Une attaque terroriste tous les deux jours montre que la retenue militaire israélienne court à la faillite. |
Par Marc Brzustowski
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Le taxi de Tel Aviv taxi détourné à des fins terroristes
En moins de dix jours après que des commandos palestiniens ont tué huit Israéliens sur l’autoroute d’Eilat, le 18 août, Israël a subi cinq attaques terroristes, dont la dernière au cœur de Tel Aviv, dans la nuit de dimanche qui avait pour cible la grande fête d’adolescents avant la rentrée des classes. Cinq des huit personnes blessées étaient des officiers de la police et des gardes de la sécurité du Club. L’échec d’Israël à répliquer proportionnellement à l’attaque contre l’autoroute d’Eilat, le premier du genre, creuse une nouvelle faille importante dans la dissuasion militaire d’Israël.
L’attentat de Tel Aviv, menée par un Jihadiste palestinien hurlant « Allah W’Akbar », montre que la politique de retenue militaire, poursuivie par le Premier Ministre Benyamin Netanyahou et le Ministre de la Défense Ehud Barak, a franchi une dangereuse ligne rouge : les citoyens sont abandonnés sur une voie pleine de dangers, au nom d’intérêts diplomatiques, telles qu’éviter des relations tendues à l’avenir avec les nouveaux maîtres du Caire.
Israël avait reçu des alertes effectives prévenant de l’attentat sur l’autoroute d’Eilat, lors duquel 15 à 20 hommes armés ont pénétré en Israël depuis le Sinaï Egyptien. Mais aucune action préventive n’a été prise. Huit Israéliens ont payé de leur vie le prix de cette retenue et 33 autres ont été blessés.
Depuis lors, Israël a reçu une alerte spécifique selon laquelle une autre attaque se prépare à grande vitesse : une cellule du Jihad islamique a quitté Gaza vers le Sinaï, où il est en train de mettre sur pied un autre attentat multiple depuis la frontière égyptienne sur le sud d’Israël.
Les sources militaires de Debkafile affirment que cette alerte est une diversion. La frappe coordonnée par les affidées de l’Iran est planifiée pour être beaucoup plus élaboré que la précédente, et constituée d’une incursion contre une autoroute israélienne près de la frontière égyptienne et d’autres assauts contre des localités civiles proches de la Bande de Gaza, qui ont déjà été frappées, année après année par des pluies de missiles plaestiniens.
Le Jihad islamique palestinien, a déclaré un cessez-le-feu concernant le lancement de ses missiles, jeudi dernier 25 août – pour faire tourner court des représailles israéliennes pouvant endommager son dispositif, à cause de la première attaque palestinienne et des 150 missiles tirés sur Israël depuis lors – Il a, ainsi, pu constater qu’Israël se liait les mains dans le dos et a trouvé là des encouragements à aller plus loin encore et à perpétrer de nouveaux actes de violence foudroyante.
Les sources militaires de Debkafile révèlent qu’Israël a envoyé un message au Caire, la semaine dernière, concernant cette menace, dans l’espoir d’une action égyptienne, qui déjouerait cette attaque à temps, avant qu’elle n’atteigne la frontière israélienne. Malgré cela, rien n’a été fait et alors que le péril progresse, Jérusalem a fait savoir au public, lundi 29 août, que c’était l’Egypte qui était à l’avant-scène, dans l’espoir vibrant que ses dirigeants se sentiraient encouragés à se décider à passer, un jour ou l’autre, à l’action…
Mais, en l’absence de toute action militaire, la Souveraineté d’Israël est en train de crouler sous la menace terroriste. Samedi soir, des préoccupations sécuritaires terribles ont fait fermer à la circulation deux autoroutes nationales, la 12 et la 10, suspendant l’accès aux voies routières entre le nord et le sud d’Israël –provoquant des interruptions majeures dans la totalité de la région affectée par ces mesures. On a même ordonné aux contractants, engagés dans un travail accéléré pour achever le mur de défense qui doit s’étendre sur 200 kms, le long de la frontière égyptienne, d’attendre qu’on leur fournisse des mesures de sécurité appropriées.
Depuis la semaine dernière, Jérusalem est restée en état d’alerte terroriste maximale. Les forces de sécurité ont détecté divers signaux de préparation devant mener à plusieurs attentats dans des lieux sensibles de la capitale.
