Par Dominique BOURRA
La vulnérabilité de l’Iran est apparue sous une lumière crue au cours de l’été. L’affaire Stuxnet a en effet incidemment révélé des failles de sécurité importantes au cœur même des infrastructures stratégiques du pays. Même si Téhéran dispose désormais de très bons experts, de préoccupantes faiblesses structurelles et opérationnelles subsistent. A commencer par le ralentissement des flux d’information liés à une politique de contrôle extrêmement stricte et généralement mal vécue par les utilisateurs.
Dès le début de l’été l’Iran faisait part de ses craintes d’une guerre du cyberespace qui paralyserait ses infrastructures critiques et briserait son économie (cliquer ici). Si l’alerte Stuxnet (lancée par les biélorusses) a été particulièrement chaude, le ver informatique n’aurait cependant, selon les déclarations officielles, occasionné que des dégâts superficiels. Soit. La vraie menace résiderait toutefois aujourd’hui dans le domaine de la guerre électronique, baptisée lapidairement EW (pour electronic warfare) outre-atlantique.
Maîtres incontestés de la discipline, les américains et leurs alliés proches s’ingénient en effet à creuser leur avance scientifique en la matière dans le cadre du concept de guerre info-centrée (cliquer ici). Israël en a délivré un aperçu stupéfiant il y a 3 ans lors de l’opération Boustan par la neutralisation éclair d’un site suspect en Syrie.
L’enjeu de l’EW est la prise de contrôle ou la neutralisation des centres de commandements et de communications adverses, en déclenchant par exemple un tsunami électronique sur l’objectif visé. Les procédés mis en œuvre sont non létaux (le “napalm électronique” ne tue pas) et n’occasionnent que des destructions limitées. Les hommes et les infrastructures sont donc relativement épargnés. Seuls sont lourdement endommagés ou détruits les systèmes de calcul, de contrôle, de détection et de transmissions (militaires et civils) situés sur le périmètre visé. L’ennemi cloué au sol, ne peut donc plus “voir”, ni “entendre”, ni communiquer et se voit renvoyé à l’âge de pierre en une fraction de seconde. NanoJV exposait récemment à titre d’illustration deux programmes connexes développés aux USA (cliquer ici). Comme le proclame l’US Air Force, “it’s not science fiction”…
Surfant sur l’exemple de leur prestigieux adversaires (la crème de la science civile et militaire iranienne dérive historiquement des meilleurs centres américains - cliquer ici - ) l’armée iranienne a inclu l’EW aux grandes manœuvres aéroterrestres organisées cette semaine, les plus importantes de l’histoire du pays. L’agence iranienne Press TV révèle aujourd’hui que l’armée de l’air iranienne a procédé à des opérations de brouillage visant à neutraliser les systèmes de communications et équipements adverses par le biais de champs électromagnétiques ciblés. Un scénario toujours concluant…à l’exercice.
DB.
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