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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 20:20


 

ANALYSE A LA UNE


 

 

 

Une solution à la "yougoslave" de l'OTAN en Libye, pourrait ébranler la Syrie et le sourire triomphaliste de l'Iran, premier bénéficiaire de l'agitation arabe....


  Une analyse de Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info


Les heures passant, en Libye, un statu-quo incertain et très meurtrier pour les insurgés, s’instaure, autour de lignes de front vite réversibles et de villes perdues puis reprises.

 

Les Rebelles subissent le feu nourri des tanks T. 72, mais surtout des Sukhoï russes de Kadhafi. Ils savent que le rapport de forces ne basculera pas en leur faveur tant que ces tirs de barrage dureront. Ils perdent des bastions fraîchement acquis. Voire l’offensive des pro-Kadhafi menace de briser leur résistance, jusqu’au cœur de la Cyrénaïque, point de départ de l’insurrection.

 

Le dictateur libyen se fait fort de braver les menaces occidentales d’instaurer une zone d’exclusion aérienne, à la demande des insurgés, qui, sous les bombardements constants, ne peuvent prétendre le renverser. Cette neutralisation aérienne est également soutenue, à la demande de  la France et de la Grande-Bretagne, par la Ligue Arabe. Un accord semble avoir été passé en ce sens, lors de la visite d’Alain Juppé, au Caire, auprès d’Amr Moussa. Techniquement, les Américains sont les seuls à disposer des moyens militaires de la rendre effective.

 

La « neutralisation » dont il est question devrait en passer, non seulement, par l’interdiction du ciel libyen aux avions de Kadhafi, mais débuterait également par le bombardement de ses bases de missiles anti-aériens pour éviter aux pilotes américains et européens d’être envoyés au tapis, durant leur mission.

 

 Sur le plan diplomatique, la Chine, mais surtout la Russie s’opposent à l’usage de la force  d’intervention contre Kadhafi. Il ne faut donc pas compter sur un feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU. L’OTAN entend mener cette opération sous sa seule autorité, à l’issue d’un arrangement entre l’Union Européenne, les Etats-Unis et la Ligue Arabe.

 

C’est la raison de l’arrivée en trombe au Caire, mercredi, de l’émissaire Abdelrahmane al-Zawi, membre du cercle rapproché du numéro un libyen et responsable des questions de logistique et d'approvisionnement : la caution de la Ligue arabe est précieuse pour les Occidentaux, qui ne souhaitent, en aucun cas, donner le sentiment d’avoir « volé » leur révolution aux Libyens ni aux Arabes en général, pour les basses manœuvres pétrolières qu’on leur prête habituellement.

 

Le camp arabe est plus partagé que jamais, quant aux suites à donner : l’Algérie et la Syrie, tous deux sur la sellette et prochains sur la liste des troubles potentiels, soutiennent à toute force Kadhafi. Des pilotes syriens ont été abattus ou faits prisonniers par les Rebelles, pendant qu’on soupçonne fortement Bouteflika d’approvisionner son homologue de Tripoli. Il est plus qu’urgent pour Kadhafi de diviser s’il veut continuer à régner.

 

Hormis ses deux comparses déjà cités, il ne devrait obtenir qu’un délai supplémentaire, mais ne s’attirera pas la compassion de ses deux voisins immédiats : l’Egypte et la Tunisie, « révolutionnaires », voient avec inquiétude les flots de réfugiés camper à leur porte et l’économie de leur région poursuivre sa course vers le bas. Autre décideur de choix, le Roi Abdallah d’Arabie, qui, sans doute, n’entend pas porter seul le poids de la crise pétrolière et entretient des relations exécrables avec le cacique tripolitain.

 

 Dans ce cadre des affaires inter-arabes, l’OTAN souhaite demeurer l’instrument d’un soutien à une rébellion générée par auto-détermination, en conjurant le soupçon d’intervention néocolonialiste, qui ne ferait qu’envenimer ses rapports avec le « Nouveau Moyen-Orient » à naître.

 

A l’inverse, l’OTAN tirerait principalement deux bénéfices directs de son application du «droit d’ingérence ». D’abord, elle redorerait son blason, contre l’accusation d’avoir soutenu les dictateurs honnis durant les précédentes décennies et reprendrait langue avec ceux des membres de la Ligue arabe qui acceptent de poursuivre le mouvement de réformes enclenchées. Ensuite, les Occidentaux démontrent qu’ils sont, à terme, sans doute moins affectés que les émergents comme la Chine, qui réprime l’effet « Jasmin » à domicile. Surtout, ils étendent leur marge de manœuvre vis-à-vis des marchés militaires russes, qui perdent un bon client avec la déchéance du régime de Tripoli.

 

 D’autre part, ils donneraient un sérieux avertissement à ceux qui, en soutenant militairement et politiquement Kadhafi, craignent d’abord pour eux-mêmes. Cela vaut sûrement à terme, pour l’Algérie, en proie à une agitation sporadique.

 

Mais, sans doute, le plus inquiet, actuellement, reste Bachar al-Assad, qui n’a pas hésité à fournir son savoir-faire aérien, ainsi que ses militants extrémistes palestiniens à son ami Mouammar Kadhafi.

