Par Anita Varden - Jeudi 11 août 2011 à 12:43 |
Le tunnel était probablement destiné à évacuer les eaux de pluie, mais il aurait aussi servi de refuge aux rebelles qui se sont soulevés contre l'occupation romaine à l'époque du second temple, détruit en l'an 70 par les légionnaires venus écraser l'insurrection juive. L'épée découverte le mois dernier par les archéologues de la Direction israélienne des antiquités mesure 60 centimètres de long et est accompagnée d'un fourreau de cuir intact. Elle appartenait probablement à un membre de la garnison romaine. « Nous avons trouvé beaucoup d’objets dont nous pensons qu’ils appartenaient aux rebelles qui se cachaient ici et qui les avaient emportés avec eux, peut-être dans l’espoir qu’ils reviendraient », explique l’archéologue en charge des fouilles Eli Shukron. Son équipe a également découvert une clé de bronze datant de la même période, des pièces de monnaie où les rebelles avaient inscrit « Liberté de Sion », et une représentation sculptée brute d’une menorah, le candélabre à sept branches qui était l’un des objets les plus sacrés du Temple. Une clochette ornementale en or appartenant probablement à un prêtre avait été exhumée le mois dernier. Lorsque les Romains ont mis le feu à Jérusalem pour mater de manière définitive l’insurrection juive, les rebelles ont confié leur dernier espoir à ces galeries souterraines. Ils espéraient attendre, cachés, le départ des soldats ennemis, et retourner en ville, dit-il. « Mais il s’est révélé que ce rêve était vain, et qu’ils n’étaient point destinés à échapper à Dieu ni aux Romains ». Ces derniers ont arraché les dalles de la rue et découvert leurs caches. « Ils ont alors découvert les corps de plus de deux mille insurgés. Certains s'étaient suicidés, d’autres avaient été tués par leurs compagnons. La plupart étaient morts de faim », écrit-il, précisant que les vainqueurs se sont livrés au pillage « de tous les objets qu’ils trouvaient sur leur passage ». Il s'ajoutera au réseau de passages souterrains totalisant 1,6 kilomètre, accessible sous Jérusalem. Ces tunnels comptent parmi les principaux attraits touristiques de la ville puisqu’ils ont accueilli plus d’un million de visiteurs en 2010. En 1996, l’ouverture d’un nouveau passage de tunnel sous le quartier musulman de la vieille ville avait provoqué une rumeur, selon laquelle Israël avait l’intention de saper les fondations de la mosquée. Des affrontements avaient abouti à des dizaines de morts. Ces dernières années, cependant, les fouilles ont peu se dérouler sans incident. |