Clin d'Oeil à Aaron
Stuxnet : la thèse du ciblage des centrifigeuses se précise.
Dominique BOURRA
Les experts ont su très tôt que Stuxnet s’attaquait aux contrôleurs logiques programmables. La nature de la cible visée restait cependant incertaine. De nouvelles découvertes lèvent aujourd’hui le voile sur une partie du mystère.
The New Scientist, comme les nombreux sites spécialisés qui répercutent l’information en écho, se fonde sur les dernières analyses forensiques de Symantec, le leader américain en sécurité informatique.
La société de Mountain View en Californie a donc établi que Stuxnet est programmé pour agir sur des convertisseurs de fréquence. Ces appareils seraient fabriqués par deux constructeurs. Le premier est situé en Finlande, il s’agit de la société Vacon. Le second serait Fararo Paya en Iran. (Il est intéressant de noter que Vacon pousse d’ores et déjà des cris d’orfraie et s’insurge contre cette affirmation selon le communiqué publié sur son site. Par ailleurs la société finlandaise assure qu’elle n’a pas contrevenu à l’embargo et qu’aucun de ses convertisseurs n’ont été vendus à l’Iran).
Les convertisseurs en question permettent de générer des fréquences appropriées à certains moteurs bien spécifiques, tournant à vitesse élevée. Comme ceux des centrifugeuses destinées à l’enrichissement de l’uranium.
Symantec serait en mesure de prouver que Stuxnet peut agir sur les convertisseurs de fréquences en induisant des variations cycliques très subtiles, susceptibles d’altérer sur la pureté du combustible enrichi.
A noter que l’expert allemand Ralph Langner, qualifié de brave garçon par certains spécialistes israéliens, penche plutôt de son côté pour une tentative de sabotage des rotors des centrifugeuses comme le rapporte le MagIT.
Les nouvelles révélations de Symantec ouvrent donc un nouveau chapitre de l’affaire Stuxnet, loin cependant d’avoir livré tous ses secrets. On rappellera simplement que plusieurs experts israéliens de premier plan ont rejeté la paternité de Tsahal sur le ver Stuxnet (cliquer ici) et que le patron des renseignements militaires israéliens, dans le cadre de son bilan d’activités, affirmait récemment que l’Iran disposait aujourd’hui de suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une ou deux bombes (cliquer ici) . A suivre.
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