 

Jusqu’à présent, les alliés de l’Iran se sentent les grands vainqueurs de l’agitation arabe, notamment dans les pays du Golfe périphériques de l’Arabie Saoudite, qui subit les contrecoups des protestations au Bahreïn, Yémen ou Oman. La Syrie est parvenue à réprimer dans l’œuf tous les appels Facebook et Twitter appelant ses citoyens à se soulever contre près de 50 ans de domination des Alaouites. Son homologue maghrébin s’effondrant, il reste le prochain arabe sur la liste, même s’il s’appuie sur ses alliances avec les Chi’ites libanais et iraniens pour maintenir la tête hors de l’eau, jusqu’à présent.

 

Pour peu que la « contagion » tant redoutée le désignait soudain comme un anachronisme régional, alors que la plupart de ses semblables ont rejoint les musées de l’histoire, il n’y aurait plus qu’un pas. Jusqu’à présent, les diplomaties américaine et française l’ont ménagé comme une clé de la résolution du dilemme iranien. Les traces de son implication dans la répression libyenne ne manqueront pas de resurgir à la surface. Il n’est pas impossible que sa complicité soit mise en évidence, dans le cadre des nouveaux dossiers ouverts par le Tribunal International concernant le dictateur libyen.

 

Ces enquêtes, s’ajoutant à celle en suspens du Tribunal Spécial sur le Liban, sont susceptibles de générer le malaise dans le camp des affidés de Téhéran. L’Iran lui-même, qui se réjouit des déboires des caciques arabes sunnites, pourrait alors voir son étoile pâlir, dont la posture internationale est encore fragilisée par les troubles récurrents à domicile.  

 

Si d’autres alliés objectifs de l’Iran jouent un rôle certain en Tunisie, Egypte, tels que les Frères Musulmans, ceux-ci tirent leur force principale de leur capacité d’organisation et de mobilisation, ainsi que des accords passés avec la Junte militaire.

 

Ils ont ainsi réussi à faire en sorte que le nouveau pouvoir maintienne l’article 2 de la Constitution égyptienne, faisant de la Chari’a sa colonne vertébrale. Mais, dans la mémoire populaire égyptienne, ils ne sont ni les instigateurs de la révolution, ni nécessairement, la « solution » d’avenir à mettre en œuvre, seulement un mouvement politique fort qui compte. Ils ont d’abord évité de rejoindre la contestation, la croyant condamnée d’avance, puis s’y sont associés de façon tactique. Autant parler d'opportunisme, comme lors du grand happening du prédicateur Youssouf al-Qaradawi. Mais, n'ayant pas été "l'avant-garde" révolutionnaire tant attendue, ils sont encore contraints de conserver profil bas, jusqu'à présent. Il est n'est pas improbable qu'un jour, certains se rendent compte que la Charia est bien une des données principales de l'oppression dans le monde arabe! Mais, à cette heure, le consensus tient bon.

 

Ainsi, les bloggeurs qui ont initié le mouvement, ont décidé de se rassembler, le 17 mars, devant le siège des Frères Musulmans, pour demander la démission de Mohammed Badi’e, leur guide suprême, la dissolution de toutes les institutions de l’organisation, afin, précisément, d’assurer des élections libres et transparentes, redoutant les manipulations des « Frères ». Ces révolutionnaires internet revendiquent 30 000 signatures ayant affirmé leur volonté d’être présents lors de cette nouvelle contestation interne à un mouvement qui ne souhaite pas se trouver « récupéré » par les radicaux.

 

La menace reste patente, d’une contre-révolution profitant, au final, aux islamistes, alliés objectifs des Mollahs.

 

Mais, la réaffirmation de la capacité d’intervention de l’Occident au nom des valeurs de la démocratie, et le soutien aux groupes qui savent pour quoi ils se sont battus, - non pour se faire voler leur victoire sur le fil par des forces réactionnaires et obscurantistes,- apportent de l’eau au moulin de Benyamin Netanyahou :

 

le Premier Ministre israélien suggère, en effet, la mise en oeuvre d’un « Plan Marshall » assurant l’émergence des forces réellement réformatrices, dans le cadre d’un « pacte de stabilité régionale ». Ce soutien au projet du « Nouveau Moyen-Orient » doit œuvrer pour réduire l’impact des manœuvres des radicaux et des derniers régimes autocratiques qui tirent parti de l’agitation chez les autres, tout en réprimant les aspirations de leurs propres peuples.

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commentaires

B
<br /> <br /> Une solution à la ''Yougoslave'' va mettre toute la région à feu et à sang compris Israel. Donc cherchez un moyen de paix et non de violence, le temps a changéet Israel n'est plus une force au<br /> Moyen Orien . Demandez la paix vous receviez la paixNi l'Iran ni la Syrie ni même les Etats Unis qui se trouve dans un bourbier en Irak et en Afghanistan n'est en position de force dans ce monde<br /> , ni m^me une coallition Maintenant c'est la paix qui va règner dans le monde et la fraternité entre les peuples quelque soit leur religion;<br /> <br /> <br /> <br />
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