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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 04:11

Une image peut en chasser une autre

[Mardi 15/12/2009 0:04]


par Yéochoua Sultan



La haine des Juifs des pays totalitaires est admise avec résignation, mais on s’étonne de la résurgence de l’antisémitisme dans le monde libre. Comment se fait-il que notre attitude soit différente pour ce dernier ? C’est qu’on avait sérieusement cru à l’inaltérabilité de la formule: « plus jamais ça ». Cependant, afin qu’un crime devienne justice, les victimes doivent d’abord être perçues comme des bourreaux, et, pour que l’ensemble de la communauté d’Israël tombe sous le coup de cette « soif d’équité », il faut d’abord fabriquer la victime de ces victimes qui peut et doit être invariablement un enfant, sacrifié pour l’essence supposée du judaïsme, rituelle ou militaire, en l’an 1500 comme en l’an 2000, dans une histoire des mentalités figée sans progrès ou évolution.

Un chroniqueur moyenâgeux d’expression latine, répondant au nom de Fontana, écrivait:

« En l’an 1492, la victoire écrasante une fois rapportée contre les Maures, les souverains glorieux, Ferdinand et Isabelle, entreprirent d’expulser tous les Hébreux impies du royaume d’Espagne après que ces derniers eussent crucifié un an auparavant un enfant innocent ».

Un demi-millénaire plus tard, une éditorialiste, dans une version moderne,  répondant au nom de Nay, déclarait: «la mort de (…) Al Dura annule, efface, celle de l’enfant juif les mains en l’air, mis en joue par un SS dans le Ghetto de Varsovie». Voila qui a dû soulager plus d’un antisémite inhibé! On pourra remarquer, au passage, l’identification totale entre Tsahal, accusé calomnieusement de meurtre, et tout Juif, quel que soit son âge. Cette phrase est l’aveu de la non-différentiation entre l’antisémitisme et l’antisionisme pour tous ceux qui se réclament du dernier seulement. Or, c’est ce reportage falsifié qui autorise une telle véhémence à s’affirmer.   

Entre les deux réflexions ci-dessus s’est opérée une modification d’ordre purement technique, l’image dessinée ou photographiée ayant remplacé  les textes et les paroles imagés. Dans cette offensive récurrente, signée au XVème puis au XXIème siècle de l’ère vulgaire, l’image est généralisatrice; un seul personnage, l’enfant victime, évoqué dans un cas et photographié dans l’autre,  représente un peuple ou une cause, et ses particularités, la candeur et la vulnérabilité, définissent le caractère de l’ensemble qu’il représente. Cette représentativité de l’image puise dans les recoins primaires de la conscience humaine. (Nous traiterons plus bas de la troisième image).

Quand deux enfants de mêmes gabarit, race, religion, statut sociale etc. se querellent, ils représentent tout au plus la catégorie des enfants de leur âge. Si, par contre, ils proviennent d’horizons différents, chacun représentera l’ensemble de la société de laquelle il est issu.

Cette tendance à la généralisation existe aussi dans la vie de tous les jours. En découvrant que son voisin a emprunté sa place de parking, le citoyen moyen, si cette situation a tendance à se répéter, se limitera à se fâcher du toupet de l’autre à titre individuel, si toutefois ce dernier est pour lui son semblable. Mais, s’il est blanc et son voisin noir, s’il est manœuvre et son voisin directeur d’entreprise, il ne se sentira pas nécessairement offensé par tout le continent africain et par tous les «patrons», mais certainement par tous ceux qui ont émigré ou habitent dans son quartier.

Un homme censé, moral, et qui sait dominer ses pulsions, saura ne pas tomber dans le travers de la généralisation. Malheureusement, les foules d’aujourd’hui, en grande partie du moins, rebaptisées opinion publique, ne diffèrent que peu de celles du Moyen Age, et restent manipulables.      

Or, l’homme étant en général ce qu’il est, le terrain est prêt. Par le subterfuge des images, on saura le mener insidieusement à réveiller et canaliser les eaux dormantes de la haine et le dresser, au nom de la dignité humaine, contre tout un peuple, au nom des droits d’une autre catégorie de gens. C’est-à-dire que la personne interpelée ne sera pas seulement autorisée à haïr; elle s’y sentira moralement contrainte.

