Tunisie - point sur la situation au 13/10/2011
Selon la télévision « Al Arabiya », le syndicat des Travailleurs attribue au président Ben Ali l’entière responsabilité de la situation dans le pays. Pour les syndicalistes, « les initiatives du pouvoir interviennent trop tard. Il aurait fallu s’occuper de la situation avant l’explosion. Ce qui se passe aujourd’hui est une véritabble révolution et une intifada ».
« Al Arabiya » souligne par ailleurs que des tirs sont entendus actuellement dans le quartier Tadamoun, à Tunis, et dans sa banlieue, où des morts et des blessés sont signalés. Une autre victime est tombée sous les balles de la police dans le quartier Lafayette, au cœur de Tunis, souligne encore la télévision. L’aggravation de la situation a poussé le Département d’Etat américain à conseiller aux ressortissants américains à éviter de se rendre en Tunisie.
Selon la télévision « Al Arabiya », le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a reçu trois responsables de partis d’opposition, pour tenter de sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enfonce tous les jours davantage, avec la radicalisation des émeutes et le renforcement de la répression. Aujourd’hui, le bilan des affrontements varie, selon les sources, entre 12 16 morts (16 selon la télévision « Al Jazeera »). On ignore si la tentative du Premier ministre sera vouée à l’échec ou s’il parviendra à désamorcer la crise et sauver ce qui peut encore l’être. Car la confiance semble rompue entre le régime et les forces de l’ordre d’une part, et la population d’autre part. Par ailleurs, des rumeurs ont circulé annonçant la démission du ministre des Affaires étrangères, Kamel Morjane. Des rumeurs qui ne sont pas encore confirmées ou infirmées. Ce qui est certain, c’est que le président Ben Ali doit s’adresser à la Nation, dans un discours télévisé prévu ce soir.
Selon la télévision « Al Arabiya » souligne à l’instant que le Parlement tunisien vient de demander l’intervention de l’armée pour mettre un terme à l’insurrection. Selon la même source, les députés réclament le déploiement de l’armée partout dans le pays. D’une part, la police semble débordée par l’ampleur des manifestations, et d’autre part, une police qui tire à balles réelles sur les manifestants aura du mal à rétablir l’ordre et le contact avec ses victimes.
Selon « Al Arabiya », une deuxième victime, tombée sous les balles de la police, vient d’être recensée dans le quartier Lyon, au centre de Tunis, où la police encercle les manifestants en ce moment. En outre, la même source affirme que les services des transports en commun ont été suspendus dans le sud et l’ouest de la capitale. On ignore si cette interruption est due à la situation insurrectionnelle, ou si elle vise à empêcher la population à rejoindre les manifestations du centre ville.
Au moins une personne a été tuée par balles, dans le quartier Lyon, au centre de Tunis. Plusieurs autres manifestants auraient été blessés dans le quartier Lafayette, toujours dans la capitale tunisienne. Pendant ce temps, le président Ben Ali a nommé Oussama Ramadani (Romdhani) comme conseiller spécial (selon la télévision « Al Arabiya »).
Alors que plusieurs ONG des droits de l’homme revoient à la hausse du bilan des émeutes et de la répression en Tunisie, établi déjà à 66 morts, la télévision « Al Arabiya » a diffusé à l’instant des extraits d’une interview obtenue vraisemblablement par téléphone muni d’une caméra avec le gendre du président Ben Ali, le député Sakher el-Materi. Celui-ci affirme avoir participé ce matin à la réunion du Parlement, au cours de laquelle il a vivement dénoncé la mauvaise couverture médiatique des événements. Démentant avoir fui le pays, el-Materi a évoqué le développement économique de la Tunisie, sous Ben Ali, et regretté que les émeutiers détruisent l’outil de production national. Dans cet extrait, el-Materi parait converser au téléphone avec des correspondants qu’il cherche à convaincre de réinvestir leurs bénéfices en Tunisie.
Selon la télévision « Al Arabiya », pendant que Thala (région de Kasserine, dans le centre-ouest) enterre la victime tombée hier, les émeutes se sont encore répandues dans d’autres villes du pays. La télévision précise en effet que des affrontements sont enregistrés à Hamam Chatt, Nabeul et Solimane.
Selon la télévision « Al Arabiya », de nouvelles émeutes ont éclaté dans les banlieues de Tunis, où des bâtiments administratifs et des véhicules officiels, appartenant notamment aux services municipaux, ont été incendiés. En outre, citant AFP, la télévision affirme que l’armée tunisienne s’est retirée des points stratégiques qu’elle occupait depuis hier, autour des centres névralgiques (des banques, le siège de la radio et de la télévision et les ministères). Des unités spéciales de la police tunisienne auraient remplacé l’armée. Le retrait de celle-ci signifie-t-il que l’armée désavoue la politique du régime ? Que les militaires entrent en désobéissance ? Ou relève-t-il tout simplement d’une tentative de désamorcer la crise ? Des questions que tous les Tunisiens et les observateurs se posent à présent.
© Nos informations, analyses et articles sont à la disposition des lecteurs. Pour toute utilisation, merci de toujours mentionner la source « MediArabe.info »
commenter cet article …