Un Quartet sans musique…

Cela montre à quel point la communauté internationale est divisée à propos de l’initiative palestinienne d’obtenir, au mois de septembre la reconnaissance par l’ONU d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967.
Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils mettraient leur veto à toute décision qui ne serait pas issue d’un accord négocié entre Israël et l’Autorité palestinienne. La Russie, elle, soutient pleinement cette reconnaissance. Quant à l’Europe, comme d’habitude, elle est divisée. Berlin et Rome ont annoncé qu’ils ne voteraient pas cette résolution, alors que Londres et Paris pencheraient plutôt en sa faveur.
Tous, pourtant souhaiteraient que le dialogue direct entre Israéliens et Palestiniens reprenne au plus vite. Mais pourquoi faire ? Depuis leur prétendue réconciliation, le Fatah et le Hamas ne sont même pas parvenus à se mettre d’accord sur la constitution d’un gouvernement d’union.
Quelle valeur aurait alors un accord qui pourrait être dénoncé dès sa signature par un Hamas sous l’influence de l’Iran ?
D’autre part, pour que le processus de paix se remette en marche, il est nécessaire que la situation régionale soit un minimum stabilisée. Quelle sera l’attitude vis-à-vis d’Israël d’un gouvernement égyptien issu d’élections démocratiques ? Il n’est pas certain qu’il se situe dans la continuité du régime précédent, car les Frères musulmans, violemment hostiles à l’Etat juif, risquent de jouer un rôle majeur.
Le Liban est passé entièrement sous la coupe du Hezbollah et de ses alliés, et la Syrie est au bord du chaos.
Il n’est même pas certain qu’en son for intérieur, Mahmoud Abbas ne souhaite pas le maintien des forces israéliennes en Judée et Samarie, qui le protègent d’une prise de pouvoir du Hamas…
Mais il est allé trop loin pour reculer, et la résolution palestinienne devrait être soumise à l’ONU en septembre.
Elle obtiendra, certes, une majorité des Etats membres, mais la paix n’aura pas avancé d’un millimètre.