Depuis l’apparition de la dernière offensive terroriste palestinienne à grands jets de missiles, la pression populaire s’est accentuée sur le gouvernement, exigeant une action punitive forte pour couper court à cette offensive et restaurer la dissuasion pour l’avenir. Après l’attaque contre l’autoroute d’Eilat, le Premier Ministre a promis publiquement qu’un juste châtiment s'abattrait sur les auteurs de ces crimes. Et maintenant, ses porte-parole expliquent courtoisement qu’Israël a surtout besoin d’agir avec retenue, « en se servant de sa matière grise et pas seulement avec ses tripes », à cause de la toute prochaine prestation palestinienne en vue d’une reconnaissance unilatérale à l’ONU, le 20 septembre – qui, dans tous les cas de figure, représente une bataille perdue pour Israël, du fait de la majorité automatique favorable aux Palestiniens – et de cette atmosphère incendiaire qui se répand autour des révoltes arabes, dans tous les territoires qui entourent Israël.
De telles déclarations sont pires que contre-productives, elles sont préjudiciables.
Les extrémistes palestiniens les ont accueillies comme des invitations ouvertes à s’en prendre à Israël sans crainte de représailles de la part de Tsahal. La croyance à Jérusalem, selon laquelle, si Israël laisse la terreur en totale impunité –ou même si, simplement, on se contente de la déjouer- cela garantira à Israël un passage en douceur et sans verser le sang, dans la période du 20 septembre, n’est rien moins qu’une illusion démentielle. Confrontés à un Israël qui évite de se montrer menaçant, les terroristes palestiniens ne se sont jamais sentis autant en sécurité, au moment de se préparer à réaliser le pire qu’ils aient en réserve. Le niveau de violence ne fera que croître plus vite, plutôt qu’il ne régressera, autour de cette date.
Un gouvernement israélien sans épine dorsale mène ainsi le pays, jour après jour, sur une pente glissante qui débouche tout droit vers la prochaine insurrection palestinienne (Intifada).
Ce n’est pas un hasard si de telles circonstances rappellent furieusement la situation qui prévalait au moment du puissant soulèvement-suicide palestinien de 2000, parce que cela n’a pu se produire que durant le bref passage d’Ehud Barak sur le siège éjectable de Premier Ministre. Là encore, il avait ordonné aux soldats d’Israël de ne pas tirer directement contre les positions palestiniennes, mais d’incliner leurs armes et de viser le sol. Cela n’a, bien entendu, pas dissuadé Yasser Arafat d’aller de l’avant, et de prendre pour cibles les bus dans lesquels faire exploser des bombes humaines, les marchés, les cafés à travers toutes les villes d’Israël, une expérience infernale qui a duré deux ans.
Barak n’a pas fait long feu au poste de Premier Ministre, et la colère populaire provoquée par sa passivité, s’est pleinement exprimée lors de l’élection suivante, qui consistait à l’évincer du pouvoir.
Mais il n’a changé en rien.
Ce lundi, très peu de temps après qu’un Palestinien de Naplouse se soit lancé au beau milieu d’Israéliens en brandissant un couteau et leur avoir roulé dessus au moyen d’un taxi détourné, « un responsable anonyme du Ministère de la Défense » a déclaré, lors d’un point de presse avec des correspondants étrangers, qu’Israël ne serait pas capable de stopper la quête d’armes atomiques par l’Iran au cours d’une seule attaque.
Déclinant de se faire identifier, il a dit : “Nous ne sommes pas en train de parler de l’Irak ou de la Syrie, où une frappe est en mesure de faire dérailler tout un programme” – référence aux frappes aériennes de 1981, qui ont détruit le réacteur nucléaire irakien et le site de plutonium syrien, en 2007.
Il concluait que les Etats-Unis représentaient une bien meilleure chance qu’Israël pour forcer l’Iran à changer de mentalité concernant l’acquisition d’armes nucléaires. « Avec tout le respect dû à Israël – la plus grande crainte du régime iranien reste les Etats-Unis ».
Admettre que les Iraniens redoutent la force militaire des Etats-Unis –mais pas celle d’Israël – équivaut à une reconnaissance formelle qu’Israël a perdu sa dissuasion militaire.
Binyamin Netanyahou et son Likoud de Centre-Droit devront rendre compte de bien plus de points, concernant leur programme initial :
C’est la promesse d’éradiquer le programme nucléaire iranien qui était la priorité de leur plateforme électorale, il y a deux ans et demi. Depuis qu’il a formé une large coalition gouvernementale en 2009, Netanyahou n’a pas levé un petit doigt pour promouvoir cet objectif ou freiner l’expansion iranienne à travers le Moyen-Orient et son forcing pour fournir des financements et des armes aux ennemis terroristes d’Israël.
Netanyahou semble satisfait d’avoir passé le “bébé” aux Etats-Unis, sachant parfaitement que le Président Barack Obama n’a surtout pas l’intention de s’en charger. Le tandem Netanyahou-Barack a opté pour la même approche passive envers le terrorisme palestinien – comme en prétextant que, là encore, cette affaire-là revenait aussi à quelqu’un d’autre.
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