamluk avait été l’artisan de certains rapprochements syro-saoudien, au grand déplaisir de Téhéran. Le général Hamad, lui, est plutôt connu pour être proche des Iraniens.
D’un autre côté, il faut aussi remarquer la nomination du beau frère du président, le général Shawkat, comme ministre de la défense. Shawkat de son côté apparaît moins comme un allié des Iraniens.
Manifestement, la Syrie essaie toujours de maintenir le grand écart entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, dont elle ne parait plus trop savoir lequel des deux peut la mieux l’aider à maintenir et accentuer son influence sur le Liban.
En Corée du Nord
Le dernier congrès du Parti communiste nord-coréen semble avoir officialisé que ce sera Kim Jong Woon, le fils âgé de 27 ans de Kim Jonh Il, qui sera son successeur.
En effet, l’intéressé outre avoir été nommé général à cette occasion a également été élu :
· au Comité Central du Parti
· à la Commission Militaire Centrale du Parti, en tant que vice-président.
· à la Commission Nationale de Défense, également comme vice-président.
Cette apparition dans les trois organes de pouvoir les plus importants du pays montre sans grand doute que Kim Jong Woon est bien officiellement le successeur désigné de Kim Jong Il.
La question est donc dorénavant de savoir si, à la succession de son père, Kim Jong Woon va suivre la même ligne stalinienne et isolationniste où bien va-til tenter une ouverture ? On espère que son séjour de trois ans en Suisse pour des études, l’influencera vers la deuxième solution.
On espère aussi que la Chine, toujours très proche du régime, arrivera à influencer le successeur. Pour autant qu’il ait le pouvoir de changer les choses. Car certains analystes s’attendent à des luttes internes au pouvoir et craignent que la disparition du leader actuel ne déstabilise tout le pays, ouvrant la voie à des aventures militaires comme le récent torpillage d’un navire sud-coréen l’a tristement illustré. Cette capacité à gérer l’après Kim Jonh Il dépendra aussi du fait que sa disparition arrive vite ou non. S’il reste encore quelques années en vie, il pourra consolider la place de son plus jeune fils. Sinon, ce dernier risque de se heurter à nombre d’adversaires tant au sein de l’armée que du Parti. Y compris, ces deux frères mis politiquement sur le côté par leur père.
En Egypte
La maladie du président égyptien Hosni Moubarak n’est un secret pour personne. Et la préparation de sa succession est bien évidemment à l’ordre du jour. Certainement dans une Egypte fragilisée socialement et toujours sous la menace des Frères Musulmans qui, bien que réprimés, attendent leur heure...
Jusque très récemment, on donnait comme successeur quasi certain, son fils : Gamal Moubarak que l’on avait d’ailleurs présenté à Barak Obama en septembre dernier.
Mais très récemment, d’autres informations se sont mises à circuler. Moubarak aurait l’intention de laisser le pouvoir pendant un an, au chef des services de renseignement : Omar Suleiman. Ce qui permettrait de laisser encore un peu de temps à Gamal pour accroître son expérience. Mais aussi, de donner des gages à l’armée et l’amener aux meilleurs sentiments envers le futur successeur.
Le scénario serait qu’ en cas de déterioration de sa santé, Moubarak nomme Suleiman comme vice-président.
A observer très attentivement car une déstabilisation de l’Egypte serait un élément particulièrement grave pour tout le Moyen Orient.
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