Tension accrue a Beyrouth
L’annonce de Saad Hariri de sa volonté de se représenter au poste de Premier ministre du Liban a créé un vif regain de tension à Beyrouth. Hassan Nasrallah et ses partisans ont prévenu « que cette tentative risquerait d’entraîner une catastrophe pour le Liban ».
En effet, un nouveau gouvernement sous la direction d’Hariri verrait s’éloigner l’espoir pour le terroriste chiite, d’un gouvernement qui mettrait fin à l’existence du Tribunal Spécial pour le Liban. Ainsi, en annonçant sa candidature, Saad Hariri se positionne officiellement face à Nasrallah dans un affrontement politique qui peut à tout moment dégénérer en affrontement de rues entre les deux camps, car le chef du Hezbollah va devoir rapidement décider comment réagir à « la provocation » d’Hariri.
En prévision d’un embrasement, l’Armée libanaise s’est déployée, notamment avec des tanks, dans les principaux carrefours de la capitale libanaise, afin d’éviter un coup de force de la milice chiite et de ses alliés contre les symboles du pouvoir libanais.
Vendredi matin, ce fut au tour des ministres des Affaires étrangères de Turquie et du Qatar de quitter le Liban en annonçant l’échec de leur tentative de conciliation. L’Arabie Saoudite avait déjà jeté l’éponge très récemment.
Jeudi, le Hezbollah, qui est la faction la plus puissante du Liban, a renoncé au dernier moment à établir un siège autour de tous les bâtiments appartenant à l’ONU, et à encercler et neutraliser les forces de la FINUL stationnées au sud-Liban. Le but de cette manœuvre était de montrer à Ban Ki-moon, secrétaire-général de l’ONU, qu’il n’a plus aucun pouvoir au Liban et que c’est le Hezbollah qui est le maître absolu à bord. A ce moment-là, le Hezbollah entendait obliger Ban Ki-moon à entrer en négociations avec le mouvement terroriste chiite pour mettre fin à l’existence du Tribunal Spécial qui s’apprête à mettre le Hezbollah en accusation pour l’assassinat de Rafik Al-Hariri.
Mais la direction du mouvement a bien spécifié « qu’il s’agissait d’un report et non d’une annulation de l’opération ».
On ne sait pas encore exactement ce qui a provoqué cette volte-face de dernière minute, mais selon certaines sources, Nasrallah craignait que Ban Ki-moon, en l’absence de gouvernement libanais, se tourne vers le Conseil de Sécurité pour faire libérer les centaines d’employés de l’ONU pris en otage, et que cela se termine par une intervention militaire des Américains et alliés en territoire libanais.
Nasrallah est donc déterminé à aller très loin pour éloigner la menace d’un procès à La Haye, qui ternirait aux yeux de la population libanaise l’image de « défenseur du Liban » qu’il a voulu se donner depuis des années.
On ne peut pas dire que la situation au Liban est en voie d’accalmie…
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