S.Péres à la Maison Blanche et sur CNN en tant que....???.
Le président de l’Etat Shimon Pérès, en voyage officielle aux Etats-Unis, a été reçu mardi soir à la Maison Blanche par le président américain Barack Obama. Au cours de l’entretien, qui a duré 45 minutes, Obama a assuré son interlocuteur que les USA empêcheraient toute campagne visant à délégitimer Israël dans les institutions internationales.
En outre, il a pris l’engagement formel que son pays n’imposerait aucune solution diplomatique au Proche-Orient à laquelle Israël s’opposerait. Mais le président américain a quand même ajouté que les pourparlers de « paix » entre Israël et les Palestiniens devaient être suivis de résultats concrets.
A l’issue de la rencontre, Obama a déclaré à la presse : « Nous avons eu une conversation très animée qui a porté sur les événements du Proche Orient. Nous sommes convenus que vu les transformations qui s’opèrent à l’heure actuelle dans le monde arabe, il est urgent, plus que jamais, de trouver un réglement de paix au Proche-Orient ». Pérès, de son côté, a souligné qu’il avait discuté notamment avec son hôte des moyens d’aider « les forces positives » du monde arabe.
Shimon Pérès a exposé au président Obama ses vues sur le conflit et les solutions qu’il préconise, présentées au préalable, a-t-il précisé, au Premier ministre avant son départ pour Washington. Les deux hommes ont bien entendu évoqué également la question du nucléaire iranien et Pérès a alors insisté sur la nécessité d’alourdir les sanctions contre Téhéran.
Et puis, comme on le sait, Pérès a réclamé la libération de Jonathan Pollard, comme il l’a promis à Esther Pollard qu’il a rencontrée juste avant de prendre l’avion pour les Etats-Unis. Il a précisé qu’il avait fait cette démarche « pour des raisons humanitaires » et avait parlé aussi de Guilad Shalit. Obama s’est contenté d’écouter et n’a pas réagi à cette requête.
D’autres sujets ont été abordés : le réarmement de la Syrie par la Russie et l’acquisition d’avions furtifs par l’armée de l’Air israélienne. Pour l’ambassade d’Israël à Washington, l’entretien s’est déroulé de façon satisfaisante.
Une fois de plus, le Président Shimon Pérès, en visite aux Etats-Unis, a quitté ses habits présidentiels pour revêtir ceux qu’il n’a en fait jamais quittés : celui d’un invétéré militant politique incapable de reconnaître qu’il s’est trompé de route.
Lors d’une interview qu’il a accordée à la chaîne CNN, Shimon Pérès a cru bon de dire « qu’Israël était prêt à un changement sur le plateau du Golan (sous-entendu, le donner aux Syriens), mais sans que les Iraniens en prennent le contrôle ». On reconnaît là l’argumentaire qui est désormais celui d’une bonne partie de la classe politique – Likoud y compris – qui a abandonné le concept de « droits » pour se reporter sur l’exigence – fragile et versatile – de la sécurité. Pérès a voulu montrer patte blanche en voulant convaincre le journaliste « qu’Israël étaient toujours prêt à la paix avec Damas, et que tous les chefs de gouvernements précédents s’étaient dit prêts à renoncer au Golan en contrepartie d’une paix réelle ». Il a rappelé le fameux « Pikadon » (gage, promesse) fait par Itsh’ak Rabin au président Hafez El-Assad, bien que des études récentes détruisent ce mythe, et attestent que le Secrétaire d’Etat US de l’époque, Warren Christopher avait trompé Rabin en transmettant à Assad un message auquel l’ancien Premier ministre israélien ne souscrivait pas.
Pérès a tout de même dit « que la Syrie devait choisir entre la paix d’un côté, et l’Iran et le Hezbollah de l’autre ». A nouveau, son « sens prophétique » s’est fait jour, comme lorsqu’il promettait un « Nouveau Moyen-Orient » après les accords d’Oslo, quand il déclarait au journaliste de CNN « qu’un régime démocratique en Syrie serait le meilleur pari pour un futur pacifique ». Jusqu’à présent, aucune des révolutions arabes n’a engendré de démocratie, et ce n’est sûrement pas la Syrie qui ouvrirait le bal dans cette direction!
Autre volet où le Président-militant a su merveilleusement lire la carte : l’Egypte. Faisant abstraction du net virage qu’opère actuellement l’Egypte envers Israël depuis le changement de pouvoir, Pérès craint « que l’impasse actuelle du processus de paix ne porte atteinte aux relations israélo-égyptiennes ». Autrement dit, Israël porterait une responsabilité dans la dégradation des rapports entre les deux pays !
Mardi, le Président israélien avait rencontré son homologue américain, Barack Obama, et dans l’interview à la CNN, il déclarait : « Les Israéliens qui n’aiment pas Obama se trompent ! ». Eh oui, il n’y a que lui qui ne s’est jamais trompé. « Parfois le Président Obama ne nous parle pas sur un ton fleuri, mais nous ne comprenons pas toujours en profondeur ses intentions », rajoutait Shimon Pérès.
Il doit encore rencontrer le vice-président Joe Biden, des membres du Congrès américain, avant de se rendre à New York où il aura des entretiens avec les ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité ainsi qu’avec Ban ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU.
Encore de belles déclarations en perspective.