Attention: une intifada peut en cacher une autre!
Appels au meurtre, pluie de pierres, vitrines brisées, scooters renversés, poubelles arrachées, pillages, provocations en tous genres, drapeaux et banderoles en arabe …
A l’heure où se confirme, des salles de concert de nos rockers aux prétoires de nos avocats et aux AG de nos syndicalistes, la belleunanimité de l’opinion publique mondiale contre le nouvel « Etat d’apartheid » pour avoir tenté de défendre son intégrité territoriale contre ceux qui appellent à son annihilation …
Et où le chef d’un Etat européen en est réduit aux visites-surprise de nuit sur certaines parties du territoire national …
Pendant qu’à l’occasion du procès aux assises des auteurs de tirs à l’arme à feu contre des fonctionnaires de police aux émeutes raciales de Villiers-le-Bel d’il y a 5 ans, nos belles âmes appellent explicitement à l’insurrection …
Et que la cour de cassation française vient de donner raison à unrappeur poursuivi en justice pour un texte accompagnant l’un de ses disques traitant les policiers d’assassins …
Retour, avec un reportage-photo du journaliste Jean-Paul Ney sur le site Metula News Agency (merci Michael), sur un événement largement passé inaperçu de nos médias trop occupés avec l’Etat d’apartheid mais pourtant très instructif sur les lendemains qui chantent que pourraient bien nous préparer la fine fleur tant de notre intelligentsia et que de notre jeunesse…
A savoir les véritables scènes d’intifada qu’ont vécu le 31 mai dernier, suite à l’attentat humanitaire de la flottille de Gaza, les forces de l’ordre tentant d’empêcher nos jeunes casseurs de transformer une petite section du quartier des Champs-Elysées en Gaza sur Seine …
Jean-Paul Ney
Metula News Agency
25/06/10
(…)
Hamas sur Seine
J’ai couvert la seconde Intifada en 2000, à Gaza. Je n’avais jamais vu ça en France.
Depuis les émeutes de 2005, la presse est clairement et délibérément visée. Nous avons été traités de collaborateurs sionistes. La presse française ? C’est dire à quel point les émeutiers sont mal renseignés.
Cette violence physique et verbale, au cœur même de notre république, participe d’un phénomène inquiétant, qu’il importe de montrer, afin qu’il puisse être reconnu et considéré.
Au dernier jour de mai dernier, j’ai constaté – tout comme la police - que les casseurs sont très bien organisés, et qu’ils restent toujours impunis.
A entendre les cris de « on baise la France », « Juifs dans les fours », et encore « Sarkozy le petit Juif » et « Obama le nègre des Juifs », n’importe qui de sensé comprendrait que le dialogue est à ce jour clairement impossible. Encore faudrait-il que le public soit autorisé à entendre ces slogans !
Si j’étais provocateur, j’ajouterais : « Dans ces conditions, il faudrait être drogué pour espérer qu’ils jouent bien au football », mais l’heure n’est pas du tout à la plaisanterie.
Le reportage photographique auquel je vous convie, tourné au centre de Paris, a été simplement ignoré par les media à qui nous l’avons proposé ; à la télévision française, ce sera le black-out to-tal.
On arrive à un temps où on va vous cataloguer politiquement – et vous stigmatiser – pour refuser de ne pas dissimuler les événements dont on a décidé, une fois pour toutes, qu’ils n’allaient pas exister. Ca n’est rien d’autre que l’omerta, à la dimension de l’information du XXIème siècle, d’une mafia politico-médiatique qui a peur.
Peur qu’en attaquant la police à coups de pavés amenés intentionnellement sur la scène des violences, l’un des émeutiers soit tué par une riposte, et que cela allume une Intifada en France, qui pourrait durer des mois.
C’est précisément pour cela que sur la fréquence de la police, un officier hurle « Laissez faire ! » à ses hommes courbés sous un déluge de pierres.
C’est pour cela que les lecteurs de la Ména seront pratiquement les seuls à connaître d’une émeute qui n’a, médiatiquement, pas eu lieu.
Pour cela que les « jeunes » jouissent désormais d’une sorte d’immunité, qui leur permet de se livrer à tous les excès, et qui met, ici et maintenant, nos droits fondamentaux en péril.
