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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 19:06

 

 

 

BANNER SENTINELLE

Se retourner vers Téhéran

Par Caroline B. Glick

 



 
   

 

Jerusalem Post 24/12/10

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=200793

Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

 

Il y a deux semaines, l’Iran a obtenu une victoire massive. La Jordanie, l’allié le plus stable et loyal de l’Occident dans le monde arabe, a commencé à se retourner vers la Gomorrhe iranienne.

Le 12 Décembre, le directeur de cabinet d’Ahmadinejad, Esfandiar Rahim-Mashei a rencontré le roi de Jordanie Abdullah II à Amman et lui a remis une invitation formelle d’Ahmadinejad pour une visite d’Etat en Iran. Abdullah accepta.

Selon l’agence d’information iranienne ISNA, Mashei déclara que la visite d’Abdullah ouvrirait une nouvelle page dans les relations bilatérales et que les « les deux pays ont un potentiel immense pour travailler ensemble ». Mashei ajouta : « Si des Etats islamiques restent unis, aucun pays ne sera menacé ». Pour sa part, Abdullah aurait déclaré que son pays reconnaît les droits nucléaires de l’Iran et soutient son accès à une technologie nucléaire pacifique.

Abdullah a été l’un des premiers dirigeants mondiaux à sonner l’alarme sur l’Iran. En 2004, Abdullah prévint de la constitution d’un « croissant shiite, s’étendant de l’Iran à l’Irak, jusqu’à la Syrie et au Liban. Ses déclarations furent bien rapportées à l’époque. Mais son avertissement resta lettre morte.

Dans l’intervalle de six ans, la réalité a dépassé les pires craintes d’Abdullah. Non seulement le Liban et la Syrie sont tombés sous le contrôle iranien, mais l’Irak, la Turquie, le Qatar, Gaza et de plus en plus, Oman, le Yémen et l’Afghanistan sont aussi des membres volontaires ou involontaires de cet axe. 

Face au réseau d’influence en expansion de l’Iran et aux progrès constants des mollahs en direction de la capacité nucléaire, Washington se comporte comme si il n’y avait aucune source de tracas. Et les émules de la Jordanie sont à leurs côtés.

Dans un câble de WikiLeaks fuité en avril 2009 et rédigé par l’ambassadeur américain en Jordanie, Stephen Beecroft, la frustration et la préoccupation de la Jordanie concernant l’incompétence du gouvernement Obama dans la prise en charge de la menace iranienne étaient claires.

Beecroft écrivait : «  Les dirigeants de  Jordanie prennent soin de ne pas dicter leur attitude aux USA, mais leurs commentaires trahissent un puissant courant souterrain de doute sur la capacité des Etats Unis à savoir comment traiter efficacement l’Iran.

D’un côté, le sénateur jordanien Zaïd Rifai a imploré les USA de bombarder les installations nucléaires de l’Iran. Rifai avait déclaré : « Bombardez l’Iran, ou bien vivez avec une bombe iranienne. Des sanctions, des carottes, des incitations ne marcheront pas ».

Mais de l’autre côté, les Jordaniens ont mesuré que le gouvernement Obama était engagé dans des discussions avec l’Iran et ils ont donc essayé de convaincre les Américains de s’assurer que la conduite de leurs discussions ne se faisait pas aux dépens des Arabes.

Beecroft rapportait un avertissement clair d’Abdullah. Celui-ci garantissait que si les Arabes croyaient que les USA se compromettaient avec l’Iran à leurs dépens, « cette compromission mettra en branle la débandade des Etats arabes cherchant à se tenir au-dessus de la vague pour obtenir leur propre paix séparée avec Téhéran ».

« Le roi Abdullah indiqua à l’envoyé spécial George Mitchell en Février 2009 que des discussions directes entre les USA et l’Iran à cette date ne feraient qu’approfondir les fossés interarabes et que davantage de ‘pays sans colonne vertébrale’ feraient défection vers le camp iranien ».

Cela se produisait alors. Et depuis, le gouvernement Obama n’a rien fait après que le dictateur Mahmoud Ahmadinejad et ses acolytes eurent volé l’élection présidentielle. Il n’a rien fait alors qu’ils réprimaient les dizaines de millions d’Iraniens qui manifestaient contre la fraude électorale. Le gouvernement Obama ne fit rien, alors que l’Iran menait des préparatifs de guerre le long du détroit d’Ormuz, faisait avancer son programme nucléaire, approfondissait ses alliances militaires avec la Turquie et le Venezuela et menait l’escalade de sa guerre par procuration contre les USA et leurs alliés en Afghanistan.