Connaissant ce défaut du caractère humain, nos Sages nous ont mis en garde, lors de nos relations ou de nos tractations avec des non-Juifs, de ne pas justifier chez eux cet aspect des pulsions humaines (sans tomber dans l’excès inverse).

Les images des «enfants» respectifs de Fontana et du même journaleux vu par Nay, ne viennent donc pas seulement fermer les yeux des masses sur le sort de tous les enfants, femmes et adultes du peuple juif ; elles invitent l’honnête homme à s’impliquer personnellement dans la lutte contre le droit à la tranquillité et à la vie. L’enfant doit être vengé ; le crime devient justice: inquisition, condamnation (de l’ONU), bûchers, attentats suicides, expulsions, spoliations, massacres, rien n’est assez fort pour rendre justice à l’enfant des icônes sacralisés et dégradés par ces mêmes judéo israéliens.    

 Une troisième image, qui, quant à elle, ne résulte pas d’une rumeur ou d’un montage, ne peut être prise en compte dans le cadre d’une éventuelle triple-offensive: il s’agit précisément de la photo de l’enfant du ghetto. Il est bien entendu qu’ici, non seulement l’image n’a pas été truquée, mais elle n’a pas été photographiée dans le cadre d’une sensibilisation éventuelle de l’opinion visant à soutenir les Juifs ; si, malgré tout, on peut parler ici d’une représentation collective par le biais d’un individu symbole, celle-ci ne peut qu’émaner du pouvoir des nazis, et son but eût été alors de rassurer les masses en banalisant le peuple diabolisé et en montrant qu’il ne faut pas avoir peur de s’attaquer à lui.

Il est vrai qu’en présence d’une mentalité destructrice qui tue hypocritement au nom de la défense de la veuve et de l’orphelin, l’effet escompté de la photo du ghetto est diamétralement opposé à l’effet obtenu: elle n’apporte aucun soutien aux thèses nazies. Mais c’est trop tard, le monde entier s’en est imprégné. Il faut se débarrasser d’elle en l’effaçant  et en la remplaçant par une autre image. Que se rassurent les moralisateurs ; avec le montage charlatanesque diffusé par la chaîne de télévision, c’est aujourd’hui chose faite; Nay l’a dit.

Huit ans après, le mensonge ne désarme pas. L’improbabilité de tirer sur le jeune Doura de la position israélienne, ainsi que le double trucage, au niveau de la caméra comme de la scène jouée sont aujourd’hui établis. Mais l’empire médiatique se meurt sans se rendre: il lance une pétition pour persister dans sa campagne d’intimidation contre ceux qui dénoncent ses pratiques.

Il convient, certes, de saluer le courage et l’impartialité du tribunal qui a lavé P. Karsenty de la boue et de l’opprobre dont ces charlatans l’avaient souillé. Mais il serait davantage pertinent de mettre en examen, de juger et de condamner l’individu sordide, qui a abusé de son pouvoir médiatique, et dont les mensonges sont une incitation à la haine et aux massacres antisémites, qui ont fait de nombreuses victimes et juives et innocentes, (ce n’est pas une contradiction mais plutôt un pléonasme). Les émeutes et les massacres perpétrés sous forme notamment d’attentats suicides rendus possibles depuis l’autonomie accordée à des criminels au cœur de la terre d’Israël, de même que les humiliations et les agressions physiques et verbales subies par des Juifs en Europe et ailleurs, et qui ont été justifiés sous l’appellation de «seconde intifada», incarnent, sans l’ombre d’un doute, les répercussions de cette accusation de crime rituel des temps modernes.

Pour ne citer qu’un exemple des conséquences de cette propagande, l’assassinat des deux réservistes égarés dans Ramallah, puis massacrés, mutilés et jetés en pâture à une foule assoiffée de sang juif, qui n’a rien a envier à celles du Moyen Age, se produisit seulement douze jours après la diffusion des images accusatrices.

Mais l’image de l’enfant persiste dans la rétine, l’image qui a effacé et pris la place de l’enfant du ghetto. Et c’est sur un fond ou trône cette image que les justiciers du tribunal islamique de l’inquisition, toujours au quinzième siècle, si ce n’est qu’il appartient à une autre ère, ont exécuté le Juif littéralement coupable Daniel Pearl.

 http://www.actu.co.il/

 

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