Une délégation des frères musulmans à Gaza au beau milieu du scandale autour d'un "espion israélien"
Une délégation des frères musulmans à Gaza au beau milieu du scandale autour d'un "espion israélien"
DEBKAfile Reportage exclusif 12 juin 2011, 11:50 PM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
http://www.debka.com/article/21021/
Murad Muwafi, Ministre des renseignements égyptiens.
Pour la première fois dans l’histoire des relations entre Le Caire et la Bande de Gaza, la Junte militaire au pouvoir a autorisé une délégation des Frères Musulmans à se rendre en visite dans la Bande de Gaza pour y rencontrer les dirigeants du Hamas palestinien. Coïncidant avec l’arrivée de cette délégation, dimanche 12 juin, les hauts responsables égyptiens ont déchaîné une vague de rumeurs anti-israéliennes venimeuses, au Caire, la pire de toutes ces dernières années. Sans crier gare, des récits inflammatoires ont été diffusés aux médias, dans une succession saccadée : un « officier du Mossad » a été accusé de comploter en vue de saboter la révolution égyptienne et d’avoir « inciter à la violence sectaire ». Israël est accusé de contaminer des produits de la ferme destinés à la consommation en Egypte et l’ancien Premier Ministre Ariel Sharon d’être impliqué dans la « corruption » des transactions de Gaz que l’ex-Président Hosni Moubarak a contracté avec Israël.
Les noms des instigateurs à l'origine de cette campagne sont donnés par les sources du renseignement de Debkafile, comme étant : le Général Murad Mufawi, Ministre des renseignements, et le Procureur suprême de la Sécurité de l’Etat, Hisham Badawi. Le fait de confier de telles accusations aux mains du Procureur de la Sécurité de l’Etat équivaut à labelliser Israël comme représentant un danger pour la sécurité nationale égyptienne.
Le troisième personnage est le Ministre des Affaires étrangères égyptien, Nabil Alarabi. Il prendra très bientôt ses fonctions de Secrétaire Général de la Ligue Arabe et n’a pas fait mystère des politiques violemment anti-israéliennes qu’il compte bien y introduire.
Les dirigeants israéliens ont été littéralement frappés de stupeur, par ces machinations. Le Premier Ministre Binyamin Netanyahou et neuf membres de son gouvernement se trouvait à l’extérieur du pays. Samedi, ils ont inauguré une visite exceptionnellement chaleureuse de trois jours en Italie. Une session conjointe avec le Gouvernement Berlusconi les y attendait, assortie d’autres évènements marquants. Le Ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, est à Rome avec le groupe, alors que le Ministre de la Défense s’est envolé pour Pékin, dans une nouvelle tentative d’intégrer la Chine aux efforts internationaux visant à empêcher que la bombe atomique ne tombe entre les mains des Iraniens.
Le trium virat égyptien orchestrant la campagne de rumeurs anti-israéliennes a, de toute évidence, mis leur absence à profit pour inoculer son poison sans avoir à craindre une réplique officielle en provenance de Jérusalem.
Le coup a été minutieusement synchronisé : l’arrivée de la délégation des Frères Musulmans à Gaza, conduite par deux membres du Conseil de la Shura, Saad Husseini et Mohsein Farouk, a coïncidé avec l’arrestation d’un présumé « officier du Mossad ».
La déclaration du bureau du Procureur suprême de l’Etat prétend que « l’espion israélien » - qui est variablement appelé Aviran Green, Ilan Green, puis, plus tard, sur un site internet égyptien : Ilan Haïm Gavriel – serait entré en Egypte après le déclenchement du soulèvement, le 25 janvier, en se présentant comme un correspondant étranger venu couvrir les manifestations contre le régime, autour du Square al-Tahrir. Sa véritable « mission secrète », suppute la déclaration égyptienne, aurait été de fomenter des luttes intestines entre les Coptes et les Musulmans et ainsi, de saboter la révolution.
Dans Le Caire d’aujourd’hui, il ne saurait exister d’allégation plus odieuse que celle consistant à tenter de faire revenir le pays aux jours d’avant la révolution, en incitant au chaos et aux affrontements intercommunautaires. Cela revient à accuser l’agence extérieure du renseignement israélien d’avoir fomenté l’anarchie antirévolutionnaire. On pointe aussi la responsabilité de l’Etat juif pour l’attaque contre la communauté copte du Caire, son église et la mort de 9 Coptes, assassinés par les Frères Musulmans, le 9 mai.
Peu de temps après la “découverte” de cet “espion israélien”, les autorités égyptiennes ont accusé Israël de tenter d’empoisonner la population en contaminant secrètement des germes de tomates et des plantes produites par une ferme chypriote et vendus à l’Egypte.
Et pour finir, le Procureur a déclaré qu’il détenait les preuves des contacts dans la fourniture du gaz égyptien à Israël, qu’on tient aujourd’hui pour la quintessence même de la corruption organisée en famille par les Moubarak. Ils auraient été pris conjointement par l’ancien Président et l’ancien Premier Ministre (A. Sharon) en personne, lorsqu’ils se seraient mis d’accord pour répartir les bénéfices de leur butin mal acquis.
commenter cet article …