Les Américains n’ont rien dit alors que l’Iran empêchait la faction pro-USA qui avait gagné les élections en Irak de former un gouvernement. Ils ne firent rien quand l’Iran força la réinstallation du Premier Nouri Maliki malgré sa défaite électorale.

Alors que Washington se tenait coît face à l’agression de l’Iran, la Jordanie et les autres Etats arabes alliés des USA observaient de quelle façon Obama harcelait Israël, annonçait son plan de retrait de toutes les forces américaines d’Irak l’année prochaine, nommait un nouvel ambassadeur en Syrie et approuvait une aide militaire supplémentaire à l’armée libanaise contrôlée par l’Iran. Et Abdullah et d’autres Arabes observent maintenant combien les USA sont enclins à entamer encore un nouveau round de pourparlers de compromis avec l’Iran le mois prochain.

Contrairement à l'échec des précédents rounds de négociations, le prochain round raté aura lieu en Turquie. Des officiels iraniens exultent déjà parce que le Premier ministre turc Recip Tayyip Erdogan agira comme le protecteur de l’Iran au cours des pourparlers, et ils mettront fin ainsi au faux-semblant d’isolement diplomatique iranien sur la question nucléaire. 

Ainsi, exactement comme Abdallah avait prévenu que cela arriverait, il dirige aujourd’hui la Jordanie au sein des « pays dépourvus de colonne vertébrale » et faisant une paix séparée avec Ahmadinejad. La Jordanie est un pays faible. Son régime hachémite n’est pas parvenu à dominer sa majorité palestinienne. Et depuis sa conception par les Britanniques en 1946, la Jordanie a dépendu des puissances occidentales et d’Israël pour survivre.

En agissant ainsi, Abdullah se place dans les traces de son père. L’ancien roi Hussein a survécu en surveillant étroitement les vents dominants et en prenant toujours le parti qu’il croyait le plus puissant à tout moment.

Quand Hussein croyait que l’Occident et Israël s’affaiblissaient, il allait vers leurs ennemis. Il rejoignait l’alliance occidentale après que celle-ci eût vaincu ses ennemis, et l’eût convaincu ainsi qu’elle était la plus forte. Des exemples notables de cette attitude : son alliance en 1967 avec l’Egypte et la Syrie contre Israël et sa décision en 1990 de rester aux côtés du dirigeant irakien Saddam Hussein à la suite de la conquête du Koweït par Hussein.

On prétend souvent à tort que prendre le parti du cheval le plus puissant métaphoriquement est d’abord une attitude arabe. A la vérité, tout le monde le fait.

Prenez la France par exemple.

Dans un autre câble diplomatique fuité par WikiLeaks, l’ambassade des USA à Paris a rapporté que le président français Nicolas Sarkozy considère que les Palestiniens sont plus puissants qu’Israël.

Le rapport déclarait que lors de l’entretien de juin 2009 entre Sarkozy et le Premier ministre Benyamin Netanyahou, il déclara au dirigeant israélien qu’il devait céder à toutes les exigences palestiniennes parce qu’à son avis, les Palestiniens sont plus puissants que ne l’est Israël.

Avant que Sarkozy n’entre en fonction, il était considéré comme un grand partisan d’Israël et un ami personnel de Netanyahou. Mais depuis cette date, il a pris le parti des Palestiniens contre Israël. Il s’est montré plein de sympathie avec la Syrie. Tout récemment, il a donné son accord pour vendre cent missiles antitank dedernière technologie à l’armée libanaise contrôlée par le Hezbollah.

A la lumière de ses commentaires à Netanyahou, il est clair que ce qui motive l’action de Sarkozy, c’est son analyse de l’équilibre des forces entre Israël et ses ennemis. Fort heureusement pour Israël, Sarkozy a tort. Israël est plus puissant que les Palestiniens et dispose de la capacité de se défendre efficacement contre ses ennemis.

Malheureusement pour Israël, l’analyse de Sarkozy est probablement fondée en grande partie sur des arguments qu’il a entendus de la part de la Gauche israélienne sous l’influence du Parti Kadima. Au cours des années passées, les dirigeants de Kadima ont fait en sorte de convaincre les meilleurs amis du pays qu’Israël n’a pas d’autre option que de céder.

Cela est dû à l’obsession de Kadima sur la démographie et à son plan, démenti par les faits, d’extraire Israël de ce qu’il considère être une condamnation démographique prédéterminée.

Selon les émules de la dirigeante de Kadima Tzipi Livni, le fait qu’il y ait 6 millions de Juifs et 4 millions d’Arabes à l’Ouest du Jourdain signifie qu’Israël n’a pas d’autre choix que de céder la Judée, la Samarie et Jérusalem aux Palestiniens. En ce qui concerne Livni et ses camarades de Gauche, une telle décision ne fera en rien diminuer le nombre d’Arabes à l’Ouest du Jourdain.

