Pensées pour ma famille
Il y a quelques mois Europe-Israël écrivait aux 11 membres de la Commission du Dictionnaire de l’Académie Française afin de suggérer que le mot « Shoah » rentre enfin dans le dictionnaire. Nous avons déjà reçu 5 réponses positives dont celle de Mme Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE, Présidente de la Commission du Dictionnaire.
Notre lettre à l'Académie Française :
Europe Israël demande à l’Académie Française de faire rentrer le mot Shoah dans le dictionnaire
En effet, contre toute attente le mot « Shoah » ne fait pas partie du Dictionnaire de l’Académie Française. Cela peut sembler aberrant mais c’est pourtant ainsi, l’un des évènements majeurs du XXème siècle n’est toujours pas entré officiellement dans le Dictionnaire. Si notre demande auprès de l’Académie Française aboutie le mot « Shoah » pourrait rentrer dans la dixième édition du Dictionnaire de l’Académie Française. Rappelons que le mot « Shoah », (שואה ), est un nom commun qui signifie "anéantissement", mais aussi "cataclysme", "catastrophe", et qui a été pour la première fois employé en 1944 parle juriste Raphaël Lemkin afin de désigner l'extermination des Juifs d'Europe. Claude Lanzmann qui cherchait un titre pour son film choisit de ne pas utiliser le terme couramment employé à l’époque pour désigner l’extermination des Juifs d’Europe, le terme « Holocauste », en raison de sa connotation religieuse et sacrificielle impropre. Ne trouvant pas de titre approprié pour désigner ce qu’il appelait « la Chose », il décida d’utiliser le mot « Shoah » terme utilisé par des Rabbins après la guerre pour désigner cet évènement. C’est ainsi que le mot « Shoah » commença à rentrer dans le langage usuel français mais aussi mondial. Il est désormais ancré profondément dans notre culture nationale à tel point qu’il existe à Paris un Mémorial de la Shoah. Même les correcteurs orthographiques des logiciels reconnaissent le mot « Shoah »… Aujourd’hui, le mot « Shoah » fait partie intégrante de notre langage mais aussi de notre héritage historique. L’extermination systématique par l’Allemagne Nazie des trois quarts des Juifs de l’Europe occupée est un évènement majeur du XXème siècle qui a profondément marqué les générations successives. Le terme « Holocauste » employé tout de suite après guerre a peu à peu été abandonné en raison de sa connotation religieuse et sacrificielle Le terme « génocide » utilisé dans les manuels scolaires pour évoquer l’extermination des Juifs est aujourd’hui largement dévoyé de toutes parts. En effet, si vous tapez dans Google le mot génocide vous trouverez 15 700 000 pages de résultats. Or en explorant les premières pages de résultats, aucune ne parle du génocide des Juifs d’Europe. Vous y trouverez le Rwanda, le génocide Arménien et bien d’autres mais ce n’est qu’en seconde page du premier moteur de recherche mondial que l’on trouve enfin une page liant le mot génocide et l’extermination des Juifs… Signe des temps. Le mot génocide est par ailleurs employé largement pour qualifier toutes sortes d’exactions meurtrières ou morts de populations civiles, banalisant ainsi comme « un génocide de plus » l’extermination systématique des Juifs en Europe occupée. C’est ainsi que l’on peut lire des défenseurs de la cause Palestinienne que le sort des Gazaouis est comparable au sort des Juifs dans les camps d’extermination. Par ailleurs, si le mot « Shoah » rentre dans le Dictionnaire de l’Académie Française l’extermination des Juifs d’Europe ne pourra décemment plus disparaitre des manuels d’histoire et les professeurs ne pourront plus être accusés d’enseigner la « Shoah ». Si le mot « Shoah » rentre dans le Dictionnaire ce serait ainsi un symbole fort de l’Académie afin de « sacraliser » historiquement par un terme particulier cet évènement majeur de notre histoire française et européenne. Le mot « Shoah » reconnu enfin par tous « sanctuariserait » l’Extermination des Juifs d’Europe et empêcherait toute tentative révisionniste. Nous espérons que le Mémorial de la Shoah, qui fait un travail admirable de mémoire, et le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France appuieront notre demande auprès de l’Académie Française afin qu’elle aboutisse. Jean-Marc MOSKOWICZ Copies à Yad Vashem et United States Holocaust Memorial Museum A mon grand-père mort à Auschwitz en mai 1942 et à mon père survivant de la Rafle du Vel d'Hiv. Aux 6 millions de Juifs exterminés dont 1,5 millions d'enfants… |
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