Paris, le 31 mai 2009. La « flottille de la paix » vient d’être arraisonnée par Israël A l’initiative de plusieurs collectifs propalestiniens, une manifestation « spontanée » se tient non loin de l’ambassade d’Israël en France.
C’est sur le rond-point des Champs-Elysées que tout commence : phrases assassines et insultantes, blocage de la circulation, déploiement d’un grand drapeau palestinien en pleine rue, et premières provocations contre les passants et les forces de l’ordre.
Les policiers commencent à être débordés par une vague en furie. Clairement, les jeunes issus de l’immigration, de toutes les origines (turcs, algériens, tunisiens), n’ont qu’une idée en tête, soufflée par les organisateurs au micro : atteindre l’ambassade d’Israël.
Ils forcent le passage ; premiers gaz lacrymogènes. Très vite les CRS sont dépassés, plusieurs policiers des quartiers proches sont appelés en renfort. L’avenue Matignon est à présent un champ de bataille.
Avenue Gabriel, non loin du restaurant « Le Berkeley » : la rapidité de déplacement et l’organisation des casseurs surprennent la police.
Alors que l’avenue est en bitume, éclate une véritable Intifada (guerre des pierres), apportées par les casseurs lors de leur descente sur Paris.
Alors qu’ils veulent rejoindre la rue Rabelais en passant par la rue Jean Mermoz, ces derniers sont stoppés par les gendarmes mobiles. La presse est aussi visée, insultée et menacée aux cris de « presse sioniste, presse collabo ».
La furie grossit à vue d’œil, des jeunes filles se joignent aux casseurs, les combats sont d’une rare violence.
Un photographe de presse français qui a l’habitude des situations de guérilla, affirme à ses confrères : « J’ai jamais vu ça ! Finalement, pas besoin d’aller là-bas, l’Intifada à Paris c’est terrible ! ».
Plusieurs policiers en civil sont pris à parti, certains déclarent qu’ils n’ont rien pu faire, seulement « sauver leur peau ».
Reculade des casseurs vers le rond-point des Champs-Elysées, après quarante minutes d’extrême violence, qui ont vu vitrines brisées, scooters renversés, poubelles arrachées et provocations en tous genres.
L’avenue Matignon est un champ de bataille. Aux casseurs d’origine arabo-musulmane se sont joints des jeunes de l’ultragauche, les « black-blocks », qui veulent en découdre à tout prix avec les forces de l’ordre.
Alors que plusieurs journalistes se trouvent du côté des casseurs, ils sont tous repoussés vers les CRS qui bloquent la rue Mermoz. Une pluie de pierres s’abat sur tout ce qui se trouve dans les environs.
Les CRS tentent une avancée, mais, très vite, ils reculent face à la taille des pierres et l’extrême dangerosité de la situation. Les tirs sont précis, il faut clairement slalomer entre les cailloux et garder toujours un œil vers le ciel.
C’est le chaos total sur le rond-point des Champs-Elysées ; plus aucun véhicule ne circule, les passants sont éloignés par les rares policiers en civil ; des pilleurs sévissent, plusieurs d’entre eux seront arrêtés.
Les casseurs commencent à démonter des grilles et de plus en plus de projectiles circulent de main en main vers les meilleurs lanceurs. Voilà plus de deux heures que la bataille rangée dure.
Dans la radio des CRS un message crépite clairement : « il faut laisser faire ».
Les gaz lacrymogènes et la fatigue font leur effet : peu à peu les casseurs se dispersent. Plusieurs jeunes déploient alors leurs drapeaux et des messages en arabe sur l’avenue Matignon.
Ils s’avancent vers la presse pour vociférer leur message de haine raciste et antirépublicaine. Les deniers casseurs sont simplement raccompagnés par la police vers les stations de métro.
Voir aussi:
Pour les cinq de Villiers-le-Bel
Par un collectif de soutien
Libération
21/06/10
A Villiers-le-Bel, les 25 et 26 novembre 2007, un renversement s’est produit : ces gamins que la police s’amuse de mois en mois à shooter ont à leur tour pris leurs aises avec ceux qui les ciblent. Ces quartiers submergés par une occupation devenue militaire ont, un temps, submergé les forces d’occupation. Les roueurs ont été roués. L’espace de deux soirées, la peur a changé de camp. Comble de l’horreur, il paraît que les émeutiers étaient «organisés».