Il n’y a pas de différence entre la Gauche israélienne et  l’Etat palestinien qu’ils espèrent construire, et qui fera venir - avec leur consentement – des millions d’immigrants arabes supplémentaires sur la partie occidentale de la rivière Jourdain, et transformera ainsi rapidement les Juifs en minorité, menant à la guerre comme conclusion prévisible.  

En bref, à travers leur argument démographique stupide – suivant lequel ils cèdent toutes les revendications israéliennes sur sa capitale, et sur le territoire stratégiquement vital sur lequel Israël détient des droits historiques et légaux valides – Livni et ses collègues déclarent aux émules de Sarkozy que non seulement Israël est plus faible que les Palestiniens, mais encore ils disent à ces excellents amis qu’Israël est condamné à la destruction et qu’ils n’ont aucune raison de le soutenir.

S’appuyant sur ces prétentions, la décision de Sarkozy de faire une paix séparée avec l’Iran via ses vassaux palestiniens, syriens et du Hezbollah prend tout son sens.

Il est important de garder cela à l’esprit si l’on considère que la campagne pour délégitimer Israël gagne de l’ampleur. Etant donné le sentiment alimenté par des Israéliens parmi des gouvernements importants qu’Israël est une cause perdue, comme ils la voient, ils n’ont aucune raison de défendre Israël contre ses détracteurs. De leur point de vue, leurs intérêts sont mieux servis soit en se tenant en marge ou encore en transformant Israël en cheval faible.

Tout cela n’est pas pour dire que la Gauche provoque volontairement le naufrage du bateau de l’Etat. Elle n’est que la victime de son propre succès. La Gauche a convaincu l’Europe et les Arabes qu’elle est entièrement dédiée à la compromission et que comme les USA sous Obama, Israël ne combattra pas ses ennemis.

La Gauche croyait qu’en convaincant les Arabes et les Européens qu’Israël veut vraiment un compromis avec ses ennemis permettrait à tous de parvenir à une alliance avec l’Etat juif. Et puisque l’Europe est plus puissante qu’Israël, et les Arabes sont une menace pour Israël, en gagnant leur faveur, la Gauche croyait que cela renforcerait Israël.

Ce que la Gauche n’est pas parvenue à identifier, c’est que l’Europe et les Arabes passeraient plus volontiers un accord avec l’Iran plutôt que de se défendre eux-mêmes contre celui-ci. Israël acceptant de céder ne leur sert à rien.

Ils n’apprécient Israël que lorsqu’il est victorieux.

Aujourd’hui, cette faiblesse a poussé la Jordanie de l’autre côté.

La leçon de tout cela pour Israël est claire. Au cours des 17 années passées, au beau milieu de la cécité stratégique de la Gauche, Israël a passé son temps à souligner ses faiblesses et les forces de ses ennemis. Il faut inverser cette pratique. Israël doit aujourd’hui se concentrer sur ses forces et les faiblesses de ses ennemis.

Par exemple, Israël possède un droit plus puissant sur les territoires disputés que les Palestiniens. Et Israël est plus fort que les Palestiniens pour tout étalon mesurable.

De leur côté, non seulement les Palestiniens sont faibles militairement, mais ils n’ont rien à offrir à qui que ce soit. Parce que la cause nationale palestinienne a beaucoup plus à voir avec la destruction d’Israël que dans la construction d’un Etat, le curriculum palestinien est fait de destruction et pas de création. Et cette tendance destructive s’exprime dans tous les domaines.

L’Iran aussi est beaucoup moins puissant qu’il n’y paraît. Depuis le virus maliciel ‘Stuxnet’, en passant par une économie chancelante, depuis le sabotage intérieur croissant jusqu’aux tentatives continues de l’opposition de renverser le régime, le ventre mou de l’Iran est à portée de main. Et il devient toujours plus mou.

A l’opposé, Israël a un gouvernement stable, et sa puissance économique, technologique et militaire est constamment en croissance. Israël est une force sur laquelle il faut compter.

Le mouvement de la Jordanie vers le camp iranien n’est pas inexorable. Pas plus que celui du Liban, ni même de la Syrie. C’est vrai, au grand dam de la Gauche, Israël n’a pas le choix de se joindre aux « pays sans colonne vertébrale ».

Mais nous disposons d’un meilleur choix. Nous sommes forts et nous pouvons devenir plus forts. Et nos ennemis ont des faiblesses et nous pouvons les affaiblir encore davantage.

 

caroline@carolineglick.com

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