SCANDALE STUXNET. L’EXPERT AMERICAIN JEFFREY CARR ET PLUSIEURS CONFRERES ISRAELIENS DENONCENT L’IMPOSTURE.
Par Dominique BOURRA
Le 15 janvier 2011 le New-York Times annonce que le ver Stuxnet a été testé sur le site nucléaire de Dimona , dans le désert du Néguev (lire l’article du NY Timesici). Une accusation sans fondement lancée en ballon d’essai par un opposant au nucléaire israélien et reprise par l’ensemble de la presse mondiale.
Le 16 janvier , NanoJV, signe un article intitulé : « Stuxnet: nouvelle mystification du New York Times. A qui profite l’intox? » (ici). Le lendemain, Jeffrey Carr, l’un des meilleurs experts américains (*), enfonce le clou dans Forbes : « The New York Times Fails To Deliver Stuxnet’s Creators » (lire l’article orginal ici). En substance l’article du NY Times est une imposture.
Jeffrey dénonce également le scandale point par point:
- Le New York Times n’apporte pas de preuve de ce qu’il publie.
- Le seul élément mis en avant est le sourire entendu de responsables israéliens quand on leur parle des effets du ver Stuxnet (ndlr: exact, ils n’ont pas de raison de s’effondrer en sanglots).
- Envisage-ton sérieusement qu’un responsable israélien impliqué dans une opération ultrasecrète au sein de la centrale de Dimona s’épanche auprès d’un journaliste ? A fortiori, auprès d’Avner Cohen, source de l’article et opposant israélien notoire dont la bête noire est justement : Dimona.
- Jeffrey Carr ne se prive pas de rappeler le précédent concernant Mordechai Vaununu ancien employé de Dimona qui pour avoir transgressé sciemment la règle de silence en parlant à la presse britannique, a écopé de 18 ans de prison pour trahison.
- Afin de mettre en lueur certaines incohérences du papier du NY Times, Carr ouvre également la boîte de Pandore de la chronologie Stuxnet dont les premières traces remontent à juin 2009 mais sous une forme primitive (sans les fameux certificats, sans la faille MS10-046 etc.).
- Idem pour les anomalies constatées sur les centrifugeuses de type P1 bien avant l’existence de Stuxnet. Un fait passé sous silence par le New York Times afin de ne pas dénaturer la beauté de sa thèse.
- Dans un autre registre Jeffrey Carr revient sur la boulette très politique de l’ancien patron du Mossad qui a déclaré lors de son départ que le nucléaire iranien était neutralisé jusqu’en 2015. Un point de vue contesté par le Premier Ministre et plusieurs experts israéliens.
- Jeffrey cite Efrayim Asculai, ancien expert de l’Israel Atomic Energy Commission, qui le 1er décembre dernier publiait une analyse pessimiste sur le programme iranien. L’article en phase avec les conclusions d’Isis remet ainsi fortement en question l’impact supposé de Stuxnet sur les centrifugeuses iraniennes.
- Isis démontre en effet que si Stuxnet a été programmé pour s’attaquer aux centrifugeuses, il était clair dès le départ qu’il ne pourrait, pour des raisons techniques, en neutraliser qu’un nombre limité sur un laps de temps réduit (ici). Sans parler de l’absence totale de discrétion du ver qui le vouait à une découverte et une neutralisation rapide (ici). Une stratégie aléatoire donc, alambiquée et tâtonnante pas franchement dans le style israélien (ici). Et qui s’inscrit encore moins dans la ligne de Bibi Netanyahu, conclut Jeffrey Carr. De fait, le PM israélien évoque désormais des alternatives claires en cas d’échec des sanctions.
(*) Jeffrey Carr est l’un des spécialistes en cyber intelligence les plus respectés aux Etats-Unis. Son expertise porte notamment sur les cyberguerres et les attaques informatiques contre les gouvernements et les infrastructures vitales. Il est consulté régulièrement par les agences gouvernementales américaines et alliées. Son livre best seller « Inside Cyber Warfare » (ici) a été préfacé par le patron de l’US Strategic Command (ici). Enfin, Jeffrey est le fondateur de Taia Global Inc (the name of a sword) société de sécurité physique et logique.
Dominique Bourra, CEO of NanoJV.
Copyrights Nanojv: http://nanojv.com
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