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ISRAELIENS - PALESTINIENS
La Ligue arabe : Non aux pourparlers / Amit Cohen – Maariv
Alors que dans le monde arabe et en Europe on condamne la validation par Israël de la construction de nouveaux logements à Jérusalem-est, la Ligue arabe a quant à elle publié une déclaration dans laquelle elle recommande de cesser les pourparlers indirects entre Israël et l’Autorité palestinienne.
Au terme d’une réunion d’urgence du comité de suivi de la Ligue arabe, qui s’est tenue hier soir au Caire, les ambassadeurs de la Ligue arabe on déclaré que l’annonce du nouveau projet de construction prouve qu’Israël n’a pas l’intention de mener des négociations sérieuses : « Les pourparlers n’auront pas la moindre signification si Israël ne cesse pas ses démarches immédiatement », a fait savoir le comité.
Il ne s’agit cependant pas d’une décision qui mettra fin sur le champ aux pourparlers mais uniquement d’une recommandation, la décision définitive devant être prise par les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. Le comité de suivi a appelé les ministres à se réunir pour débattre du sujet, mais on ignore si une telle réunion se tiendra et quand.
Quelques heures auparavant, le vice-président américain, Joe Biden, était à la Muqata de Ramallah pour y rencontrer le président de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen. La proximité et la chaleur qu’ont manifestées les deux hommes l’un à l’égard de l’autre contrastait avec la froideur du dîner d’avant-hier à la résidence du Premier ministre Netanyahu. Au terme de leur rencontre, Joe Biden et Abou Mazen ont tenu une conférence de presse largement consacrée à la décision israélienne de construire de nouveaux logements à Beitar Ilit et à Jérusalem.
Le vice-président américain a condamné la décision, affirmant qu’elle porte atteinte à la confiance nécessaire en ces premières phases de négociation. M. Biden a indiqué que son pays serait aux côtés de ceux qui œuvreront pour la paix et que le gouvernement américain agira en faveur de la création d’un Etat palestinien viable et jouissant d’une continuité territoriale. « Ce n’est pas seulement dans l’intérêt des Palestiniens et des Israéliens mais aussi dans l’intérêt des Etats-Unis. Rien ne peut remplacer la solution de deux Etats, dans le cadre d’un plan de paix golbal », a déclaré le vice-président.
Le président de l’Autorité palestinienne a lui appelé Israël à annuler la validation du projet de construction. Selon lui, les mesures prises par Israël détruisent la confiance et portent un coup fatal aux efforts qui ont été fait ces derniers mois en vue de la reprise du processus.
Abou Mazen a cependant réaffirmé l’engagement de l’Autorité palestinienne en faveur d’un accord de paix global, y compris face au Liban et à la Syrie : « La paix est un choix stratégique de notre part. J’appelle Israël à ne pas laisser passer cette chance. Il est temps de faire la paix sur la base de deux Etats, l’Etat d’Israël vivant en paix et en sécurité aux côtés de la Palestine, qui verra les jours dans les frontières de 1967 et qui aura Jérusalem-est pour capitale ».
Netanyahu au cabinet : Le moment choisi pour annoncer le projet est « un grave dysfonctionnement » / Barak Ravid, Nir Hasson et Mazal Moualem – Haaretz
Le Premier ministre Binyamin Netanyahu a ordonné à ses ministres d’informer son cabinet avant toute décision portant sur des procédures d’urbanisme et de construction, et plus particulièrement sur des démarches sensibles d’un point de vue diplomatique telles que des projets de construction à Jérusalem-est ou en Cisjordanie. Lors de la réunion hier du cabinet restreint de sécurité, le Premier ministre a souligné que Jérusalem n’est pas concernée par la décision de geler la construction dans les colonies tout en qualifiant la publication avant-hier du nouveau projet de construction dans le quartier de Ramat Shlomo de « grave dysfonctionnement ».
En ouverture de cette réunion du cabinet, qui portait sur les évaluations annuelles des services de renseignement, les ministres travaillistes ont vivement critiqué la publication de ce nouveau projet de construction au-delà de la ‘ligne verte’ ainsi que l’attitude du ministre de l’Intérieur, Eli Yishaï, et de la commission régionale de planification et construction dans cette affaire. Selon eux, cette attitude a provoqué une grave crise avec les Etats-Unis et un affront personnel au vice-président américain, Joe Biden.
Le secrétaire du gouvernement, Zvi Hauser, a rencontré hier matin M. Yishaï et lui a indiqué que cette affaire reflète « un manque de sensibilité de premier ordre ». Il lui a demandé qu’un tel incident ne se reproduise pas. Eli Yishaï s’est lui défendu en affirmant ne pas avoir su que le projet allait être rendu public. Il a donné pour instruction au directeur général de son ministère de faire en sorte que, lors de périodes sensibles, les commissions régionales de planification et de construction ne débattent pas de projets controversés.
La prochaine crise est en construction / Ofer Petersburg – Yediot Aharonot
Ramat Shlomo n’est pas un cas unique : une enquête du Yediot Aharonot révèle que pas moins de dix-neuf projets à Jérusalem-est, comprenant 7 038 logements, sont à des étapes diverses de validation par le ministère de l’Intérieur.
Certains de ces projets sont à un stade précoce de la procédure après avoir été déposés auprès des commissions de planification et de construction. D’autres ont déjà été publiés officiellement et les citoyens sont invités à faire part de leurs réserves. Enfin, de nombreux projets sont sur le point d’être approuvés.
En outre, selon l’organisation La Paix Maintenant, pas moins de 2 193 logements ont déjà été approuvés, ce qui signifie que leur construction peut débuter à tout moment. Il s’agit notamment de 1 083 nouveaux logements dans le quartier de Ramot et de projets tels que celui de l’hôtel Shepherd, pour lequel Israël a déjà subi de vives critiques.
« Il y a une pénurie incroyable de logements dans la capitale. Il faut approuver ce genre de projets sans quoi la ville cessera de se développer », affirme un membre de la commission régionale de planification et de construction. « Nous avons été abasourdis par la tempête qui s’est déclenchée. C’est une affaire purement technique. Nous n’avons jamais tenu compte du fait que Ramat Shlomo se trouve au-delà de la ligne verte. Il s’agit d’un projet qui parcourt depuis sept ans les méandres de la bureaucratie. Il n’y avait aucune raison de ne pas l’approuver. Il n’existe aucune instruction en ce sens, quel que soit le quartier, juif ou arabe, de Jérusalem-est ».
Pour Yariv Oppenheimer, directeur général de La Paix Maintenant : « Ce n’est pas une question de moment inopportun mais de politique. On veut transformer Jérusalem en ville binationale et empêcher ainsi la solution de deux Etats. Le fait que seulement un projet ait été approuvé durant la visite de Joe Biden est un miracle »./.