C’est cela l’événement de Villiers-le-Bel. Si l’ordre de ce monde s’affirme jusque dans les recoins les plus infimes de l’existence comme un ordre policier, cet ordre a été, en un point nommé Villiers-le-Bel, renversé. Or cet ordre du monde est celui sous lequel nous vivons tous, sous lequel nous étouffons. Quelle que soit l’aptitude du système à masquer l’étendue de son délabrement, chacun sent qu’il a fait son temps. Quand il s’effondrera finalement, Villiers-le-Bel entrera dans la longue chronique des soulèvements qui auront auguré de la fin d’un monde de malheur. Depuis deux siècles, l’histoire de France a cessé d’être la légende de ses rois pour devenir, un jour de 1789, celle de leur renversement. Elle a déserté les palais, et ses moments véritables ont lieu dans la rue, avec le peuple en armes, en grève ou en révolte. Elle tient désormais dans chacune de ces circonstances où la population, objet permanent de la sollicitude policière, cesse d’être la population et redevient le peuple. En novembre 2007, l’histoire était à Villiers-le-Bel. Dans ces moments politiques, les choses sont rendues à une simplicité aveuglante. On est soit du côté de la police, soit du côté du peuple. Il n’y a pas de tiers parti.
Aujourd’hui s’ouvrit à Pontoise le procès des prétendus «tireurs de Villiers-le-Bel». L’année dernière, le procès des premiers émeutiers avait été l’occasion d’une formidable unanimité journalistique contre les prévenus, et c’est le même phénomène qui se profile aujourd’hui. Comme Gambetta traitait la Commune d’«insurrection criminelle» et célébrait «le dévouement, la sagesse» des conseils de guerre chargés de liquider les communards, comme le bon Tocqueville louait durant le massacre de juin 1948 ces troupes qui «font admirablement leur devoir», les inculpés seront forcément présentés comme des délinquants-polygames-à-femme-en-burqa. On ne reculera devant aucune infamie pour justifier que l’on prenne ainsi le parti de forces de l’ordre qui, après avoir renversé deux enfants du quartier et entraîné leur mort, vont se plaindre devant le tribunal d’avoir reçu quelques plombs dans l’épaisseur de leurs gilets pare-balles.
Les cinq inculpés auraient aussi bien pu être tirés au sort parmi les jeunes de Villiers-le-Bel. C’eût été plus démocratique. Le dossier de l’accusation a été établi en utilisant des méthodes inqualifiables – des dénonciations anonymes et rémunérées, dont plusieurs ont été discréditées depuis, de simples déclarations faites au cours de gardes à vue de quatre jours et sous la pression que l’on imagine. Et c’est avec ce dossier, fait de témoignages douteux, que l’on s’apprête à requérir des dizaines d’années d’emprisonnement. Une justice qui avaliserait de tels procédés ne serait plus qu’une chambre d’enregistrement de l’arbitraire policier. Ce serait une nouvelle étape dans la «guerre totale aux bandes» où le pouvoir en place croit trouver son salut. Ce serait couvrir la vengeance privée de l’institution policière contre le peuple de Villiers-le-Bel.
Pour toutes ces raisons, nous disons que la justice n’a pas à connaître de ce dossier : on ne traîne pas un événement devant une cour d’assises. Nous refusons de laisser le gouvernement mener en notre nom cette stupide «guerre à la banlieue», aussi rentable soit-elle électoralement. Nous sommes lassés d’avance de cette mauvaise mise en scène. Nous appelons tous ceux qui nous entendent à manifester leur soutien aux inculpés et leur refus de cette justice.
Signataires : Pierre Alféri Ecrivain, Keny Arkana rappeuse, Miguel Benassayag Ecrivain, Rokhaya Diallo Militante associative et chroniqueuse, Dominique Grange Chanteuse, Eric Hazan Editeur, Hugues Jallon Editeur, Serge Quadruppani Ecrivain, Benjamin Rosoux Tarnacois, Bob Siné Dessinateur, Jean-Marie Straub Cinéaste, Miss. Tic Artiste plasticienne, Rémy Toulouse Editeur, Dominique Tricaut Avocat, Antoine Volodine Ecrivain.